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Mariage pour tous : l'«après-vote» fait déjà débat à l'UMP
Mis à jour le 24/04/2013 à 08:07 - Publié le 23/04/2013 à 19:22
Le député des Yvelines Henri Guaino, lors de la Manif pour tous le 21 avril à Paris, a affirmé qu'il continuerait à manifester après l'adoption du texte à l'Assemblée nationale.
Si une partie de l'opposition veut poursuivre l'action ou réclame un référendum, certains élus estiment «peu républicain» d'appeler à défiler après un vote à l'Assemblée nationale.
Quelle stratégie adopter après le vote de la loi sur le mariage pour tous? S'arrêter là, ou continuer, sous une forme ou une autre, le combat? La question fait déjà débat au sein de l'UMP. Et a fait l'objet d'un échange soutenu mardi matin, lors du traditionnel «petit déjeuner» hebdomadaire réunissant les cadres du parti.
Répondant au président de l'UMP, Jean-François Copé, qui la semaine dernière a appelé les militants à défiler en masse le 26 mai contre le mariage gay et la politique du gouvernement, François Baroin, député maire de Troyes, ainsi que Dominique Bussereau, président du conseil général de la Charente-Maritime, ont estimé «peu républicain» d'appeler à défiler après un vote. Surtout pour des élus.
Ce qui n'est pas l'avis de l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino. Sur France Info, le député des Yvelines a affirmé qu'il continuerait à manifester après l'adoption à l'Assemblée nationale du texte, «jusqu'à ce que le président de la République entende la voix de tous ces Français qui demandent à ce que le peuple soit consulté» par référendum. «Il ne s'agit pas de faire la loi dans la rue, il s'agit de la faire dans les urnes», a-t-il ajouté.
Mais Henri Guaino a aussi soulevé un autre sujet qui prête aujourd'hui à interprétation à l'UMP. À savoir: que ferait la droite le jour où elle reviendrait au pouvoir? Abrogation pure et simple du texte ou pas? Selon Guaino (qui a voté en séance pour le texte, par erreur avant de faire rectifier...) «ce serait mentir que de dire que cette loi sera abrogée». «Des mariages vont être prononcés, des enfants vont naître. C'est le genre de loi très difficilement réversible. Ce n'est pas une loi ordinaire», dit-il.
La semaine dernière, Jean-François Copé avait pourtant estimé qu'«il faudra d'une manière ou d'une autre que le jour où il y aura une alternance, préconiser une modification de la loi». Mais encore? C'est sur cette affirmation, jugée «ambiguë», que les députés Hervé Mariton, Laurent Wauquiez, Claude Goasguen ou Bernard Accoyer, ont demandé des «éclaircissements» au patron de l'UMP mardi lors de la réunion du groupe au Palais Bourbon. Laurent Wauquiez a ainsi demandé d'«arrêter une ligne politique claire afin d'éviter de reproduire le sketch des 35 heures où chacun a son avis». Il attend toujours la réponse.
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Borloo interpelle Hollande sur la PMALe président de l'UDI demande à François Hollande de «s'engager solennellement contre la PMA et a fortiori la GPA, sans attendre l'avis du Conseil national d'éthique». Le Comité consultatif national d'éthique, qui s'est autosaisi de la question de l'assistance médicale à la procréation, ne devrait pas rendre ses conclusions avant octobre. «Derrière le texte voté mardi, explique Jean-Louis Borloo, beaucoup craignent l'application de la PMA (procréation médicalement assistée), qui risque de fait de permettre la GPA (gestation pour autrui) par extension. C'est le sujet qui vient immédiatement après le mariage pour tous». Le leader centriste rappelle que le chef de l'État n'a rien dit sur ces questions, sinon qu'il attendrait l'avis du comité d'éthique. «François Hollande a bien une opinion. Il doit l'exprimer dès à présent, sinon la crise ouverte par le dépôt de ce projet de loi risque de durer.»