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Y a-t-il une « affaire » Carla Bruni ?
Selon l’hebdomadaire « Marianne », l’épouse du chef de l’Etat, en tant qu’ambassadrice de la lutte contre le sida, aurait fait bénéficier un de ses amis de contrats de 3,5 M$ sans appel d’offres.
Publié le 07.01.2012, 07h35 Paris (VIIIe), le 19 mai 2010. Lancée par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la campagne Born HIV Free a été activement soutenue par Carla Bruni-Sarkozy.
Carla Bruni, l’épouse de Nicolas Sarkozy, serait, selon une enquête publiée par l’hebdomadaire « Marianne », au cœur d’un possible « scandale international ». En cause : son rôle comme ambassadrice de la lutte contre le sida, nommée bénévolement à ce titre par les Nations unies, et ce au titre du Fonds mondial de lutte contre le sida, d’Onusida et de l’Unicef. Et surtout l’utilisation qui aurait été faite des fonds collectés.
Au terme d’une investigation de plusieurs mois aux Nations unies et dans plusieurs pays, l’auteur de l’article explique que « 3,5 M$ ont été versés par le Fonds mondial de lutte contre le sida, en marge de la légalité et sans appel d’offres, à la demande de la première dame, à plusieurs sociétés d’un de ses amis ».
De quoi s’agit-il? Cet ami, selon le magazine, serait le musicien et chef d’entreprise Julien Civange. Celui-ci est le principal conseiller de Carla Bruni-Sarkozy, figure officiellement dans l’organigramme de sa fondation et dispose d’un bureau à l’Elysée. Il fut également le témoin de mariage de Carla Bruni-Sarkozy. Julien Civange détiendrait, selon « Marianne », plusieurs marques et sociétés parmi lesquelles RH & Cie, à laquelle appartient la marque Born HIV Free, spécialisée dans la communication, les assurances et la culture, « mais en aucun cas dans le domaine de la santé ».
Autre personnalité controversée selon « Marianne », Michel Kazatchkine, le directeur général du Fonds mondial de lutte contre le sida, « grand médecin mais piètre gestionnaire et un ami de Carla Bruni […] Si ses qualités scientifiques sont louées, sa gestion est beaucoup plus décriée. Au Quai d’Orsay, […] on était très sceptique sur ses capacités de management d’une grande organisation comme le Fonds mondial et on trouvait parfois étranges ses procédures de décision ».
Révélée au conseil d’administration du Fonds mondial de lutte contre le sida à Accra, au Ghana, fin novembre 2011, « cette affaire vient de coûter sa place à un ambassadeur français, le professeur Patrice Debré, qui vient d’être démissionné par Sarkozy », pour des raisons non encore publiques, précise encore le magazine.
La réponse du Fonds mondial de lutte contre le sida. Dans un communiqué, le Fonds juge cette enquête « inexacte », « trompeuse » et « sensationnaliste ».
« L’ensemble des contrats concernant la campagne de sensibilisation et le soutien apporté à une page du site Web Carlabrunisarkozy.org consacrée au Fonds mondial […] ont respecté les règles et les procédures très strictes du Fonds. »
Plus précisément, « la campagne Born HIV Free a fait l’objet d’un examen indépendant qui a confirmé que toutes les règles du Fonds mondial de lutte contre le sida avaient été respectées et que l’ensemble des moyens financiers avait été utilisé avec la plus grande efficacité », répond l’organisation internationale.
Quant à la démission forcée de Patrice Debré rapportée par « Marianne », elle est démentie formellement par le Quai d’Orsay : « Le départ de Patrice Debré est lié à un changement de positionnement du Fonds qui a désormais davantage besoin de gestionnaires que de cliniciens… » L’Elysée n’a pas souhaité faire de commentaire.
La réponse de Carla Bruni-Sarkozy. « Aucun argent public n’a jamais été reçu par la fondation », écrit l’épouse du président Nicolas Sarkozy dans un message posté à la une de son site Internet, sous le titre « Droit de réponse de Carla Bruni-Sarkozy ».