WEB - GOOGLE - ACTUALITE > International L'armée syrienne a reçu des missiles russes
Mis à jour le 30/05/2013 à 10:46 - Publié le 30/05/2013 à 10:15
Bachar el-Assad, ici en 2009, lors d'une visite en Iran.
Épaulées par le Hezbollah libanais, les forces de Bachar el-Assad préparent une offensive générale contre les rebelles à al-Qusayr.
L'armée syrienne a reçu une première livraison de missiles russes S-300, rapporte jeudi le journal libanais
Al Akhbar, citant une interview télévisée de Bachar el-Assad, qui doit être diffusée dans la journée sur Al Manar, la télévision du Hezbollah libanais. «La Syrie a reçu une première cargaison de missiles anti-aériens russes S-300. Le reste de la cargaison arrivera prochainement», déclare le président syrien dans cet entretien, cité par le journal.
Fidèle soutien du régime de Bachar el-Assad, la Russie, qui a dénoncé mardi la levée par l'Union européenne de l'embargo sur les armes pour les rebelles syriens, a d'ores et déjà justifié ces livraisons en estimant que ces systèmes sol-air devraient dissuader toute velléité d'intervention extérieure dans le conflit. Mais Israël a averti qu'il réagirait. «Si par malheur, des S-300 arrivent en Syrie, nous saurons quoi faire», avait déclaré mardi le ministre israélien de la Défense, Moshé Yaalon. Israël a mené début mai deux raids aériens sur des cibles militaires près de Damas disant vouloir empêcher un transfert d'armes au Hezbollah, ennemi juré d'Israël.
Renforts du Hezbollah Mercredi soir, l'armée syrienne, épaulée par le Hezbollah libanais, a annoncé s'être emparée de l'aéroport de Dabaa, prémice d'une offensive générale contre les rebelles à al-Qusayr (centre-ouest de la Syrie). Les forces gouvernementales contrôlent désormais toutes les issues de cette ville, stratégique tant pour le régime que pour les insurgés, et peut lancer une offensive sur tous les fronts contre le dernier carré d'insurgés dans al-Qusayr. Al-Manar, la télévision du Hezbollah, a diffusé des images de l'intérieur de cet ancien aéroport montrant des chars postés près des hangars et des soldats tirant vers l'extérieur.
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«Le nombre croissant de soldats étrangers qui traversent la frontière de part et d'autre ne fait qu'encourager la violence confessionnelle»
Navi Pillay, Haut-Commissaire aux droits de l'Homme
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Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), cette avancée fait suite à l'envoi vers la ville de renforts du Hezbollah libanais et des forces spéciales de la garde républicaine, les mieux entraînées des troupes syriennes. Le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, a estimé que le Hezbollah avait déployé 3000 à 4000 combattants en Syrie. Washington a exigé de son côté «le retrait immédiat» du Hezbollah de Syrie en dénonçant «une escalade inacceptable».
Questions sur la conférence sur la SyrieÀ Genève, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a condamné lui aussi l'intervention de «combattants étrangers» aux côtés des forces armées syriennes et demandé une enquête de l'ONU sur les violences commises à al-Qusayr. Le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a estimé que «le nombre croissant de soldats étrangers qui traversent la frontière de part et d'autre ne fait qu'encourager la violence confessionnelle». Selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, «des combattants sunnites libanais» se battent en outre du côté des rebelles, donnant au conflit «de plus en plus une dimension confessionnelle».
Sur le terrain diplomatique, les États-Unis, la Russie et l'ONU n'ont toujours pas résolu de nombreuses questions relatives à la future conférence internationale sur la Syrie, y compris la date précise de cette réunion. L'initiative d'une nouvelle conférence internationale baptisée Genève-2 et rassemblant notamment représentants du gouvernement syrien et de l'opposition a été lancée début mai par les responsables des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry. «Des consultations actives sont en cours entre les Nations unies, les États-Unis et la Russie mais il y a encore de nombreux éléments que nous devons clarifier», a reconnu le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.