La TVA sociale inquiète la majorité

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La TVA sociale inquiète la majorité

Publié le 18.01.2012, 07h28


François Fillon a tenté de convaincre les parlementaires UMP de l’opportunité de cette ultime réforme lors de ses vœux.

À peine décidée, la TVA sociale divise déjà les députés UMP. « Les gens ne nous parlent que de ça, confie un élu d’Ile-de-France. Le triple A, ils n’y comprennent rien, mais la TVA sociale, ils n’en veulent pas. On n’arrête pas de se faire engueuler. » La question a fait débat hier au bureau du groupe UMP à l’Assemblée. Fillon a ensuite tenté de convaincre les parlementaires UMP de l’opportunité de cette ultime réforme lors de ses vœux. « Qui peut nous reprocher de vouloir réformer jusqu’au bout? a-t-il lancé. L’approche des élections n’est pas une excuse honorable pour temporiser, et elle l’est encore moins lorsque l’étau de la crise continue de nous enserrer. » Le Premier ministre a tout de même convenu qu’il y avait une certaine « audace » à s’attaquer au financement de la protection sociale à trois mois des élections.

Une proposition « suicidaire »

Ce plaidoyer a laissé de marbre Lionnel Luca, député des Alpes-Maritimes : « C’est une posture séduisante sur le plan intellectuel, mais qui n’a aucun sens politique. Chaque point de TVA en plus sera un point en moins pour les députés. » Le héraut de la Droite populaire approuve la mesure, qui figure dans le projet de l’UMP pour 2012, mais prédit que, votée en fin de législature, « elle ne profitera qu’à l’adversaire », car les effets positifs ne se voient pas dans un premier temps. Convaincu qu’elle « ne sera pas votée, parce que les députés signeraient leur acte de mort électoral », Luca met ironiquement cette proposition « suicidaire » sur le compte du « côté sacrificiel de la droite ». Hervé Mariton, plus mesuré, reconnaît que « la bataille du nom a été perdue, c’est trop tard ». « Le mot TVA ne me fait pas peur, ni l’idée. Il faut rentrer dans le cœur du projet avec le gouvernement, de façon à ce que tout cela soit millimétré. »

Fillon a promis hier qu’il réunirait les responsables de la majorité à l’issue du sommet social, et avant d’élaborer le projet de loi. « Mais nous devons assumer que tous les résultats ne seront pas là avant l’élection », admet le député de la Drôme. « C’est comme un maire qui lance un projet de tramway, dont le chantier se déroule pendant les élections municipales », compare Dominique Bussereau, l’ancien ministre des Transports.