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Hollande prend acte de l'absence d'état de grâce
Publié le 24/08/2012 à 20:23
François Hollande n'aura pas connu d'état de grâce.
Selon un sondage CSA, moins de 50 % des Français font confiance au chef de l'État.Un mauvais sondage ça va. C'est quand il y en a plusieurs que ça commence à créer des problèmes. Et, pour François Hollande, la cote d'alerte est désormais franchie. Selon une enquête CSA pour
Les Échos, moins d'un Français sur deux (49 %) lui fait désormais confiance pour «affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays». Un chiffre en recul de cinq points par rapport à la dernière enquête. Pire, pour celui qui avait fait de la jeunesse le thème central de sa campagne présidentielle, la baisse atteint 17 points chez les 18-24 ans: ils ne sont désormais plus que 45 % à déclarer lui faire confiance.
Un avertissement sans frais pour le chef de l'État, après des vacances critiquées à droite et à l'extrême gauche. Mais côté Élysée, on minimise: les mécontents ne sont «pas encore» plus nombreux que les satisfaits. La différence est très légère… Dans l'entourage du président de la République, on analyse aussi l'état de l'opinion d'abord à l'aune du bilan et des problèmes «qui n'ont pas été réglés». «Les Français ne sont pas en attente, ils sont en interrogation, dit-on. Il y a une lucidité des Français.»
Le choix de la présidentielle: plus par raison que par envieLe choix de la présidentielle s'est fait plus par raison que par envie. Pour répondre aux inquiétudes de l'opinion, Hollande veut donner le sentiment qu'il «maîtrise les temps», comme on dit à l'Élysée. Mais pour faire passer ses réformes, il a perdu la carte de la popularité.
Plus de cent jours après son élection, Hollande a reçu, avec ce sondage, la confirmation de ce qu'il avait annoncé: il n'aura pas connu d'état de grâce. À l'Élysée, on s'en féliciterait presque en rappelant les précédents historiques. François Mitterrand en 1981, qui était ensuite descendu «très bas» après avoir suscité beaucoup d'attentes. Jacques Chirac en 1995, qui avait dû opérer «une correction» quelques mois après son élection. Et surtout, Nicolas Sarkozy en 2007. «Il y avait une vraie attente, comparable à 1981. Et ensuite on a vu la déception.»
À La Rochelle, où les socialistes sont réunis jusqu'à dimanche pour leur université d'été, on se montre tout aussi philosophe. «Ce n'est qu'un sondage, soupire un ministre. Si l'on commence à calculer l'action du gouvernement sur les cotes de popularité des uns ou des autres, on ne fera jamais rien.»
«Hollande n'a pas vendu du rêve»«Quand vous ne parlez pas pendant trois semaines, la baisse est mécanique. Et puis, ce n'est pas tellement François qui est en cause, ce sont surtout les gens qui s'inquiètent», analyse un autre dirigeant. Quand même, à gauche, on a noté que l'essoufflement de la popularité de François Hollande était lié aux attaques de la droite contre le chef de l'État.
Le risque pour lui serait que ces attaques donnent la tonalité du quinquennat, comme le Fouquet's avait contribué à présenter Nicolas Sarkozy en «président des riches». Pour François Hollande, c'est autre chose. N'ayant pas promis grand-chose pendant l'élection, le risque de décevoir est limité. «Tout le monde sait depuis le début que la campagne de Hollande n'a pas vendu du rêve», assure David Assouline, porte-parole du PS.