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Hollande n'exclut pas un départ des ministres Verts, mais «ne le souhaite pas»
Publié le 09.11.2012, 08h53 | Mise à jour : 12h20
Dans un entretien accordé à Marianne, François Hollande juge «possible» un départ des Verts du gouvernement, même s'il ne le «souhaite pas». Des déclarations publiées alors même que Jean-Vincent Placé s'est interrogé vendredi matin sur la place des élus EELV au gouvernement.
C'est la petite phrase assassine de ce vendredi matin. Le chef de file des écolos (EELV) au Sénat, Jean-Vincent Placé, s'est posé ce vendredi matin «la question de savoir ce que nous (les élus EELV, NDLR) faisons au sein du gouvernement». Des propos qui entrent étrangement en résonance avec ceux de François Hollande. Dans un entretien accordé à Marianne avant les déclarations du sénateur, le président juge «possible» un départ des écologistes même s'il «ne le souhaite pas». «C'est possible. je ne le souhaite pas (...) Enfin nous verrons bien...Dans tous les cas, pas de panique !» répond le chef de l'Etat comme on lui demande «si les écolos vont quitter» le gouvernement.
Placé désavoué par EELV
Invité de Radio Classique, Jean-Vincent Placé a affirmé que «de plus en plus, les écologistes s'interrogent». Surtout «depuis le virage post-rapport Gallois et les annonces très en faveur des entreprises sans contreparties et sans conversion écologique (faites mardi par Jean-Marc Ayrault), je suis moi-même de plus en plus perplexe quant à cette participation gouvernementale», a-t-il poursuivi.
Il a été désavoué en fin de matinée par Jean-Philippe Magnen, porte-parole d'Europe-Ecologie-Les Verts (EELV), pour qui sa sortie contre le gouvernement est «personnelle et n'engage que lui». «Nos ministres font leur boulot. On ne se pose pas tous les matins la question de la participation au gouvernement. Nous ne sommes pas sur un strapontin, nous sommes légitimes. Nous avons fait le choix d'assumer une coalition avec nos convergences et nos divergences», a ajouté le porte-parole.
Valls : Placé est «le seul qui s'interroge»
En réaction aux propos de Placé, Manuel Valls estime sur France Info que c'est «le seul qui s'interroge». Le ministre de l'Intérieur l'assure : «Les Verts ont toute leur place au sein du gouvernement et de la majorité.» Sur les possibles doutes des deux ministres EELV au gouvernement, il considère que «Cécile Duflot et Pascal Canfin savent qu'il faut redresser l'économie et améliorer la compétitivité des entreprises», quitte à renier certains de leurs engagements.
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Ce à quoi Jean-Vincent Placé a répondu sur Twitter : «Si c'est seulement c'était le cas !»
Jean-Vincent Placé @[b]JVPlacesi seulement c était le cas !“
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le_Parisien: Verts au gouvernement : Placé est «le seul qui s'interroge», réplique Valls dlvr.it/2SGWfm”
9 Nov 12
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«Les déclarations de Jean-Vincent Placé m'ont étonné, cela ne lui ressemble pas, a commenté le sénateur-maire de Lyon (PS), Gérard Collomb sur Europe 1. Il a montré par le passé une volonté de travailler avec les socialistes», a-t-il ajouté. «Mais, a poursuivi le maire, il faut qu'il se rappelle qu'il a quand même été élu parce qu'il y avait un accord avec le Parti socialiste. On ne peut pas passer un accord avant les élections et dès que les élections sont passées, être sur une autre position». «Il y a donc un problème de cohérence», a-t-il conclu.
Assouline : «Il se poserait moins la question s'il était ministre lui-même»Un problème de cohérence qui trouve son origine selon David Assouline, porte-parole du PS, dans les ambitions du sénateur de l'Essonne. «Jean-Vincent Placé se poserait d'autant moins la question s'il était ministre lui-même», d'autant que d'autant que pour l'élu parisien, interrogé par LCI, «les ministres écologistes n'ont pas l'air de se poser des questions. Ils ont l'air épanoui, ils sont utiles».
http://www.wat.tv/video/place-interroge-parce-qu-il-5casr_2exyh_.html
Harlem Désir, le premier secrétaire du PS, a relativisé, évoquant une «remarque personnelle» de Jean-Vincent Placé qui «ne reflète pas l'état d'esprit du partenariat que nous avons avec EELV». Interrogé par RMC -BFM-TV, l'eurodéputé a lui aussi affirmé que «les écologistes ont toute leur place au sein de la majorité et du gouvernement». «J'imagine que ses amis vont réagir», a ajouté Désir, qui juge la déclaration du sénateur de l'Essonne Placé «décalée par rapport à la réalité du travail dans lequel nous sommes engagés».
Déclaration de Placé : "Une remarque...
par BFMTV«Un certain trouble» chez les Verts pour François de RugyChez les verts, François de Rugy, coprésident du groupe EELV à l'Assemblée nationale, a reconnu un «certain trouble» dans son parti, mais sans remettre en cause sa participation au gouvernement Ayrault. «Je pense que notre participation au gouvernement et la majorité n'a pas été faite à la légère, sur un coup de tête. Donc il n'est pas question pour nous de la remettre en cause tous les quatre matins», a-t-il commenté sur Europe 1. En revanche, il a reconnu que les conclusions du rapport Gallois n'ont pas toutes été du goût des écolos. «Nous avons été surpris d'entendre que la fiscalité écologique ferait l'objet de réflexion pendant trois ans et ne serait mise en oeuvre qu'en 2016. Ce qui est incompréhensible et inacceptable, pour nous écologistes».
Pécresse : la majorité «continue de se fissurer»La sortie de Jean-François Placé fait en tout cas le bonheur de l'opposition. Première à réagir, Valérie Pécresse, ex-ministre UMP, estime que la majorité «continue de se fissurer». Sur France 2, la députée des Yvelines et soutien de François Fillon a commenté : «Il y a une très grande fragilité de la majorité hétéroclite que François Hollande a soudée uniquement sur l'anti-sarkozysme». «Privée de son ciment anti-sarkozyste, la majorité se fissure, c'est bien normal car ils ne pensent rien de commun sur rien», a encore déclaré l'ex-ministre du Budget.