Jamel Administrateur
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| Sujet: Une fin d'opération sans bilan Ven 18 Jan - 10:27 | |
| Une fin d’opération sans bilan
Publié le 18.01.13 | 10h00
C’est hier soir que s’est terminé l’assaut donné par les forces spéciales militaires contre les preneurs d’otages islamistes dans la base gazière d’In Aménas. Retour sur une journée où les événements ont évolué minute après minute.
Un «nombre important de terroristes neutralisés, d’otages libérés, quelques morts et quelques blessés». C’est sur ce résumé optimiste que le ministre de la Communication, Mohamed Saïd, a annoncé la fin de l’assaut mené hier par les militaires. Après la fuite, à l’aube, d’une trentaine d’otages dont une quinzaine d’expatriés, la situation n’a pas cessé d’évoluer. L’opération a été déclenchée dans l’après-midi par les hélicoptères. Ces derniers ont riposté à une tentative de fuite des preneurs d’otages à bord de deux véhicules tout-terrain. Le bilan officiel qui fait état de la libération de 600 travailleurs algériens et quatre ressortissants étrangers (deux Ecossais, un Kenyan et un Français) ne dit rien sur le décompte des victimes. Et c’est là que les nouvelles pourraient être moins bonnes car, selon plusieurs sources, dont les islamistes armés, 34 otages auraient été tués. Hier soir, selon Reuters qui cite une source de sécurité algérienne, au moins onze activistes dont le chef du groupe, l’Algérien Tahar Ben Cheneb, auraien été tués dans l’assaut, parmi lesquels figurerait un Français. Il y aurait également deux Algériens, trois Egyptiens, deux Tunisiens, deux Libyens et un Malien. Le Premier ministre, David Cameron, l’a laissé clairement entendre en déclarant : «Nous devons nous préparer à la possibilité de mauvaises nouvelles à venir.» ComplicitéDu côté des otages, certains, comme Lyès, libéré avec une quarantaine de collègues mercredi, aimeraient aujourd’hui comprendre comment un tel drame est arrivé. «Si les terroristes ont pu entrer aussi simplement sur notre base, sécurisée, c’est qu’ils ont profité de complicités», assure l’ingénieur de division technique du site gazier. Comment ont-ils fait, s’interroge-t-il, pour passer le premier check-point de la gendarmerie, à 10 kilomètres avant l’entrée de l’usine, sur la route d’Illizi, et le barrage fixe mis en place sur la route secondaire qui mène à l’usine ?» D’autres Algériens, qui avaient réussi à s’échapper à l’aube, ont atterri à l’aéroport de Tébessa, à 600 km à l’est d’Alger avant de rejoindre leur ville. Un proche, venu les attendre, confie : «Ils sont déstabilisés, ont vécu des choses très dures. En plus du manque de sommeil, ils ont dû faire du stop sur plus de 40 km pour arriver à l’aéroport d’In Amenas avant de rejoindre leur domicile. On a plusieurs fois essayé de les joindre quand ils étaient à l’intérieur, mais ils ne pouvaient pas nous parler longtemps, terrorisés à l’idée que les islamistes les voient téléphoner.» Madjid, un autre cadre algérien désormais libre, est encore sous le coup de l’émotion. «Nous n’avons jamais vécu ça ! Je peux vous dire que plusieurs terroristes ont été tués mais il y a aussi des survivants. L’assaut est terminé mais il reste encore une zone à sécuriser.» Après le bilan, sonnera l’heure des explications. Sur Twitter, les Affaires étrangères japonaises ont annoncé la visite de leur vice-ministre à Alger. Les Américains ont déjà déclaré qu’ils attendaient d’Alger des «éclaircissements», dans la foulée de David Cameron qui a clairement reproché aux Algériens «de ne pas l’avoir contacté à l’avance». A Alger, une source proche des militaires assure pourtant qu’Alger «n’est pas parti seul au front» et que «les Américains comme les Français avaient donné leur aval». Mohamed Saïd a justifié le lancement de l’opération militaire en expliquant que «la recherche d’une solution pacifique pour un dénouement heureux» avait d’abord été privilégiée. Face aux critiques, le ministre a également indiqué que le gouvernement algérien était en «contact permanent» avec les pays dont des ressortissants étaient entre les mains des ravisseurs, pour les «tenir informés» de l’évolution de la situation. Mélanie Matarese © El Watan | |
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