Jamel Administrateur
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| Sujet: Tunisie : la rue défie le pouvoir Jeu 7 Fév - 23:46 | |
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Tunisie : la rue défiele pouvoir islamiste
Mis à jour le 07/02/2013 à 23:29 | publié le 07/02/2013 à 20:14 Des affrontements ont eu lieu jeudi, près du ministère de l'Intérieur à Tunis, entre les forces de l'ordre et les manifestants qui protestaient contre le meurtre de l'opposant tunisien Chokri Belaïd. Les funérailles de Chokri Belaïd, assassiné mercredi, vont se tenir ce vendredi sous haute tension.Alors que la Tunisie s'apprête à vivre une journée de grève générale sous haute tension à l'appel de plusieurs formations de l'opposition et du principal syndicat du pays, les islamistes au pouvoir ont rejeté la formation d'un gouvernement de technocrates souhaité par le premier ministre, Hamadi Jebali, lui-même islamiste, pour désamorcer la crise née de l'assassinat, mercredi, de l'opposant laïc Chokri Belaïd. «Le chef du gouvernement a pris cette décision sans consulter la coalition (gouvernementale) ni le mouvement Ennahda», a affirmé Sahbi Atig, chef du groupe parlementaire islamiste Ennahda. Mercredi soir, l'annonce de Jebali, un modéré au sein d'Ennahda, avait été bien accueillie par l'opposition et la société civile. Mais dès le lendemain matin, les Tunisiens sont redescendus dans la rue pour exprimer leur colère. «Le peuple veut la chute du régime», scandaient des centaines de manifestants sur l'avenue Habib Bourguiba de Tunis, où la veille des affrontements avaient eu lieu entre forces de l'ordre et protestataires. Jeudi, la police a tiré des gaz lacrymogènes et des heurts entre policiers et manifestants ont de nouveau éclaté lorsque ces derniers se sont approchés du ministère de l'Intérieur­. Risque de chaosDes heurts se sont également produits à Gafsa, dans le centre, et à Siliana (nord-est), où des manifestants ont brûlé le siège d'Ennahda. Dans la capitale, sous une pluie battante, les protestataires gorgés de rancœur ont chanté l'hymne national, qui fut un chant de ralliement pendant la révolution contre le dictateur Zine el-Abidine Ben Ali, il y a deux ans. Un important dispositif de sécurité avait été déployé par la police dans le centre de Tunis, alors que de nombreux magasins avaient déjà baissé leur rideau de fer. La colère couve, tandis que l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a appelé à une journée de grève générale ce vendredi, pour les funérailles de Chokri Belaïd. Jeudi déjà, les avocats et les magistrats ont observé une grève pour dénoncer le meurtre de ce défenseur des droits de l'homme, un crime sans précédent depuis le déclenchement de la révolution. Alors qu'aucune avancée dans l'enquête n'a été annoncée, une partie de l'opposition et la famille du défunt accusent Ennahda d'être responsable de cet assassinat, une accusation rejetée par le parti islamiste. Belaïd a été tué de plusieurs balles tirées à bout portant, alors qu'il sortait de chez lui mercredi matin. Jeudi, des centaines de personnes sont allées devant sa maison natale pour rendre un dernier hommage à sa dépouille. Personnalités, comme le réalisateur Fadhel Jaziri ou l'avocate Leïla Ben Debha, et anonymes exprimaient une même colère de voir les islamistes menacer les acquis de la révolution. Sa veuve a renouvelé ses accusations. «J'accuse ce gouvernement de l'assassinat de mon mari», a clamé Besma Khalfaoui. «Les autorités savaient que Chokri Belaïd était menacé et n'ont rien fait», a déclaré à l'AFP le chef du Parti républicain, Ahmed Néjib Chebbi, révélant figurer lui-même sur une liste de personnalités politiques menacées de mort. Tandis que la presse redoute que cet assassinat plonge le pays dans le chaos, d'autres opposants réclament la dissolution de l'Assemblée nationale constituante. Celle-ci, depuis quinze mois, ne parvient pas à rédiger de Constitution, faute de compromis réunissant les deux tiers des députés. | |
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