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Liban : jour de deuil national sous tension après le double attentat
Publié le 24.08.2013, 16h09 | Mise à jour : 18h14 TRIPOLI (LIBAN), 24 AOUT 2013. Les sunnites prient pour leurs défunts.
Le Liban en deuil enterre ce samedi les dizaines de victimes fauchées par le double attentat à la voiture piégée contre deux mosquées sunnites à Tripoli, la capitale du Nord, où les mesures de sécurité ont été renforcées pour prévenir de nouvelles attaques. Le bilan de l'attaque s'est alourdi à 45 morts (42, la veille au soir). Quelque 280 blessés restaient hospitalisés. Condamnée unanimement dans le monde, l'attaque est la plus meurtrière depuis la fin de la guerre civile au Liban, en 1990.
Le chef du gouvernement sortant Najib Mikati a décrété un deuil national «en signe de solidarité avec les familles des victimes et de refus du terrorisme». Un arrêt de travail d'une heure a été notamment décidé. Dans ce pays, où les tensions confessionnelle sont déjà fortes en raison du conflit syrien, il estime nécessaire «d'œuvrer pour sortir de la polarisation politique» et dit que «les mêmes mains étaient derrière les attentats de Beyrouth et Tripoli». Le 15 août, l'explosion d'une voiture piégée avait fait 27 morts dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah chiite libanais, proche du pouvoir de Bachar al-Assad.
Tensions pendant les funérailles
Dans ce quartier de la capitale, des habitants de Roueiss ont organisé samedi, à l'appel du Hezbollah, un rassemblement pour envoyer un message à l'adresse des habitants de Tripoli sous le slogan «Nos blessures sont les vôtres», selon «l'Orient-Le Jour.»
Plusieurs familles ont choisi d'enterrer à la hâte dans la nuit leurs morts en raison du mauvais état des corps dont certains étaient carbonisés. Des funérailles ont été organisées dans l'après-midi pour sept des victimes dont trois enfants d'une même famille. Durant leur enterrement, des civils ont tiré en l'air alors que des slogans «Mort au Hezbollah, Bachar espèce de porc» étaient criés.
Soldats à pied et des blindés dans les rues de Tripoli
Craignant de nouvelles attaques, l'armée libanaise a multiplié ses patrouilles à Tripoli. Des hommes en civil armés étaient visibles devant les moquées, près de sièges de partis politiques, de maisons de députés et de dignitaires religieux dans cette ville portuaire à majorité sunnite. Des soldats à pied et des blindés circulaient dans les rues. Toute voiture suspecte était arrêtée et fouillée.
La capitale du Nord, qui grouille de monde d'habitude, semblait paralysée: rues désertes, peu de circulation et magasins fermés, selon le correspondant de l'AFP sur place. Des commerçants ont également mis des barrières en métal devant leurs magasins. Dévastés par la puissance des explosions, les sites des attaques, l'un dans le centre, l'autre près du port, étaient bouclés par l'armée qui continuait samedi de dégager les nombreuses carcasses de voitures calcinées. Des chaussures étaient encore éparpillées sur la chaussée.
Des personnes erraient près des sites des explosions à la recherche de proches. «Je cherche le mari de ma sœur. Voici sa voiture», affirme Mohammad Khaled, 38 ans, en montrant un véhicule endommagé. «Il est pâtissier, il venait de Beyrouth et passait par là», ajoute-t-il nerveusement.
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Aqmi accuse et menace le Hezbollah De son côté, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) s'est dite, dans un message publié sur Twitter, «sûr que la main du Hezbollah, basse organisation qui se tient aux côtés de Bachar, a trempé dans l'acte répréhensible» à Tripoli et a promis de se venger «rapidement du Hezbollah au nom des sunnites».
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