WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Politique
Jean-François Copé veut restreindre le droit du sol
Mis à jour le 23/10/2013 à 06:25 - Publié le 22/10/2013 à 20:39
Jean-François Copé lors de la convention «L'avenir est entre vos mains», le 17 octobre au siège de l'UMP.
Face à la montée pressentie du Front national, le président de l'UMP a décidé de lancer le débat sur l'immigration.
Semaine après semaine, les ténors de l'UMP ont semé leurs petits cailloux. «Il faut réduire la politique d'immigration», a lancé François Fillon. «La France est beaucoup trop attractive socialement pour les immigrés», estime Jean-François Copé. Laurent Wauquiez souhaite en finir avec les repas différenciés dans les cantines. Brice Hortefeux veut mettre sous conditions l'accès à l'aide médicale d'État. Chacun égrène ses propositions dans une confusion qui confine à l'inaudible.
Face à la montée pressentie du FN et à quelques mois des municipales et des européennes, Copé a décidé de reprendre le débat en main. Le parti va mettre en place un groupe de travail sur les questions d'immigration. À l'Assemblée et au Sénat, chaque groupe fera de même. Avec en ligne de mire l'organisation, d'ici à la fin de l'année, d'une convention «pour une nouvelle politique de l'immigration».
Le président de l'UMP a présenté hier en comité politique quelques pistes. Principale mesure: une révision du droit du sol, «qui ne le remettrait pas en cause». Selon lui, «les enfants nés de parents étrangers en situation irrégulière n'ont pas vocation à y rester». Et «les enfants nés de parents étrangers en situation régulière ne peuvent pas obtenir la nationalité française de manière automatique». Mais il reste évasif sur les conditions exactes de naturalisation.
Copé réaffirme également «la nécessité d'une refonte» de l'espace Schengen. Ou une «réduction de l'attractivité sociale» de la France, qui implique «la suppression de l'aide médicale d'État, sauf en cas d'urgence», et la mise sous condition de l'accès au RSA ou à la couverture maladie universelle à un certain nombre d'années de cotisation. Copé veut également «réussir l'assimilation des étrangers légaux» en luttant contre les communautarismes.
Certaines de ces mesures - et notamment celles concernant le droit du sol - pourraient trouver leur place dans une proposition de loi défendue par l'UMP en début d'année. «En février», estime Copé. «Plutôt en avril ou mai, avant les européennes», corrige-t-on au groupe UMP à l'Assemblée. Le patron des députés Christian Jacob estime ne pas pouvoir présenter les conclusions de son groupe avant «cinq ou six mois».
Un différend interne à l'UMP - et aux copéistes - qui en présage d'autres. Le député des Hauts-de-Seine Patrick Devedjian estime ainsi qu'il ne faut pas «modifier fondamentalement le droit du sol». «À l'heure de la mondialisation, alors que les mariages entre Français et étrangers se multiplient, cela n'a pas de sens», estime l'ancien ministre qui souligne que l'Allemagne a troqué le droit du sang contre le droit du sol en 2000.
Les récalcitrants? «Ils ne sont pas vraiment nombreux», minimise Copé. Moins, en tout cas, que les militants échaudés qu'il avait dû affronter en juillet 2011 lors de la dernière convention sur l'immigration. À l'époque, l'UMP proposait une coordination accrue de l'espace Schengen et des politiques de visas, un renforcement du codéveloppement solidaire, notamment en direction du Sahel, ou une accélération de l'examen des dossiers de droit d'asile. Des mesures jugées bien timides par les militants présents qui n'avaient pas manqué de huer le président de la Cimade, Jérôme Martinez, ou promettre la pendaison au président de la Haute autorité de l'intégration Patrick Gaubert. «Si vous voulez un parti aseptisé, ce sera sans moi», avait alors promis le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé.