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Le PCF à l'offensive contre le gouvernement
Mis à jour le 08/02/2013 à 08:24 | publié le 07/02/2013 à 21:01
Pierre Laurent, lors du discours d'ouverture du 36e Congrès du PCF, jeudi, à Aubervilliers.
Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a ouvert jeudi le 36e congrès du Parti communiste français en dénonçant la politique sociale «défaitiste» de François Hollande. «Nous défendons l'industrie face aux vampires de la finance!» La symbolique est forte. C'est une délégation d'ouvriers syndicalistes de la CGT, issus des industries en difficulté (Fralib, Sanofi, Goodyear, Unilever) qui a ouvert jeudi le 36e congrès du Parti communiste français à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).
Secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, seul candidat à sa réélection dimanche, a reçu de leurs mains un casque de chantier. «Pour se protéger des CRS», ont-ils précisé. Car c'est bien dans une attitude offensive que se place le PCF, devenu, selon lui, grâce à la dynamique du Front de gauche lancée en 2008, «le centre de gravité de la majorité populaire».
Soutenu par les applaudissements de ses troupes au fil de la lecture des dix-sept pages de son discours d'introduction, Pierre Laurent a adressé une volée de bois vert au gouvernement et à François Hollande, tous porteurs, selon, lui d'une logique socio-libérale «qui conduit à l'impasse et qui nous enferme dans la récession et les reculs sociaux».
Le PS accuse le Front de gauche de parier sur l'échec de la gauche? Pierre Laurent lui répond que le PS sera seul responsable de son échec s'il persiste sur la voie empruntée. «Les propos qui consistent à nous renvoyer dans le camp de la droite sont insultants et ridicules», a lancé Pierre Laurent, d'autant que «ce n'est pas nous qui avons ratifié avec elle le pacte budgétaire européen».
«Prédateurs financiers»Outre ce pacte, les communistes ont gardé en travers de la gorge l'accord entre les partenaires sociaux et «le discours de Jean-Marc Ayrault parlant d'un nouveau modèle social pour une France plus compétitive». Ou encore les propos tenus mardi par François Hollande au Parlement européen: «Ce qui nous menace aujourd'hui, ce n'est plus la défiance des marchés, c'est celle des peuples.»«Quel aveu!», a ironisé Pierre Laurent, qui considère que le gouvernement a déclenché «les sirènes de la résignation et du défaitisme face aux prédateurs financiers».
«Les questions que nous adressons au gouvernement sont de plus en plus en phase avec celles que se pose une majorité des électeurs de gauche», a-t-il assuré. Y compris au sein du PS, laisse-t-il entendre après avoir rencontré, ces dernières semaines, de nombreux responsables socialistes. Pierre Laurent a eu l'occasion de dire qu'il se sentait en phase avec le courant du PS Maintenant la gauche, représenté par la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann ou Emmanuel Maurel, secrétaire national socialiste et ancien attaché parlementaire de Jean-Luc Mélenchon.
Emmanuel Maurel s'est d'ailleurs rendu jeudi au congrès du PCF, en éclaireur de la délégation officielle attendue vendredi autour du sénateur Luc Carvounas, chargé des relations extérieures du PS, ouvertement hostile au Front de gauche. «Il est une caricature de son premier secrétaire et même Harlem Désir n'est pas aussi fermé que lui au dialogue!», s'agace Francis Parny, son homologue communiste. Lui aussi se dit convaincu que «l'unité que les socialistes manifestent autour de François Hollande ne se fait pas sur la ligne gouvernementale mais sur une solidarité de parti».