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Assad veut un «glacis» autour de Damas
Publié le 04/12/2012 à 23:48
Plus de 60 personnes ont péri lundi dans les bombardements visant les faubourgs sud de Damas.
Au risque de faire de très nombreux tués, l'armée pilonne la ceinture de la capitale pour la sanctuariser.L'armée a intensifié mardi ses bombardements dans les faubourgs sud de Damas, tandis qu'une trentaine d'élèves de 3e et un professeur étaient tués dans la chute d'un mortier tiré par les rebelles sur une école du camp al-Wafidine, à 20 km au nord-est de la capitale syrienne, où la situation sécuritaire s'est récemment dégradée. La veille, plus de 60 personnes avaient péri dans des bombardements.
Face aux insurgés, qui tiennent plusieurs secteurs proches de Damas, le pouvoir a décidé d'accroître encore sa puissance de feu, cherchant à inverser une dynamique favorable dernièrement aux rebelles. «Bachar el-Assad veut reprendre l'initiative sur l'Armée syrienne libre, en attaquant par des moyens aériens plus importants et de l'artillerie plus lourde», analyse un diplomate européen, qui a quitté mardi Damas. Selon lui, «le régime veut établir un glacis de sécurité autour de la capitale pour ne pas voir se reproduire les tirs de mortiers, qui sont tombés récemment près du palais présidentiel. Le centre de Damas ne doit plus être touché», ajoute-t-il.
8000 soldats formés en IranD'où les bombardements massifs et répétés depuis cinq jours sur un périmètre d'une dizaine de kilomètres autour de Damas, les plus violents depuis ceux de juillet, qui avaient permis à l'armée de repousser les insurgés hors de la périphérie de la capitale. L'objectif étant de vider la zone de sa population, pour ne se retrouver que face aux rebelles. Mais ceux-ci, venus en renfort de province, sont nombreux. Pour le seul quartier de Darraya, pilonné depuis plusieurs jours, ils sont estimés à près de 4000, alors qu'il ne resterait que 10 % des habitants de ce faubourg du sud-ouest de Damas autour duquel l'unité 105 de la garde républicaine et deux autres brigades blindées de la IVe division ont été massées sous les ordres du redouté général druze Issam Zahrdine, le «tombeur» de Baba Amr en février dernier à Homs.
Lundi, les insurgés ont encore revendiqué la chute d'un avion de combat (MIG) entre Doumeir et Rahiybeh, au nord-ouest de Damas. La semaine dernière, un avion de combat et un hélicoptère avaient déjà été abattus pour la première fois par des missiles sol-air, dans le nord de la Syrie. Ces pertes devraient contraindre l'armée à utiliser d'autres appareils, moins vulnérables aux tirs de missiles (des MIG 29 ou 31, ainsi que des Sukhoï 29).«Le régime s'affaiblit progressivement, estime le diplomate européen, mais il ne va pas s'effondrer demain.»
Ces derniers mois, 8000 membres des unités d'élite de la garde républi­caine et de la IVe division sont allés se former auprès des gardiens de la révolution en Iran, selon une source occidentale. Trois cent cinquante autres officiers ont suivi une instruction en Russie, l'autre allié de Damas.
Même si le
New York Times affirmait dans son édition de lundi que Moscou afficherait désormais «une nouvelle approche» vis-à-vis de son partenaire syrien, d'autres sources font état d'une livraison prochaine à Damas de batteries de missiles balistiques Iskander, destinées à contrer les fusées Patriot que l'Otan s'apprête à déployer en Turquie, face au territoire syrien.