Le consulat de France à Jérusalem gêné par deux affaires
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Jamel Administrateur
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Sujet: Le consulat de France à Jérusalem gêné par deux affaires Jeu 26 Sep - 11:01
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Le consulat de France à Jérusalem gêné par deux affaires
Publié le 25 septembre 2013 à 16:09 (Mis à jour : 25 septembre 2013 à 16:25)
Capture d'écran de la vidéo montrant la diplomate française frapper un soldat israélien. Après un chauffeur coincé avec des lingots d'or à la frontière, le coup de poing d'une diplomate française à un soldat lors d'une opération humanitaire envenime les relations diplomatiques.
La première affaire remonte à quinze jours et semble relever de l’action crapuleuse. Elle se déroule au passage frontalier du pont Allenby, entre Israël et la Jordanie. Des garde-frontières israéliens, alertés par une étrange odeur de tabac émanant de la voiture conduite par le chauffeur du consulat de France à Jérusalem, lui demandent de l’inspecter. Premier refus du conducteur, employé expatrié du consulat, dont la voiture porte des plaques diplomatiques. Sur l’insistance des militaires, il passe un appel à sa hiérarchie qui lui intime l'ordre d’ouvrir le véhicule. A l’intérieur, les garde-frontières découvrent un pactole: 152 kilos d’or en lingots, des chèques pour deux millions de dollars, 500 kilos de tabac et 800 téléphones portables.
Le chauffeur a été expulsé par Israël, le Quai d’Orsay a mis fin à ses fonctions et une enquête judiciaire se poursuit actuellement en France. Destruction d'un hameau
L’autre événement, moins spectaculaire, est plus délicat à gérer pour le consulat. Les faits se déroulent en Cisjordanie, dans la vallée du Jourdain dont la quasi-totalité se trouve en zone C, soit sous contrôle israélien. Mi-septembre, l’armée israélienne démolit une cinquantaine de structures du hameau de Khirbet Makhoul, dont des habitations de Palestiniens – pour la plupart bédouins – après une décision de la Cour suprême. Leur construction a été jugée illégale parce que menée sans permis. Une situation qui se répète en Cisjordanie : les populations les plus pauvres, bédouins ou semi-troglodytes qui vivent dans des zones stratégiques, la vallée du Jourdain ou les collines du sud d’Hébron, sont mises sous pression et sous la menace d’être évincées des lieux. Du point de vue de la France comme de l’Union européenne, les décisions de la Cour suprême israélienne ne peuvent s’appliquer en Cisjordanie, un territoire occupé. Pour la communauté internationale, en décidant de la destruction de villages, Israël faillit à sa mission de protection des populations comme le lui intime le droit humanitaire. Coup de poing
Après la démolition des structures de Khirbet Makhoul, une mission humanitaire d’urgence, montée par l’organisation Acted et financée par la France et l’Union européenne, se rend sur place pour distribuer des tentes aux habitants du hameau. Plusieurs diplomates européens et australien sont présents. Mais l’opération tourne au vinaigre. Les militaires israéliens s’opposent à la distribution de l’aide, confisquent tentes et matériel humanitaire. Le ton monte. A un moment donné, une diplomate française, Marion Fesneau-Castaing, attachée de coopération humanitaire au consulat à Jérusalem, envoie carrément son poing à la face d’un militaire israélien, le touchant au menton, comme l’illustrent des images prises sur les lieux :
Des photos de la diplomate, allongée sur le sol sous la garde armée des soldats israéliens, feront le tour du web, sans qu’il ne soit fait mention de l’altercation précédente. La vidéo a, elle, été diffusée plus tard.
La diplomate française Marion Fesneau-Castaing au sol après avoir été sortie d’un camion humanitaire, le 20 septembre 2013 «Violation flagrante des codes de conduite diplomatique»
L’UE et Israël réagissent chacun à leur tour officiellement à l’incident. Bruxelles «déplore la confiscation de l’aide humanitaire par les forces de sécurité», tout en demandant des explications à Israël. De son côté, Jérusalem critique l’attitude de la représentante française: «Les diplomates sont envoyés par leur gouvernement pour servir de pont (entre les pays) et non pour agir comme provocateurs», communique le ministère israélien des Affaires étrangères. «Les pays européens et leurs diplomates nous doivent des explications sur la violation flagrante des codes de conduite diplomatique», ajoute-t-il. Des discussions entre la France et Israël sont toujours en cours pour statuer du cas de la diplomate française. Elle pourrait être déclarée persona non grata par Israël ou poursuivre des fonctions qui la tiendraient éloignée du terrain.[/b]
Le consulat de France à Jérusalem gêné par deux affaires