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Le «Jour de Jérusalem» met la ville sous haute tension
Mis à jour le 08/05/2013 à 19:24 - Publié le 08/05/2013 à 19:13
Le mufti Mohammed Hussein opendant une cnférence de presse en septembre 2006 à Jerusalem-Est.
Des milliers de sionistes religieux ont défilé dans la Vieille Ville, alors qu'Israël détenait pendant six heures le grand mufti d'al-Aqsa.
Des dizaines de milliers d'Israéliens ont défilé mercredi dans les rues de la Vieille Ville pour le «Jour de Jérusalem», qui célèbre la «réunification» de la ville. La date est celle du jour de la conquête de la partie orientale de Jérusalem par l'armée israélienne, en 1967. L'ambiance était festive et triomphante chez les manifestants israéliens, hostile du côté palestinien.
Brandissant des drapeaux frappés de l'étoile de David, des groupes de manifestants israéliens, composés en grande partie de militants sionistes religieux, ont défilé dans les quartiers arabes de la Vieille Ville. Beaucoup portaient des tee-shirts frappés de dessins représentant le Temple juif reconstruit à la place des lieux saints musulmans ou le Dôme du Rocher ouvert comme une boîte de conserve. La plupart des magasins palestiniens avaient tiré leurs rideaux de fer.
La police israélienne s'était déployée massivement pour éviter les incidents. Des élèves d'écoles religieuses de préparation militaire, venus des colonies juives les plus radicales de Cisjordanie, rangés derrières leurs enseignants armés de fusils d'assaut, ont tenté de pénétrer sur l'esplanade des Mosquées, mais en ont été empêchés par la police israélienne.
Porte de Damas, des militants israéliens et palestiniens, séparés par un cordon de policiers, se sont lancé des invectives, chantant des slogans et brandissant des drapeaux. Les Palestiniens criaient: «Nous te défendrons al-Aqsa», en référence à la mosquée située juste au-dessus du mur des Lamentations, et «Palestine Arabe! Al-Qods Arabe!», utilisant le nom arabe de la Ville sainte. La police israélienne a chargé les Palestiniens, procédant à plusieurs arrestations.
Colère en JordanieLa colère palestinienne était avivée par l'arrestation du grand mufti de Jérusalem, Mohammed Hussein. Le mufti a été interpellé mercredi matin à son domicile et détenu pendant six heures par la police israélienne. Il a été questionné à propos d'incidents survenus mardi sur l'esplanade des Mosquées, appelée «le mont du Temple» par les Juifs, au cours desquels des Palestiniens ont jeté des chaises et des pierres sur des visiteurs israéliens. Le grand mufti a été libéré sans être inculpé. Le gouverneur palestinien de Jérusalem, Adnan Husseini, a dénoncé cette arrestation comme une provocation, «alors que les forces d'occupation israéliennes protègent des gangs de colons extrémistes, qui terrorisent les familles palestiniennes à travers Jérusalem-Est occupée en célébrant leur occupation illégale».
Le Parlement de Jordanie, pays chargé de la garde des lieux saints musulmans, a demandé l'expulsion de l'ambassadeur d'Israël à Amman et le rappel de son homologue jordanien à Tel-Aviv. Ces tensions sont venues rappeler que la question de Jérusalem, en particulier celle des lieux saints, reste l'une des composantes les plus inextricables et les plus sensibles du conflit israélo-palestinien. La droite religieuse israélienne a relancé à la Knesset le débat sur l'accès à l'esplanade des Mosquées. Certains députés, comme Moshe Feiglin, tentent régulièrement d'aller prier sur l'emplacement de l'ancien Temple juif et réclament l'accès des Juifs au site au nom de la liberté religieuse. Les Palestiniens souhaiteraient voir interdire l'accès de l'esplanade aux non-musulmans.