Jean-François Copé prépare sa démonstration de force

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Jean-François Copé prépare sa démonstration de force

Mis à jour le 24/08/2012 à 20:25 | publié le 24/08/2012 à 17:26


Jean-François Copé, le 18 août à Ajaccio.

Le député maire de Meaux doit officialiser sa candidature à la présidence de l'UMP, devant quelque 2000 partisans réunis à Châteaurenard, dans les Bouches-du-Rhône.

Rien ne l'aura fait varier de son calendrier. Jean-François Copé avait expliqué, au lendemain de la défaite à la présidentielle, qu'il prendrait du temps. Du temps pour «ne pas laisser à la nouvelle majorité d'état de grâce» en assurant son rôle de secrétaire général de l'UMP durant la campagne des législatives, la session parlementaire extraordinaire et les vacances. Du temps, également, pour ne pas frotter de sel les plaies de la majorité. Pressé depuis trois mois de dire s'il sera candidat à la présidence de l'UMP, Copé a systématiquement donné rendez-vous à la rentrée. Le suspense sur sa déclaration de candidature est faible mais c'est un moment que les copéistes ne souhaitent pas rater.

«Pas question pour nous de répéter les erreurs de la déclaration de François Fillon», expliquent les proches du député maire de Meaux. Les erreurs? «Une déclaration précipitée alors que l'UMP avait besoin d'unité quelques jours après les législatives», explique un proche. «Un tweet en fin d'après-midi un samedi pour annoncer une interview dans la presse le lendemain sans aucune visibilité sur le terrain, sans contact avec les militants ou les Français», juge-t-on encore. Le 1er juillet, François Fillon annonçait sa candidature mais c'était Jean-François Copé qui était omniprésent dans les médias, présent à la fête de la fédération de Seine-Saint-Denis couverte par les chaînes d'infos en continu et les radios puis sur le plateau du «Grand Jury».

Pour éviter cet «écueil», Copé a vu les choses en grand pour dimanche. Son traditionnel rendez-vous estival de Maussane (Bouches-du-Rhône) a été retardé pour être synchrone avec la rentrée politique et il aura lieu à Châteaurenard pour pouvoir accueillir plus de monde. Plus de 2 000 militants sont attendus. «Ils sont d'autant plus motivés qu'ils payent une participation au repas, ce qui nous permet de financer la manifestation», expliquent les proches de Copé, en devançant les critiques de leurs adversaires. Soixante-dix parlementaires ou anciens parlementaires devraient également faire le déplacement. Parmi eux, les présidents des groupes au Sénat et à l'Assemblée Jean-Claude Gaudin et Christian Jacob, le président de la commission des finances à l'Assemblée Gilles Carrez, les ­vice-présidents de l'Assemblée Catherine Vautrin et Marc Le Fur, les vice-présidents du groupe UMP Bernard ­Deflesselles et Christian Kert, les anciens ministres Roger Karoutchi ou Rachida Dati.

Argument tactique

À Nice, où il prendra la parole devant l'Association des amis de Nicolas Sarkozy samedi, comme à Châteaurenard dans un discours de près d'une heure, Jean-François Copé devrait inscrire sa candidature dans la lignée du travail de Nicolas Sarkozy. Depuis mai, le secrétaire général ne cesse de rappeler sa «proximité» avec l'ancien président, «le lien très singulier, très personnel» qui lie les deux hommes.

Ce sarkozysme pur et dur, qui n'allait pas de soi au début du quinquennat, est devenu un argument tactique maintenant que l'UMP se cherche un successeur à l'ancien président. Et aussi, ­depuis quelques jours, un avantage différentiel avec François Fillon. Dans un entretien au Point, l'ancien premier ministre, sans renier ses cinq années à Matignon sous les ordres de Nicolas Sarkozy, prend ses distances en prônant «une approche plus sereine et pragmatique des choses». «Parfois, tu vas trop vite», expliquait alors le premier ministre au président, dans un échange que rapporte François Fillon.

Avec ces déclarations, l'ancien premier ministre court le risque de l'incompréhension avec les militants et sympathisants de l'UMP pour qui la ­figure de Nicolas Sarkozy reste incontournable. Y compris dans la perspective de 2017. «On peut reprocher à Jean-François Copé de n'avoir jamais caché ses ambitions présidentielles, explique un proche du secrétaire général. Mais pour lui une chose est claire: c'est de l'élection du président de l'UMP pour 2012-2015 qu'il est question aujourd'hui, de celui qui guidera l'UMP dans la reconquête des territoires en 2014, pas d'une pré-primaire comme veulent nous le faire croire Fillon et ses amis.» Aux militants de trancher entre ces deux conceptions de la présidence de l'UMP avec leur vote le 18 novembre.

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Jean-François Copé officiellement candidat à la présidence de l'UMP

Publié le 26.08.2012, 11h57 | Mise à jour : 12h39



Jean-François Copé s'est officiellement déclaré ce dimanche midi, lors d'un meeting à Châteaurenard, candidat à l'élection du nouveau président de l'UMP, qui promet un duel féroce avec François Fillon, favori des sondages.

Jean-François Copé s'est déclaré officiellement candidat à l'élection du nouveau président de l'UMP, dimanche à midi, lors d'un meeting à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône). «J'irai voir les militants UMP un par un», a déclaré le secrétaire général du parti.

Pour démarrer sa campagne, Jean-François Copé a pris le contre-pied de la «démarche solitaire» de François Fillon, qui s'est lancé via un tweet et une interview au JDD. Lui a voulu en faire une démonstration de force: plus de 2.000 partisans inscrits au repas payant servant à financer l'événement, près de 70 parlementaires ou ex-parlementaires présents, dont les patrons des groupes UMP à l'Assemblée et au Sénat, Christian Jacob et Jean-Claude Gaudin, et son discours qu'il a travaillé tout l'été, d'une durée d'une heure et retransmis en direct sur les chaînes d'information.

Son entrée en lice était un secret de Polichinelle : le député-maire de Meaux, 48 ans, a fait du contrôle du parti une étape essentielle vers la conquête de l'Elysée en 2017. Mais le secrétaire général de l'UMP, d'ordinaire si pressé, s'en est tenu à son calendrier en ne se dévoilant qu'à la fin de l'été. Deux mois après son rival, François Fillon, et à trois mois de l'élection, le 18 novembre, par les adhérents du successeur de Nicolas Sarkozy, dernier président en titre de l'UMP.

Contrairement à son rival, qui distingue le «fillonisme» du sarkozysme, Jean-François Copé a choisi de coller au maximum à Nicolas Sarkozy, toujours aussi aimé des militants. Dans son discours, le secrétaire général de l'UMP a par ailleurs prévenu : «je le dis très clairement à tous ceux qui voudraient remettre en cause son action, ils me trouveront sur leur route pour défendre son bilan et sa personnalité».

La guerre Fillon-Copé s'annonce sans merci. Malgré sa convalescence qui l'a empêché d'être samedi au rassemblement des Amis de Nicolas Sarkozy à Nice, François Fillon a finalement décidé de tenir lui aussi une réunion publique dimanche, dans son ancien fief sarthois.