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Copé veut en appeler à « la rue » face au PS
Mis à jour le 28/10/2012 à 22:55 | publié le 28/10/2012 à 20:29
Le chef de l'État «sous-estime beaucoup le très grand mécontentement du pays réel», a déclaré Jean-François Copé, dimanche au «Grand Jury RTL - LCI - Le Figaro».
Le candidat à la présidence de l'UMP rêve d'une manifestation « comme celle de 1984, pour l'école libre ».En appeler à «la rue» pour «résister» au pouvoir. La méthode n'est pas classique à droite. Elle a été appliquée une fois, en 1984, contre le projet de loi Savary visant à intégrer l'enseignement privé dans le secteur public. Avec succès: un million de personnes avaient défilé pour la «défense de l'école libre» à Versailles.
C'est à ce précédent que Jean-François Copé s'est référé, dimanche soir. Invité du «Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro», le candidat à la présidence de l'UMP a annoncé que s'il était élu le 18 novembre, et si l'exécutif ne revenait pas sur ses projets de réforme de société les plus emblématiques, il appellerait les Français à manifester. «François Hollande dispose par le fait même de notre Constitution de la totalité des pouvoirs au sein de notre République, a-t-il expliqué. Le seul endroit où peut s'organiser l'opposition républicaine dans notre pays, c'est l'UMP.»
«En toute impunité»Si le chef de l'État, «qui est le chef d'orchestre de tout cela», persistait «dans l'idée de soumettre au Parlement des projets de loi qui viendraient soit à porter atteinte à l'intérêt supérieur de notre pays, soit à déstructurer les piliers qui assurent la cohésion de notre société», Jean-François Copé pourrait proposer «que les Françaises et les Français qui s'indignent et qui s'inquiètent pour l'avenir de notre pays et des enfants de France se mobilisent dans la rue.»
«François Hollande ayant la totalité des pouvoirs entre ses mains, il ne va quand même pas s'imaginer qu'il va gouverner pendant cinq ans en toute impunité intellectuelle et politique sans qu'à aucun moment l'opposition, et notamment l'opposition du peuple français, s'exprime», a lancé le secrétaire général, qui vise en priorité les projets sur le mariage homosexuel et le droit de vote des étrangers.
Sur ce sujet, il ne pense pas que le gouvernement reculera. «M. Ayrault est minoritaire!» dans son parti, a-t-il rappelé, en revenant sur les déclarations des autres dirigeants socialistes au congrès de Toulouse. Un congrès dont il s'est indigné qu'il ait été «exclusivement dédié à l'injure et à l'insulte» contre l'opposition, selon lui sur «consigne» de Hollande.
«Même en Corée du Nord ils n'avaient pas osé»À entendre le secrétaire général de l'UMP, le chef de l'État «sous-estime beaucoup le très grand mécontentement du pays réel». Copé a cité en exemple «la très grande angoisse des entrepreneurs, stigmatisés» par le gouvernement qui «choisit un nouveau bouc émissaire chaque semaine». «On a commencé par les très riches, avec cette taxe qui fait le rire le monde entier - même en Corée du Nord ils n'avaient pas osé. Après, on est passé aux salariés avec la refiscalisation des heures supplémentaires, a-t-il énuméré, puis aux retraités, au régime social des indépendants, aux médecins qui pratiquent des dépassements d'honoraires…»
Interrogé sur les déclarations de François Fillon sur le report du plan social de PSA obtenu par Nicolas Sarkozy pendant la campagne, Jean-François Copé a refusé d'«entrer dans cette polémique». «Totalement solidaire» de l'ancien couple exécutif, il a même jugé que c'était «un peu fort de café d'attaquer François (Fillon) sur ce sujet».
Les nouveaux soutiens engrangés par son rival dans la course à la tête de l'UMP ne l'impressionnent pas. «Ce ne sont pas les barons ou les notables qui vont voter, a-t-il rappelé. Ce sont les militants, et ça change beaucoup de choses.»