L'homme qui a tué Ben Laden sans protection sociale
Auteur
Message
Jamel Administrateur
Messages : 14896 Date d'inscription : 25/10/2011 Localisation : Lyon
Sujet: L'homme qui a tué Ben Laden sans protection sociale Mar 12 Fév - 15:11
WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ > International
L'homme qui a tué Ben Laden sans protection sociale
Publié le 11/02/2013 à 23:10
Le complexe où vivait Oussama Ben Laden, à Abbottabad (Pakistan), a depuis été rasé.
L'homme qui a tué Oussama Ben Laden en mai 2011 se retrouve sans retraite ni protection sociale après avoir quitté l'armée.
Il est l'homme qui a tué l'ennemi numéro un des Etats-Unis. Un héros national anonyme, auquel tout le pays a rendu hommage... Et que Washington semble avoir déjà oublié. Aujourd'hui, ce membre de la Team 6 des Navy Seals, le commando qui a tué Oussama Ben Laden en mai 2011, se retrouve livré à lui-même, comme il le raconte dans un entretien à paraître en mars dans le magazine américain Esquire.
Après 16 ans dans la Marine qu'il a rejointe à 19 ans, quand une fille lui a «fendu le coeur», l'homme de 35 ans, présenté comme «le tireur», explique en effet qu'il n'a aujourd'hui droit ni à la retraite, ni à l'assurance-maladie. La raison? Il n'a pas passé 20 ans dans l'armée, et ne peut donc pas bénéficier d'une protection sociale à vie. Ce vétéran, qui a connu plusieurs théâtres de guerre et a tué à lui seul une trentaine d'«ennemis combattants» - selon la terminologie officielle - a quitté l'armée à l'été 2012. Consultant payé à la pige, il vit toujours avec sa femme, dont il est pourtant séparé.
«C'est lui, boum, c'est fait»
Dans l'entretien à paraître dans Esquire, il revient surtout sur la mission de sa vie, qui, pour lui, a commencé le 1er avril. «Lors du briefing le premier jour, ils nous ont en fait menti et ont été très vagues. Ils ont mentionné des câbles sous-marins et le tremblement de terre au Japon ou quelque chose du genre», rapporte-t-il. Il n'apprendra l'objectif de la mission que quelques jours plus tard. Le commando s'entraîne alors dans des répliques de la résidence en Caroline du Nord, puis au Nevada, avant de s'envoler pour Jalalabad, en Afghanistan.
Dans la nuit du 1er au 2 mai 2011, les choses s'enchaînent très vite. L'homme est le premier à entrer dans la chambre de Ben Laden, au troisième étage de sa maison d'Abbottabad, au Pakistan. Le chef d'al-Qaïda, plongé dans l'obscurité, ne voit rien. Lui est équipé de lunettes de vision nocturne. «Il y avait Ben Laden là, debout. Il avait ses mains sur les épaules d'une femme, la poussant devant, pas exactement vers moi mais dans la direction du vacarme du couloir. C'était sa plus jeune femme, Amal», raconte-t-il. Le Navy Seal tire deux balles, puis une troisième, dans la tête de Ben Laden: «C'était comme un instantané d'une cible d'entraînement. C'est lui, sans aucun doute. (...) C'est automatique, la mémoire musculaire. C'est lui, boum, c'est fait».
L'action ne dure que quelques secondes. «Il était mort. Il ne bougeait pas. Sa langue pendait. Je l'ai vu prendre ses dernières inspirations, juste une respiration réflexe», poursuit le tireur, affirmant qu'il n'était pas question de le faire prisonnier. «Tout le monde le voulait mort mais personne ne voulait dire: ‘Hey, vous allez tuer ce mec'. C'était juste implicite».
Comme un autre membre du commando l'avait mentionné dans son ouvrage polémique «No Easy Day», d'autres tireront ensuite sur le corps de Ben Laden. Juste après avoir tiré, le tireur se souvient quant à lui avoir pensé: «Est-ce la meilleure chose que j'ai accomplie, ou la pire?»
L'homme qui a tué Ben Laden sans protection sociale