Mercredi 9 mai 2012
Sports :
Football-Ligue 2 : Des hauts et des bas
par M. Zeggai
Le championnat professionnel de Ligue 2 a rendu son verdict avec la consécration du trio CABBA-JSS-USMBA et la rétrogradation du PAC et du RCK qui accompagneront l'USB en division amateur. Un cruel destin pour ces deux clubs considérés comme de véritables écoles de football.
CABBA : UN SACRE MERITE Le Ahly a affiché ses prétentions dès le départ en procédant durant l'inter saison à un renforcement conséquent de son effectif, un recrutement réfléchi en se basant sur des éléments d'expérience capables de supporter la pression et celle d'un public exigeant. En somme, les Bordjis ont retrouvé l'élite qu'ils n'auraient jamais dû quitter, si les responsables qui se sont succédé avaient évité les conflits internes. A présent, les leçons doivent être retenues pour permettre au Ahly de rester dans le sillage des grands.
JSS : LA REVELATION La JS Saoura aura été la révélation de cette Ligue 2 après un remarquable parcours ponctué par une accession historique. Avec un effectif composé de joueurs méconnus, le team de la Saoura a défrayé la chronique en terminant en deuxième position avec en prime la meilleure attaque du groupe. Soutenus par un public entièrement acquis à sa cause, les Becharis ont réalisé le rêve de toute une région qui marquera l'histoire du football national. Son parcours est jugé plus qu'honorable, puisque d'autres équipes plus huppées n'ont pas eu ce privilège. Ceux qui étaient perçus comme des promus dénués d'expérience, ont forcé le respect, avec un public qui a pleinement joué son rôle de douzième homme au stade du 20 août surnommé Oumdourman.
USMBA : ENFIN LE BOUT DU TUNNEL ! L'USMBA a retrouvé l'élite dix huit ans après l'avoir quittée. L'entraîneur Benyelles et les frères Benaissa y ont cru jusqu'au bout et ce, en dépit de la pression infernale exercée par l'exigeant public Belabbésien. Le rêve s'est enfin réalisé pour toute une ville. Les Belabbésiens ont, malgré les difficultés rencontrées en début de saison, réussi une bonne première partie de championnat grâce au coach Benyelles qui a su combler certains déficits par un état d'esprit à toute épreuve.
MOB : L'EXPERIENCE A FAIT DEFAUT Le MOB a mal négocié la phase aller où il a concédé huit points à domicile. Le départ de nombreux joueurs, de l'entraîneur Bouzidi et du retard accusé dans la préparation ont influé négativement sur le rendement de l'équipe. Cette situation a débouché sur la précipitation. Pour cela, on a misé sur la capacité des joueurs, du staff technique et des dirigeants qui ont fait de leur mieux pour surmonter les obstacles, mais ont raté l'accession. Vu le manque d'expérience de ses jeunes, les Crabes peuvent bénéficier des circonstances atténuantes. Il reste à souhaiter qu'il n'y ait pas de cassure dans le travail déjà effectué par le duo Rahmouni-Moussouni.
USMB-USMAN-ASMO-ESM-MSPB-MOC : DECEPTION SUR TOUTE LA LIGNE L'USMB, en sa qualité d'ex-pensionnaire de la Ligue 1, était l'un des candidats en puissance pour retrouver sa place parmi l'élite, mai en vain. Les Blidéens, il faut l'avouer, ont commis plusieurs erreurs en recrutant des joueurs ne répondant pas aux critères exigés pour un postulant à l'accession. L'instabilité de l'encadrement technique a été également fatal à l'USMB, ce qui s'est répercuté sur la cohésion du groupe où quinze nouveaux joueurs sont arrivés. Ceci dit, le choix des nouvelles recrues n'a pas été fait d'une manière étudiée. Idem pour l'USMAn, considérée comme l'un des favoris à l'étage supérieur. Après sa relégation en Ligue 2, le team bônois devra patienter encore pour espérer rejoindre l'élite. L'USMAn a payé cash la politique préconisée par Menadi qui, selon les joueurs et le coach Mouassa, n'a pas apporté tout le soutien nécessaire à une équipe jouant les premiers rôles. Les joueurs, trop perturbés par leur situation financière, n'ont pas évolué avec la plénitude de leurs facultés psychologiques. A l'ASMO, par contre, les actionnaires ont mis tous les moyens à la disposition de l'équipe fanion, au même titre d'ailleurs que les autorités locales, mais l'objectif n'a pas été atteint. Les Asémistes, dont la présence dans cette division n'a que trop duré, ont déçu plus d'un. Les avis sont partagés à propos de ce ratage qui n'arrange nullement les affaires du club. La qualité du recrutement, l'instabilité du staff technique et l'indiscipline flagrante des joueurs ainsi que la passivité des responsables de la SSPA/ASMO sont, à notre avis, à l'origine de ce fiasco. Pour sa part, l'ESM, qui a été l'une des premières équipes à avoir repris les entraînements avec un recrutement opéré par le coach Osmane, n'a pas répondu à l'attente de ses fans. En concédant la bagatelle de douze points à domicile, l'ESM a laissé passer une belle opportunité de retrouver l'élite au terme d'une saison où le jeune attaquant Lamali (22 ans et ex-transfuge de la JSEA) a été l'une des révélations. Par ailleurs, du côté des Aurès, les dirigeants du MSPB ont innové en confiant la barre technique à Zemmouri (ex-joueur 80). Avec une pléiade de jeunes pétris de qualités, le Mouloudia a réussi à créer quelques sensations, faisant naître chez son public l'espoir d'une accession, mais en l'absence de moyens financiers, les choses en restèrent là au grand dam d'un public, qui n'a jamais ménagé ses efforts pour aider le MSPB à rejoindre le CAB au même palier. A Constantine, les saisons passent et se ressemblent pour le MOC qui a frôlé la catastrophe après avoir connu une crise au niveau de la barre technique ; où se sont succédés Aâssas (deux fois), Tebbib, Mechehoud et Mechiche. Les problèmes financiers ont influé négativement sur la bonne marche du club et ce, en dépit de la présence de joueurs d'expérience. Parti pour jouer les premiers rôles, le MOC a dû attendre la dernière journée pour assurer son maintien, cette situation a fini par faire réagir les fans qui exigent des changements.
SAM, OM, ABM : UNE SAISON A METTRE AUX OUBLIETTES Le SAM, qui a connu une véritable saignée , a cravaché dur pour éviter une relégation qui se profilait à l'horizon. N'ayant pas les moyens pour opérer un recrutement de qualité, les responsables ont opté pour une large prospection. Cela a failli coûter cher au SAM qui a connu une crise interne sans précédent, avec, par exemple, cette affaire acabadrabante de non présentation de licences qui a entraîné le déficit du match perdu face à l'USMBA, les Samistes ont échappé à la relégation par miracle. Pour ce qui est de l'OM, l'équipe a bien débuté avant de sombrer en raison de l'instabilité au niveau de la barre technique où Lounici, Amrouche, Heddane et Latreche, par deux fois, se sont succédés. L'OM, qui a été la révélation de la saison écoulée, a été « vidé » de ses meilleurs éléments, ce qui justifie quelque peu ses résultats non conformes aux objectifs. Même avec le retour du coach Latreche, l'exploit n'a pas eu lieu, d'autant plus que le club a été interdit de recrutement. A l'ABM, les dirigeants, qui se sont fixés comme objectif de rebâtir un groupe performant et capable d'assurer son maintien, ont réussi leur pari. Une particularité assez remarquable : la longévité de Kherkhache, un attaquant de 39ans, le plus vieux joueur de cette Ligue 2 et qui est parvenu à sauver son équipe en inscrivant des buts décisifs.
PAC-RCK-USB : UN DOULOUREUX VERDICT Le PAC a payé cher la calamiteuse phase aller de compétition avec treize points perdus à domicile. Les raisons sont multiples au sein dune équipe qui a pêché par manque de régularité. Les responsables ont recruté selon la philosophie de leur club, mais ont été trahis par certains pseudo-managers. Le Paradou n'a donc pu éviter le cauchemar de la saison écoulée et a fini par rejoindre le purgatoire. Coup dur pour un club formateur et avec des dirigeants qui ont toujours œuvré pour le développement du football national. Au RCK, les conflits internes pour une question de leadership ont fini par avoir raison du club. Partis pour jouer les premiers rôles, les Koubéens se retrouvent en division inférieure. La faute incombe aux dirigeants qui n'ont pas été à la hauteur. Sont-ils conscients de leurs actes pour le club cher au cœur du regretté Mohamed Talbi ? A Biskra, la descente aux enfers n'est que la conséquence de la politique désastreuse pour une équipe abandonnée par les siens. La suspension de six mois de l'entraîneur Kourdi Majdi a compliqué la situation du club du fait qu'il a été à l'origine de la plupart de la venue des nouvelles recrues.
À RETENIR *Le CABBA, la JSS, l'USMBA, le MOB et l'ESM sont les seuls équipes n'ayant pas connu la valse d'entraîneurs. Cette stabilité aura permis aux trois premiers de gagner leurs billets pour la Ligue 1.
* Côté effectif et selon les statistiques de la LNF, l'OM (19), l'USMAn (14), l'ASMO (14), le MOC (13), l'ABM (09), et l'ESM (09) comptent le plus grand nombre de joueurs en fin de contrat pour cet exercice. En revanche, le SAM, le MOB, l'USMB et à un degré moindre le MSPB ont signé des contrats de longue durée aux joueurs pour une meilleure stabilité de leurs effectifs.
*La JS Saoura a terminé la saison avec la meilleure attaque du groupe, alors que le CABBA possède la meilleure défense du championnat.
*Le Paradou a été la première formation à avoir tenu en échec le CABBA à Bordj Bou Arreridj et la première équipe à avoir infligé à l'USMBA sa première défaite à domicile.