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Intégrisme : Copé tient bon face à ses détracteurs
Mis à jour le 08/10/2012 à 08:56 | publié le 07/10/2012 à 19:02
Jean-François Copé, candidat à sa propre succession, en campagne dans le Var le 6 octobre.
Au-delà de la polémique du « pain au chocolat » la gauche reconnaît un malaise dans les banlieues.Le niveau monte, un peu. Plus personne, ou presque, ne conteste désormais la réalité des phénomènes que Jean-François Copé a décrits dans son Manifeste pour une droite décomplexée. Il y a quinze jours, le secrétaire général de l'UMP s'attirait un opprobre quasi universel pour avoir dénoncé dans son livre - page 42 - le «racisme anti-Blanc». Depuis vendredi, la polémique s'est déplacée à la page 41, où le maire de Meaux mentionne «ces parents d'élèves traumatisés parce qu'un de leurs fils, qui prenait son goûter à la sortie du collège, s'est fait arracher sa nourriture des mains par une bande de jeunes qui se prenait pour une brigade iranienne de promotion de la vertu. «Pas pendant le ramadan!», avait-elle ordonné.»
Ce n'est pas la première fois que Jean-François Copé racontait l'histoire en meeting. Mais vendredi, à Draguignan, ces déclarations ont été très largement reprises sur Twitter. D'où l'affaire dite du «pain au chocolat» qui a remplacé le «goûter» dans la version orale du récit.
«Ce n'est pas en diabolisant, en stigmatisant qu'on sortira des problèmes de la France, a réagi Jean-Marc Ayrault dimanche sur RTL. C'est en tenant un discours républicain exemplaire que l'on pourra ramener les choses dans la bonne direction là où la République a reculé.» Jamais le premier ministre n'avait reconnu aussi clairement la dégradation de la situation dans certains quartiers. Mais il a aussitôt ajouté: «Moi, je n'accepte pas la méthode Copé qui rappelle trop les cinq années que l'on vient de passer.»
«Apporter des réponses»«M. Ayrault est venu me donner des leçons ce matin à la radio, a répliqué Jean-François Copé dimanche après-midi, à Rueil-Malmaison. Je lui répondrai simplement: est-ce que ce que je raconte est faux? Évidemment pas!» Sur France 3, il avait auparavant interpellé ses détracteurs en demandant: «Est-ce que seuls les extrémistes vont continuer de capitaliser ces souffrances du quotidien dans un vote protestataire? Je suis républicain et je dis que notre mission, c'est de dire les choses et d'apporter les réponses, à la différence du Front national.»
Car faire ou ne pas «faire du Front national» telle est l'unique question qui semble passionner le personnel politique. À gauche, bien sûr, où François Hollande, sans citer Jean-François Copé, a prévenu dimanche qu'il ne «tolérerait pas que, dans notre République, des hommes ou des femmes, parce qu'ils ont des convictions religieuses, puissent être mis en stigmatisation par des propos qui seraient déplacés.»
Mais certains à droite ne sont pas en reste. François Baroin a affirmé dimanche sur France 2 que «tous ces discours sont toxiques, dangereux et altèrent le pacte républicain». L'ex-ministre du Budget, soutien de François Fillon pour la présidence de l'UMP, en a profité pour reprendre à son compte le procès en «droitisation» instruit contre Nicolas Sarkozy en affirmant que «ce discours» n'était pas à l'origine de sa remontée à la fin de la campagne. François Fillon lui-même, qui avait agité le spectre du FN à propos du «racisme anti-Blanc», a préféré cette fois ignorer la polémique.