WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ > International
Assad envoie des bombardiers sur les rebelles de Damas
Publié le 31/10/2012 à 10:22
De la fumée s'élève au-dessus de Damas après une frappe de l'aviation syrienne, fidèle à Bachar el-Assad.
Pour la première fois, le régime syrien a utilisé l'aviation dans la capitale. Le bombardement a suivi l'annonce de l'assassinat d'un général de l'armée de l'air en pleine ville, signe de la sophistication grandissante des insurgés.Un avion de combat a largué quatre bombes sur le quartier de Jobar, dans l'est de Damas, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Jusqu'ici, le gouvernement n'avait utilisé que des hélicoptères armés de mitrailleuses. Cette étape supplémentaire dans la répression, rapportée par l'OSDH, a été franchie pratiquement au moment où la télévision d'État annonçait l'assassinat d'un général d'aviation. L'officier, Abdallah Mahmoud al-Khalidi était «l'un des meilleurs experts en aviation militaire» selon le communiqué officiel. Il a été «tué par balles alors qu'il sortait de sa voiture» dans le quartier de Roukneddine.
L'exécution a été revendiquée sur Facebook par l'Armée syrienne libre. Les combattants décrivent le général al-Khalidi comme «chargé de l'entraînement des pilotes militaires.» L'ASL revendique une autre exécution, celle du sergent-chef Ahmad Abdel Haq, appartenant lui aussi à l'armée de l'air, plus précisément à son service de renseignements.
Le communiqué précise que l'action a été menée par le «Bataillon des martyrs de Roukneddine.» L'apparente implantation du groupe dans le quartier et le fait que le général ait été tué devant chez lui, ou en sortant de chez un ami selon les versions, témoignent de la sophistication grandissante des insurgés. Ils ont pu identifier le général, qui n'est pas une personnalité connue, trouver son adresse et observer ses habitudes avant de passer à l'action, démontrant leur capacité d'organisation. Il est possible qu'ils aient obtenu des informations de militaires sympathisants, ce qui n'est pas non plus une bonne nouvelle pour le régime.
Le plus féroce et le plus redouté des organes de répressionL'exécution répond probablement à l'usage de plus en plus important de l'aviation par le régime, qui attaque depuis les airs les zones tenues dans le pays par les rebelles, faute de pouvoir envoyer des troupes au sol, trop peu nombreuses, exténuées et parfois peu sûres.
Le contraste entre le bombardement indiscriminé à Damas et la méthode précise de l'assassinat ciblé semble montrer que le régime commence à perdre pied également dans certaines parties de la capitale. L'ASL a promis de poursuivre sa campagne d'exécutions de responsables militaires et politiques du régime, qui ne peuvent désormais plus se sentir en sécurité nulle part.
Quant à l'assassinat du sergent des renseignements de l'armée de l'air, il vise non pas l'aviation, mais le plus féroce et le plus redouté des organes de répression. Depuis leur création par Hafez el-Assad, père du président actuel et lui-même ancien général d'aviation, les renseignements de l'armée de l'air sont en pointe dans les arrestations, les disparitions et la torture.