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LE POSTE SERAIT PRÉVU DANS LA NOUVELLE CONSTITUTION : Un vice-président pour l'Algérie
Par Brahim TAKHEROUBT - Mardi 14 Mai 2013 -
Le rôle de la commission est purement technique. C'est un changement majeur qui sera introduit dans l'édifice institutionnel du pays, lequel sera effectif dès la prochaine révision de la Constitution.
Epaisse interrogation pour la commission d'élaboration de l'avant-projet de loi portant nouvelle Constitution. Des sources proches de cette commission composée de cinq membres et présidée par Azzouz Kerdoun, rapportent que des conciliabules ponctuent depuis quelques jours ses travaux. Ces conciliabules portent, notamment sur la création d'un poste de vice-président dans la nouvelle Constitution.
Les mêmes sources précisent que le débat n'a pas encore eu lieu puisque le rôle de cette commission a été réduit à un plan technique. Elle se contentera de synthétiser les avis «en vue de leur traduction en dispositions constitutionnelles», en veillant à leur «cohérence». En revanche, l'échange de vues entre cette équipe installée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, au début du mois d'avril dernier, et les dirigeants du pays semble aboutir à un consensus de taille: la création d'un poste de vice-président.
Ainsi, il aurait été décidé d'introduire un changement majeur dans l'édifice institutionnel du pays qui sera effectif dès la prochaine révision de la Constitution à travers cette fonction de vice-président. Les observateurs estiment que cette décision s'inscrit dans une actualité accentuée d'abord par l'âge du chef de l'Etat, sa convalescence et enfin sa charge de travail. Les défis auxquels sera confronté le pays, les aléas qu'engendrent la fonction de chef de l'Etat dans un monde d'urgence, imposent en effet qu'il ait à ses côtés un vice-président à même de suppléer à toute défaillance de quelque nature que ce soit. On se rappelle de l'épisode de Dallas aux Etats-Unis, le 22 novembre 1963. Le président John Fitzgerald Kennedy a été assassiné à 13 heures 33. A 14 heures 40, le vice-président Lyndon Baines Johnson prêtait serment et l'Amérique avait déjà un nouveau président! L'Algérie a été confrontée à plusieurs reprises à ce genre de situation.
Lors de la mort du président Houari Boumediene, officiellement le 27 décembre 1978, la démission du président Chadli Bendjedid, le 11 janvier 1992, l'assassinat du président Mohamed Boudiaf, le 29 juin 1992 et enfin la démission du président Liamine Zeroual, le 14 septembre 1998. Ce sont autant de faits à faire valoir comme arguments pour la création du poste de vice-président. En tout cas, les tractations vont bon train dans les coulisses. Un vice-président est un politicien dont la première fonction est de se substituer au président de la République si ce dernier est absent, démissionne, décède ou n'est pas disponible pour remplir convenablement sa mission.
Selon le système politique, il est, soit élu comme colistier (comme le vice-président des États-Unis), soit élu spécifiquement pour le poste ou bien nommé une fois le président élu. C'est cette dernière option qui serait retenue, selon nos sources. Il y a dix ans déjà, l'Algérie avait créé «l'ébauche» de ce poste quand l'ancien secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem a occupé durant la période allant de 2005 au 24 mai 2006, le poste de ministre d'État et représentant personnel du président de la République.
Bien que cette fonction n'ait pas été inscrite dans la Constitution, ce poste jouissait de prérogatives qui permettaient, à M.Belkhadem de représenter le chef de l'Etat dans des cérémonies officielles et des conférences régionales aussi bien à l'intérieur, qu'à l'extérieur du pays. Des missions à peu près comparables, toutes proportions gardées, à celle d'un vice-président. En plus de cela, la Constitution de 2008 a prévu deux postes de vice-Premier ministre. Un seul d'entre eux a été nommé en la personne de Noureddine Yazid Zerhouni. Mais après sa nomination, en 2010, Noureddine Yazid Zerhouni n´a jamais reçu sa lettre de mission définissant ses prérogatives. Les observateurs ont fini par conclure que ce poste n'était, en réalité, qu'une simple voie de garage. L'expérience du poste de vice-Premier ministre a fait long feu. Mais tel ne sera pas le cas pour la vice-présidence. Il faut donc attendre la future loi fondamentale. Le législateur se doit de donner à l'Algérie une Constitution qui doit échapper aux aléas politiques, c'est-à-dire qui ne changera pas au gré des tendances agissantes au pouvoir en place. En 50 ans d'indépendance, l'Algérie a changé à sept reprises sa loi fondamentale, soit une Constitution, nouvelle ou amendée, presque tous les sept ans.Un luxe que même l'une des plus grandes démocraties au monde, les Etats-Unis d'Amérique, ne s'est pas permis!