La taxe sur la finance au menu du déjeuner Sarkozy-Merkel

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La taxe sur la finance au menu du déjeuner Sarkozy-Merkel

Parmi les sujets qu’aborderont à Berlin, aujourd’hui, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel figure la taxe sur les transactions financières voulue par Paris.

Publié le 09.01.2012, 07h48


CANNES (ALPES-MARITIMES), LE 2 NOVEMBRE 2011. Alors que la chancelière allemande et le président français paraissaient en osmose sur le dossier d’une taxe sur les transactions financières, la volonté de Paris d’aboutir vite crée des tensions.

Officiellement, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se retrouvent aujourd’hui à Berlin pour préparer le sommet européen du 30 janvier, dédié à la crise dans la zone euro. Mais « en marge des discussions » lors de ce déjeuner de travail, les deux dirigeants aborderont la création d’une taxe sur les transactions financières, admet-on à l’Elysée. Une taxe qui pèserait sur les centaines de milliards d’euros échangés chaque jour sur les marchés boursiers.

Alors que les deux pays paraissaient en osmose jusqu’ici sur ce dossier, les relations se sont tendues en fin de semaine dernière entre Berlin et Paris. Une petite phrase lâchée vendredi par Nicolas Sarkozy — « Nous n’attendrons pas que tous les autres soient d’accord pour mettre en œuvre cette taxe » — a fortement agacé outre-Rhin.

Considérant, à quatre mois de la présidentielle, que ses partenaires européens traînent des pieds sur ce sujet, le président de la République veut passer outre l’hostilité de pays tels que le Royaume-Uni — David Cameron, le Premier ministre britannique, a réaffirmé son opposition ce week-end — ou la Suède. Quitte, dans un premier temps, à n’instaurer ce nouveau prélèvement qu’en France et à prendre de court les Allemands, favorables à l’instauration en Europe d’une telle taxe, mais d’une manière concertée.

Côté français, les choses se sont encore accélérées ce week-end. « Un texte sera présenté en Conseil des ministres probablement en février », affirmait hier Benoist Apparu, le secrétaire d’Etat au Logement sur les ondes de Radio J. Et ce, pour une mise en œuvre « probablement cette année ou en début d’année prochaine ».

Les milieux financiers ne l’entendent pas de cette oreille. « Si cette taxe était appliquée seulement en France, elle entraînerait inéluctablement une délocalisation des activités des banques, sociétés d’assurances et de gestion, au profit des grandes places financières mondiales », dénonce l’association Paris Europlace.

La Commission avance ses propositions

La levée de boucliers est un peu prématurée. Les contours de cette taxe sont encore flous. Qui la paiera? A quel taux? Combien rapportera-t-elle? A quoi servira cet argent? Autant de questions qui restent pour l’instant sans réponse.

A ce jour, seule la Commission européenne a formulé des propositions, Bruxelles préconisant un prélèvement de 0,1% sur les obligations et les actions réalisées en Europe (hors particuliers). Un prélèvement de 0,01% sur les produits dérivés (actifs financiers très spéculatifs) a également été évoqué. Au total, ce dispositif permettrait de récolter 57 Mds€ sur le Vieux Continent.