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Pour Bayrou, une cohabitation serait une «catastrophe»
Mis à jour le 20/05/2012 à 20:48 | publié le 20/05/2012 à 20:24 Le président du MoDem, François Bayrou, devra affronter lors des législatives un candidat PS et un UMP dans sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques.
Le chef centriste prône une « force de contrôle et de conciliation ».
Malgré ses 9,13 % des voix au premier tour de la présidentielle, François Bayrou ne lâche rien de ses ambitions de voir un jour émerger en France une force centriste. Reconnaissant que «ça sera difficile», le président du MoDem regarde désormais du côté de l'Assemblée nationale, où, à la faveur des élections législatives des 10 et 17 juin, il se prend cette fois à rêver de voir apparaître «une force de contrôle et de conciliation». Laquelle, avance-t-il, empêcherait «la confrontation brutale» annoncée entre la droite et la gauche.
Invité dimanche soir du «Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro», le chef centriste a une nouvelle fois dévoilé ses craintes de voir la France retomber en juin dans une «cohabitation» si d'aventure la droite obtenait la majorité dans l'Hémicycle. «Je le dis avec certitude, ce serait une catastrophe pour le pays. Il suffit de regarder le climat actuel entre les deux camps. La violence qui est entrée dans les échanges est nuisible», dit-il. L'occasion au passage d'égratigner le patron de l'UMP, Jean-François Copé. «Le risque d'avoir une majorité en guerre contre le nouveau président est réel. Ce week-end, Jean-François Copé, lui-même, a utilisé le mot de chef de guerre!»
«Unité nationale»Or, François Bayrou n'en démord pas. Comme il n'avait eu de cesse de le marteler tout au long de sa campagne présidentielle, «la crise financière n'est pas derrière nous, mais devant. Si on veut vaincre, il faut qu'il règne dans le pays, non plus des approches partisanes qui ne résoudront rien, mais un climat d'unité nationale». L'occasion de mettre en avant ses candidats aux législatives, qui se présenteront désormais sous l'étiquette «Le centre pour la France». Sans doute plusieurs centaines sous cette étiquette. En tout cas, pas dans chaque circonscription.
Mais pas de quoi décourager le député béarnais, qui, le mois prochain, affrontera lui-même un candidat PS et un autre UMP dans sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques. «Mon engagement pour les législatives, c'est précisément qu'il faut des voix à l'Assemblée nationale qui disent quand c'est juste, et inversement qui le disent quand cela ne l'est pas. Il faut des voix libres et fortes. Si l'on veut servir le pays, alors il faut une force d'équilibre. C'est en tout cas tout le sens de la proposition que nous faisons», explique-t-il.
Bref, l'ancien candidat à la présidentielle, qui avait pourtant indiqué dans l'entre-deux-tours qu'«à titre personnel» il voterait pour François Hollande, refuse toujours de se situer ou dans la majorité, ou dans l'opposition. Mais si un jour, le pouvoir appelait à «l'unité nationale», alors, jure-t-il, «nous ne nous déroberons pas».
En attendant, interrogé sur la composition du gouvernement Ayrault, François Bayrou a observé que «tous les courants du PS, sans exception, sont représentés», ce qui donne, à ses yeux, que «le sentiment d'ouverture auquel François Hollande s'était engagé n'est pas là!».
En revanche, le président du MoDem a défendu l'intitulé du ministère du Redressement productif d'Arnaud Montebourg. Pour avoir fait du «produire en France» l'un de ses thèmes de campagne, François Bayrou a jugé «déplacées» les remarques «ironiques» qui ont suivi l'annonce de la création de ce ministère. «Si le redressement de la production en France devient un sujet majeur, je trouve que ce sera fondé», a-t-il ajouté.