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La commémoration du 19 mars 1962 adoptée par le Sénat
Mis à jour le 08/11/2012 à 22:08 | publié le 08/11/2012 à 20:55
Le général Charles de Gaulle, président de la République, annonce le cessez-le-feu qui a été conclu à Évian lors des négociations pour le règlement de la guerre d'Algérie, lors d'une allocution télévisée, le 19 mars 1962.
La proposition de loi du PS consacre une journée nationale du souvenir «des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie».Le Sénat a adopté jeudi la proposition de loi socialiste, très controversée, qui consacre le 19 mars 1962 - jour du cessez-le-feu en Algérie - comme journée nationale du souvenir «des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie». Le texte a été approuvé par 181 voix contre 155. La gauche a voté pour, le centre et la droite contre. La proposition de loi est définitivement adoptée par le Parlement.
Auparavant existait une journée d'hommage consacrée aux seuls «morts pour la France» pendant la guerre d'Algérie, instituée en 2003. À l'époque, afin de réconcilier des mémoires fragmentées, Jacques Chirac avait choisi une date neutre, le 5 décembre, jour où il avait inauguré le Mémorial consacré aux 24.000 militaires français tués pendant le conflit, quai Branly, à Paris.
Le rapporteur de la proposition de loi, Alain Néri (PS, Puy-de-Dôme), a défendu le 19 mars par la nécessité de «rendre hommage aux deux millions d'appelés du contingent mobilisés pendant le conflit». Ses collègues de la majorité sénatoriale ont estimé que cette date permettait de rendre hommage à toutes les victimes.
Un «risque grave de division entre Français»Les sénateurs UMP, pour leur part, se sont opposés à cette date. Ils ont considéré que choisir le 19 mars revenait à occulter que plusieurs milliers d'Européens et quelque 80.000 harkis ont été tués après le cessez-le-feu. Et ils ont accusé la gauche d'utiliser l'histoire à des fins partisanes alors que François Hollande doit se rendre en Algérie en décembre.
Rapatriés et harkis ont exprimé leur hostilité à ce texte. Les anciens combattants, pour leur part, sont divisés. L'Union nationale des combattants (UNC), qui se veut apolitique, et trente autres associations - elles compteraient 1 200 000 adhérents au total - voient dans le choix du 19 mars un «risque grave de division profonde entre Français». En revanche, la Fédération nationale des anciens combattants d'Algérie (Fnaca), plutôt à gauche et qui revendique 350.000 membres, marque son «attachement indéfectible» au 19 mars.
La proposition de loi que vient d'entériner le Sénat avait été approuvée par l'Assemblée nationale début 2002, lorsque Lionel Jospin était premier ministre. L'UMP a estimé que le choix de la gauche sénatoriale de reprendre un texte vieux de plus de dix ans l'exposait à une censure du Conseil constitutionnel.