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Les pistes de Berlin pour redresser la France
Mis à jour le 09/11/2012 à 19:33 | publié le 09/11/2012 à 17:36
Angela Merkel et François Hollande, en juillet dernier à Reims.
Le ministère allemand des Finances aurait demandé à des économistes de plancher sur la situation française. Berlin a en tête un catalogue de réformes indispensables.Les cinq «sages» allemands, économistes de haut rang qui conseillent le gouvernement du pays, ont démenti avec empressement, vendredi, avoir été sollicités par le ministre allemand des Finances pour plancher sur des propositions de réformes pour la France.
Deux responsables s'exprimant sous le sceau de l'anonymat ont en effet confié à Reuters le matin même que Wolfgang Schäuble avait demandé aux «sages» de réfléchir à un rapport susceptible de donner des pistes pour redresser la France. «Les inquiétudes s'accumulent en raison du manque d'action du gouvernement français sur la réforme du marché du travail», a dit Lars Feld, un des membres du comité des sages… À l'Elysée, «évidemment, on ne fait pas de commentaire».
Seule certitude, la France est un sujet d'inquiétude quotidien aussi bien à la chancellerie qu'au ministère des Finances. Et les annonces de Jean-Marc Ayrault en début de semaine n'ont rassuré qu'à moitié, Berlin ayant déjà en tête un catalogue de réformes structurelles indispensables pour relancer l'économie française.
Crainte d'un réveil des marchésLa semaine passée, un responsable placé au cœur de la machine gouvernementale à Berlin avait dressé pour le
Figaro l'inventaire des recettes des économistes allemands, pour créer un choc de compétitivité en France: «baisser le coût du travail», «abolir les 35 heures», «augmenter la flexibilité», «mettre fin aux avantages des fonctionnaires trop privilégiés par rapport aux emplois précaires», «réduire le poids de l'État dans l'économie», «lever les barrières à la concurrence», «baisse des impôts», «réforme du système social, notamment les retraites».
Les économistes écoutés par le gouvernement rappellent que la Grèce bénéficiait encore de la clémence des marchés à l'automne 2009, quelques mois avant la débandade du printemps 2010. Et ils savent que la force de frappe du MES serait largement insuffisante pour voler au secours de la France.
Ils jugent donc essentiel que François Hollande prenne les devants avant un réveil tardif, mais potentiellement dévastateur, des marchés. «Ce serait bien si les socialistes engageaient maintenant vraiment des réformes structurelles. Cela ferait du bien au pays et à l'Europe», a déclaré, à propos de la France, Volker Kauder, président du groupe parlementaire des conservateurs et proche d'Angela Merkel.