Pour Bayrou, les Français vont se lasser du « combat de coqs »

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Pour Bayrou, les Français vont se lasser du « combat de coqs »

Publié le 03.03.2012, 08h08


MANTES-LA-JOLIE (YVELINES), HIER. François Bayrou.

Début mars 2007, François Bayrou, avec 16 à 24 % d’intentions de vote, s’installait comme le troisième homme de la présidentielle. Aujourd’hui, le même candidat qui déroule sensiblement la même campagne est à la peine, crédité de 10,5 à 12,5 % selon les instituts. « En 2007, la campagne était partie beaucoup plus tôt, beaucoup plus vite, elle était beaucoup plus enthousiaste, se souvient Bayrou. Là, il y a une lassitude face aux promesses non tenues et il y a la crise. »

Les enquêtes qualitatives sont pourtant bonnes. Dans un sondage TNS Sofres et Mediaprism pour i > télé du 1er mars, le candidat MoDem fait « plutôt de bonnes propositions » pour 42 % des Français, contre 39 % pour Hollande et 30 % pour Sarkozy. « Le moment va venir où cela se transformera en intentions de vote, assure l’intéressé. En tout cas, je ne changerai pas de ligne malgré tous ceux qui veulent me faire tomber d’un côté ou de l’autre. C’est cette ligne cohérente qui est ma force.»

Il avait opéré un bon démarrage

Avec ses thèmes de campagne, le « produire français », la crise des dettes souveraines et le gouvernement d’union nationale, Bayrou avait opéré un bon démarrage. Mais le discours du Bourget de François Hollande et l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy mi-février l’ont relégué au second plan. Il n’est plus en dynamique. Yann Wehrling, son porte-parole, dénonce un « lavage de cerveau médiatique ». « C’est déjà extraordinaire qu’on reste stable dans les sondages, dans un tel contexte », souligne-t-il. « Au bout d’un mois et demi de monopole écrasant, Hollande et Sarkozy n’ont pas monté et nous avons gardé notre socle », relativise aussi Bayrou.

« Les Français détestent qu’on leur impose une histoire écrite à l’avance, ils vont se lasser de ce mano a mano », veut croire Marielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem. Bayrou et les siens font le pari que les Français, lassés du « combat de coqs », éprouveront le besoin de « retrouver du sens ». « Le match va commencer et il va y avoir des surprises car les gens saturent devant l’attitude de Sarkozy et Hollande, se rassure Bayrou. On a retrouvé l’un avec sa violence et son caractère, l’autre trop sûr de lui. Dans leur électorat, il y a très peu d’adhésion, ils sont peu aimés. »Tandis que Bayrou est, lui, « aimé » par un électorat à ce jour insuffisant…