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Italie : Mario Monti se lance dans la bagarre électorale
Mis à jour le 28/12/2012 à 21:52 | publié le 28/12/2012 à 18:38
Mario Monti a été réconforté ces derniers jours par les encouragements venus du Vatican.
L'ex-président du Conseil italien a entrepris des consultations avec les représentants des partis centristes.Avec la bénédiction du Vatican, Mario Monti se lance dans la bagarre électorale. Rentré vendredi matin à Rome après avoir passé la trêve de Noël en famille dans sa ville natale de Milan, le président du Conseil démissionnaire a aussitôt entrepris des consultations. Il s'est concerté avec les leaders centristes qui se reconnaissent dans le programme de gouvernement au titre du «Changer l'Italie, réformer l'Europe » exposé dimanche lors de sa conférence de presse.
Une rencontre de quatre heures à l'issue de laquelle Mario Monti a annoncé qu'il mènerait la coalition centriste aux législatives de fin février. « J'accepte d'assumer le rôle de chef de la coalition et je m'engagerai pour garantir le succès de cette opération», a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse impromptue.
Dans la pratique, Mario Monti ne sera pas candidat directement au scrutin, car il est déjà sénateur à vie. Mais son nom figurera sur une série de listes électorales qui seront déposées en janvier, en vue des élections des 24 et 25 février organisées pour renouveler les sièges de députés et sénateurs.
Au Sénat, où la loi électorale impose à toute coalition de recueillir au moins 20 % des suffrages exprimés, les forces favorables à Mario Monti formeront une «liste unique » dénommée «Agenda Monti pour l'Italie». À la Chambre des députés, où il suffit d'obtenir 6 % pour y entrer, il s'agira d'une «fédération » de différentes listes.
Cela permettra aux petits partis de conserver leur identité et d'obtenir le maximum de présence à la télévision pendant la campagne, la loi électorale dite de la
par condicio, qui impose un temps égal d'an­tenne pour tous, entrant en vigueur le 9 janvier. Ces formations sont l'UDC de Pier Ferdinando Casini, le FLI de Gianfranco Fini, le Parti libéral ainsi que des formations issues de la société civile, la liste «pour une IIIe République» du ministre Andrea Riccardi et du président de Ferrari, Luca Cordero di Montezemolo, les «coopératives du centre » Confcooperative, «les catho­liques pour Monti » et autres.
Mario Monti a été vivement réconforté ces derniers jours par les encouragements parvenus du Vatican. Jamais le Saint-Siège ne s'était engagé à ce point dans une bataille électorale. Autant pour la personnalité de Mario Monti, qu'il estime vivement, que pour barrer la route à Silvio Berlusconi, qui s'attribue souvent un soutien des catholiques dont il est loin de disposer. L'
Osservatore Romano avait appelé de ses vœux «un nouvel engagement de Mario Monti au service du pays » et l'encourageait à «poursuivre son programme de réformes ». «On ne peut pas envoyer au rebut les sacrifices déjà consentis », avait mis en garde le président de la conférence épiscopale, le cardinal Angelo Bagnasco, en trouvant «profondément innovante » la méthode de Mario Monti.
La décision de l'ex-président du Conseil influencera-t-elle les son­dages? Nando Pagnoncelli, le directeur de l'Institut Ipsos, estimait il y a peu qu'une liste Mario Monti pourrait réunir 20 %. Avant son entrée en politique, les centristes étaient crédités d'environ 10 %. La coalition de gauche, qui devrait obtenir aisément la majorité à la Chambre mais risque un échec au Sénat, est créditée de 38 %, Berlusconi de 16 % et le M5S, le mouvement antipolitique du comique Beppe Grillo, de 14 à 16 %. Mario Monti a de bonnes chances de recruter dans tous les électorats.