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Sécurité sociale : 2,7 milliards d'économies annuelles
Mis à jour le 30/09/2012 à 16:41 | publié le 28/09/2012 à 17:01
Logo de la Sécurité sociale.
Le gouvernement mise gros sur la meilleure collaboration entre médecins de ville et hôpital. Mais il prévoit aussi des prélèvements supplémentaires.
Chasse au gaspi et meilleure organisation des soins. Tels sont les principes sur lesquels veut se fonder le gouvernement afin de réduire le déficit de la Sécu. Le détail du budget de la Sécurité sociale (469,6 milliards d'euros en 2013) ne sera dévoilé que lundi mais les grandes orientations sont expliquées dans le projet de loi de programmation des finances publiques, présenté ce vendredi avec le budget 2013.
De 2013 à 2017, les prévisions de Bercy représentent un effort de 2,7 milliards d'euros par an, par rapport à ce qu'aurait été l'évolution «naturelle» des dépenses (sans mesure corrective), fait valoir Bercy. En clair, au lieu d'augmenter d'environ 4% par an, les dépenses de santé progresseront «seulement» de 2,7% en 2013, puis de 2,6% l'année suivante et de 2,5% par an jusqu'en 2017. Ces chiffres montrent que, dans un contexte de crise, le principe de réalité a prévalu et que la promesse du candidat Hollande d'une hausse annuelle de 3% a été sacrifiée. Le gouvernement n'est toutefois pas allé aussi loin que ce que recommande la Cour des comptes (hausse limitée à 2,4% par an, dès l'année prochaine).
Réduire le déficitL'objectif, pour 2013: dégonfler le déficit de la Sécurité sociale d'environ 3 milliards d'euros, à 11 milliards en 2013, selon une source parlementaire. Pour ce faire, le gouvernement s'est attaqué en priorité aux dépenses de santé. Normal: c'est la branche qui, au sein de la Sécurité sociale, génère le plus gros déficit (environ 5 milliards d'euros prévus en 2013).
Le gouvernement marche sur une corde raide. Il ne veut pas raccourcir la couverture maladie des Français. Mais, en même temps, il ne peut pas augmenter les charges sociales car il tient à ce que «le financement de la protection sociale n'absorbe pas les gains de pouvoir d'achat des ménages et ne pèse pas excessivement sur le coût» du travail, explique-t-il dans le projet de loi.
Meilleure organisation des soinsLa solution? Des dépenses très encadrées et une meilleure organisation des soins. «Les soins de ville, l'hôpital, les établissements médico-sociaux et les acteurs sociaux ne peuvent plus fonctionner indépendamment les uns des autres», est-il expliqué dans le projet de loi. L'idée, qui n'est pas nouvelle, est de placer le médecin traitant à la première étape d'un «parcours de soins» très encadré et ainsi d'éviter que les malades se ruent aux urgences hospitalières, débordées et coûteuses. Au final, il s'agit de permettre «un recentrage de l'hôpital sur les cas les plus aigus et complexes». Pour compléter le tout, une pression à la baisse sera exercée sur les prix des médicaments, ainsi qu'une promotion des génériques.
Reste que le gouvernement annoncera aussi lundi plus de 4 milliards d'euros d'impôts et taxes supplémentaires au titre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2013). Il touchera ainsi aux taxes «à vocation comportementale», qui visent à renflouer les caisses de la Sécu tout en dissuadant les consommateurs d'acheter ledit produit. Le gouvernement alourdira notamment considérablement la taxe sur la bière. La mesure rapportera environ 500 millions d'euros, selon une source proche du dossier.
Il étendra aussi la contribution de solidarité aux retraités imposables, qui subiront une ponction de 0,15% de leur pension. La loi de programmation prévoit enfin que les organismes sociaux (Sécu, retraites complémentaires Agirc-Arrco et Assurance-chômage essentiellement, tous en déficit actuellement) soient globalement excédentaires à partir de 2015.