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Hollande lance l'acte I de la concertation sociale
Mis à jour le 09/07/2012 à 10:03 | publié le 08/07/2012 à 19:31
François Hollande au côté de François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, en mars 2012.
Syndicats et patronat vont s'enfermer pendant deux jours au Cese avec le gouvernement pour arrêter l'agenda social des réformes du quinquennat.Près de 300 personnes (dont le président de la République, le chef du gouvernement, huit ministres, les leaders des huit organisations patronales et syndicales représentatives, des représentants des collectivités territoriales…) vont s'enfermer pendant deux jours à huis clos au Conseil économique, social et environnemental (Cese). Une première. Leur mission? S'entendre sur l'agenda des réformes à venir et sur les dossiers qui relèveront d'une négociation ou d'une simple consultation du gouvernement.
«Tout le monde est mobilisé, il n'y a que le pape qui ne peut pas venir», ironise un proche du chef de l'État pour mieux faire ressortir les enjeux de la «grande conférence sociale», promesse de campagne de François Hollande mise en musique depuis près de deux mois par Michel Sapin, le ministre du Travail. «Derrière le formalisme des grand-messes organisées à l'Élysée, il n'y avait pas de dialogue social, rapporte-t-on encore Rue de Grenelle. Les sommets sociaux n'étaient que des prétextes pour passer en revue ce que le gouvernement avait décidé.»
Avec l'élection de François Hollande, la ligne a donc changé. Exit «la communication et les sommets spectacles», place à «la coopération avec les partenaires sociaux». L'objectif est avoué: «recoudre des négociations qui ont été rompues» avec les syndicats. «Cette conférence doit jeter les bases d'un renouveau du dialogue social», se met à prier la CFTC. «Elle marque une posture plus volontariste en matière de dialogue social du gouvernement, qui n'a pas grand peine à faire la différence avec l'exécutif précédent», abonde Bernard Thibault, le patron de la CGT. Quant à la CFDT, elle se félicite que la démocratie sociale soit bientôt inscrite dans la Constitution. «Nous avons plus de soixante ans de retard», philosophe François Chérèque, son secrétaire général.
«Attention à ne pas réécrire le quinquennat de Nicolas Sarkozy, dénonce toutefois l'UPA. Le gouvernement le résume trop au conflit sur les retraites et à la charge contre les corps intermédiaires durant la campagne, mais nous avons bénéficié d'une large autonomie en début de mandat.» Même mise en garde au Medef contre le révisionnisme du nouvel exécutif. «Il est de bon ton pour tout gouvernement qui arrive de dire qu'il n'y avait pas avant de dialogue social, mais les partenaires sociaux n'ont jamais signé autant d'accords que sous la présidence de Nicolas Sarkozy», rappelle Laurence Parisot.
Aucune décision à l'issueSi la patronne des patrons loue la «préparation intensive» de la conférence et l'autonomie de négociation des partenaires sociaux qui pourrait être actée, elle s'alarme de certaines décisions semble-t-il déjà arrêtées. «Si le gouvernement veut encourager le dialogue social, il ne doit pas avoir une loi ficelée contre les licenciements boursiers», prévient-elle. «Le succès de la conférence se mesurera à la richesse de la feuille de route et au processus initié sur le quinquennat, rétorque un proche de Michel Sapin. Il n'en ressortira aucun accord signé, décret ou projet de loi. Mais les électeurs ont tranché en mai et juin les priorités du gouvernement et les sujets d'urgence sociale à traiter avant la fin de l'année.» Reste juste à définir par qui…