WEB - GOOGLE - Actualité > Politique
Liban : Hollande à Beyrouth pour «conforter le président Sleimane»
Publié le 04.11.2012, 07h19 | Mise à jour : 10h17
Le président français François Hollande, en route vers l'Arabie saoudite et l'Asie, a fait étape dimanche à Beyrouth pour témoigner son soutien à son homologue Michel Sleimane, face aux risques de déstabilisation du Liban menacé par la crise en Syrie voisine.
Sur le tarmac de l'aéroport de Beyrouth, tôt ce dimanche matin, deux hélicoptères militaires encadrent « Air Hollande One », l'A330 du président français qui vient juste de se poser. Ils ne lâcheront pas le cortège de François Hollande jusqu'à son arrivée au palais de Baabda, où l'attendait son homologue Michel Sleimane. Le chef de l'Etat français est arrivé à l'aube au Liban, pour une visite éclair de cinq heures sous très haute sécurité. « La circulation a été bloquée sur le parcours. Des militaires surveillent les immeubles sur les toits. Ce sont exactement les mêmes mesures de sécurité que pour la visite du Saint Père (mi-septembre NDLR), qui étaient draconiennes », explique l'ambassade de France.
Les services de sécurité du Pays du Cèdre sont sur les dents depuis l'attentat à la voiture piégée perpétré le 19 octobre, qui a coûté la vie au chef des services de renseignement, Wissam al-Hassan, bête noire des Syriens. Une attaque dans laquelle Paris voit la main du régime de Bachar al-Assad. Hollande avait aussitôt condamné une « tentative de déstabilisation » du Liban par la Syrie voisine. Si le chef de l'Etat a décidé à la dernière minute la semaine passée de faire cette visite, c'est parce qu'il redoute une contagion de la crise syrienne.
Hollande inquiet pour «l'unité» du Liban
Depuis l'attentat, le Liban traverse une nouvelle crise politique : l'opposition emmenée par l'ex-Premier ministre Saad Hariri - actuellement à Paris et qui craint pour sa sécurité - réclame le départ du gouvernement de Najib Mikati, perçu comme l'homme de paille de Damas. « C'est important de conforter le président Sleimane en ce moment », expliquait sur le trajet aller François Hollande, l'air soucieux et les traits marqués par la fatigue. Le président dit craindre pour « l'unité » du Liban.
«La France ne ménagera aucun effort pour garantir au Liban son indépendance, son unité et sa sécurité», a-t-il souligné lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Sleimane. Il a assuré que Paris était déterminé «à s'opposer de toutes ses forces à toutes les tentatives de déstabilisation».
« En soutien au courage du président Sleimane », titre ce matin le quotidien libanais Al Hayat en référence à sa visite. Bref, une « présence hautement symbolique », résume un diplomate français de haut rang. Cet après-midi, Hollande s'envolera pour l'Arabie saoudite où le roi Abdallah l'attend à Djeddah, deuxième étape de sa tournée diplomatique au Moyen-Orient. Ses tout premiers pas dans « l'Orient compliqué » comme disait le général de Gaulle...
________________________________________________________________________________________________________________________
Après Beyrouth, Hollande en Arabie Saoudite et en AsieAprès Beyrouth, François Hollande poursuivra son voyage dimanche après-midi à Djeddah en Arabie Saoudite. Il rencontrera pour la première fois le roi Abdallah. Au menu de leurs entretiens, la question du nucléaire iranien et la Syrie, «deux gros dossiers» sur lesquels les deux dirigeants ont une convergence de vues. «L'Arabie saoudite est extrêmement inquiète des agissements iraniens» pour se doter de l'arme nucléaire, souligne l'Elysée, alors que François Hollande a déclaré cette semaine être prêt à voter de «nouvelles sanctions» contre ce pays. Quant à la Syrie, la France et l'Arabie ont «des analyses assez proches.»
Sur le plan bilatéral, les discussions porteront évidemment sur l'énergie. Mais il y aura aussi en toile de fond, la signature en vue d'un contrat d'un milliard d'euros entre le groupe français de construction navale DCNS et Ryad pour la modernisation de la flotte saoudienne.
Après cette brève étape, François Hollande s'envolera pour le Laos. Ce sera la première visite d'un chef d'Etat français dans ce pays, à l'occasion du 9e sommet de l'Asem (Asia Europe meeting), qui réunira à Vientiane les représentants d'une cinquantaine de pays européens et asiatiques. Un ensemble qui «représente 50% du PIB mondial et 60% de la population», souligne l'Elysée. Hollande aura de nombreux entretiens bilatéraux, en particulier avec la le Premier ministre chinois, Wen Jiabao.