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Les Verts durcissent le ton mais contre le gouvernement
Publié le 26.05.2013, 08h01 | Mise à jour : 09h34
Les deux ministres écolos du gouvernement Cécile Duflot et Pascal Canfin assument leur présence parmi les socialistes pour «faire bouger les lignes de l'intérieur». Une motion de synthèse assez critique a d'ailleurs été votée par le parti EELV.
Peut-être le ministre de l'Intérieur regrette-t-il de n'avoir inclu les écologistes du gouvernement dans la consigne. Ces derniers viennent d'approuver une motion de synthèse initiée par leur parti Europe-Ecologie-Les Verts pour réveiller un gouvernement trop lent selon eux. Les deux ministres Cécile Duflot (Logement) et Pascal Canfin (Développement) ont ainsi soutenu «l'inquiétude» des écologistes face à «l'orientation économique du gouvernement et son refus d'écouter toutes les composantes de sa majorité».
« La solidarité, ce n'est pas la soumission »Le fait de participer à ce gouvernement socialiste n'est pour autant pas un problème. Les écolos n'entendent pas le quitter pour l'instant, préférant «faire bouger les lignes» de l'intérieur. D'ailleurs, «on dit les mêmes choses mais on les dit de manière un peu plus forte», assure Pascal Durand, secrétaire national d'EE-LV. «On a le droit d'être dedans et de critiquer», a encore justifié le numéro un des écolos pour qui «la solidarité, ce n'est pas la soumission». C'est en outre «une très bonne chose que les écologistes et qu'Europe-Ecologie-Les Verts, parti membre de la majorité, s'expriment sur le cap politique du gouvernement», a insisté Cécile Duflot. «J'ai lu la motion avec intérêt, j'en partage quasiment la totalité des mots, je pense que c'est essentiel de faire revivre le débat politique au sein de la majorité», a-t-elle ajouté estimant que «nous avons besoin de redonner l'envie de politique». «Le parti joue son rôle», a lui tranché Pascal Canfin.
L'eurodéputé Yannick Jadot a considéré que son parti passait ainsi à «une logique de proposition». Samedi, dans une interview à Libération, Pascal Durand a fustigé «l'absence d'imagination» du gouvernement «incapable de penser le monde moderne». Plus tard dans l'après-midi, lors d'un conseil fédéral, le parti a voté à une large majorité la motion de synthèse qui réclame «un changement de cap» au gouvernement, l'invitant à «sortir des politiques d'austérité, engager une politique écologique, sociale, économique et démocratique».
Plus d'écolos au gouvernement ?Loin de vouloir en sortir, certains écolos se voient même entrer au gouvernement. Sans surprise, le chef de file des sénateurs écologistes Jean-Vincent Placé s'affaire en ce sens. Si les écologistes «continuent l'expérience gouvernementale» en étant un «allié exigeant avec la parole libre», plusieurs échéances se profilent auxquelles ils devront répondre, prévient-il. Puis il verrait bien Cécile Duflot à la tête «d'un ministère de l'Ecologie et de l'énergie». Dans Libération, Pascal Durand juge que l'actuelle ministre de l'Ecologie Delphine Batho (PS) laisse trop le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg dire «n'importe quoi» sur ses sujets.
En revanche, le député écologiste de la Gironde, Noël Mamère, avait déclaré la semaine dernière que les écologistes «n'auraient pas leur place dans un gouvernement conduit par Manuel Valls. [...] Nous ne sommes pas d'accord avec certains aspects de sa politique. Je pense en particulier à la politique en direction des Roms, au renoncement du ministre de l'Intérieur comme du président de la République aux contrôles d'identité: on est toujours dans le contrôle au faciès», accusait-il.
Alors le gouvernement est-il assez écolo? «Je voudrais savoir où ce gouvernement veut mettre le curseur de la transformation écologique, économique et sociale», s'interroge encore Pascal Durand. A l'automne les écologistes tiendront leur congrès. A l'approche des élections municipales et européennes de 2014, la question de leur participation au gouvernement ne manquera pas de leur être de nouveau posée.