WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ > International
Mario Monti hésite à s'engager dans les législatives
Mis à jour le 22/12/2012 à 16:32 | publié le 22/12/2012 à 13:50
Mario Monti au palais Chigi, à Rome, le 24 octobre.
Inquiet des mauvais sondages, le Président du Conseil démissionnaire pourrait choisir de viser la présidence de la République plutôt que de prendre la tête d'une coalition centriste aux prochaines élections.À la veille de lever le voile sur ses intentions, Mario Monti semble pris par le doute. Le Président du Conseil, qui a remis vendredi soir sa démission au chef de l'Etat et expédiera les affaires courantes jusqu'aux élections anticipées des 24 et 25 février 2013, parait moins sûr que jamais de l'opportunité de prendre la tête d'un rassemblement centriste aux prochaines législatives.
Cette semaine déjà, le «Professore» avait pris ses distances avec les leaders centristes qui le tiraient par la manche. Mercredi, en les recevant au palais Chigi (le Matignon italien), il avait refusé leur appel à fédérer le centre sous sa houlette et à prendre la tête de la liste «vers une Troisième République».
On avait pris sa froideur pour un scrupule institutionnel. On pensait qu'il répugnait à s'engager dans la bataille électorale tant qu'il dirigeait un exécutif «technique» qui a gouverné pendant 401 jours. Il y avait sans doute plus que cela.
Des sondages peu encourageantsLes sondages ne sont guère brillants pour les centristes, encore aujourd'hui très divisés. Ils leur accordent entre 10 et 15 % des voix, difficilement plus sans un leader d'envergure à leur tête. Cela fait d'eux une troisième force, loin derrière le parti démocrate, à 38 %, et même derrière Silvio Berlusconi, crédité de 14-15 % et qui se dit certain de se hisser à «20 % et plus».
Autre considération, probablement la plus importante, Mario Monti tient à défendre son héritage, cet ensemble de mesures qu'il a courageusement imposées aux Italiens pour redresser les comptes du pays et éviter une «dérive grecque». En prenant congé vendredi soir d'une conférence d'ambassadeurs avant de se rendre au Quirinal, le Président du Conseil a déclaré qu'il avait vécu «treize mois difficiles, mais fascinants» et qu'il était fier d'avoir rendu l'Italie «plus fiable et crédible» et permis que «la situation de l'euro s'améliore grâce à l'Italie».
Le poste de président de la Répulique en ligne de mire?Aurait-il désormais la même marge de manœuvre s'il se lançait dans la bataille électorale en «fédérateur» d'une troisième force? Cela ne parait guère évident, à en juger par le tir de barrages de la gauche et les imprécations de Silvio Berlusconi déclenchés contre lui quand ils ont eu vent de son projet politique. Aussi les commentateurs politiques estiment qu'il devrait rester en réserve de la République, peut-être dans l'attente de succéder au président de la République, Giorgio Napolitano, dont le mandat au Quirinal expire en mai.
Il pourrait alors défendre l'agenda de réformes qu'il dévoilera dimanche, lors de la traditionnelle conférence de presse de fin d'année. Ce sera l'occasion de dresser un bilan de tout ce qui n'a pas encore été fait et d'indiquer les mesures urgentes à entreprendre pour consolider l'assainissement budgétaire, relancer la croissance, alléger la pression fiscale sur les ménages et les entreprises. En un mot, pour transformer l'Italie en profondeur.
Il renverra probablement toute décision sur un éventuel engagement politique après Noël. Le temps pour lui d'en mesurer plus tranquillement toutes les implications. Le dépôt des listes électorales ne doit pas se faire avant le 11 janvier.