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Hollande : lui président, "il n'y aura pas d'exploration du gaz de schiste"
Le 14.07.2013 à 16h33 • Mis à jour le 14.07.2013 à 16h41 Le chef de l'Etat a tenu à clore la polémique soulevée par Arnaud Montebourg, qui avait proposé en début de semaine de créer une compagnie publique du gaz de schiste.
Le feuilleton du gaz de schiste en France est-il définitivement clos ? Lors de la traditionnelle interview télévisée du 14 juillet, François Hollande a tenu à écarter toute exploration de cette énergie fossile très décriée."Tant que je suis président, il n'y aura pas d'exploration de gaz de schiste", a-t-il affirmé.
"C'est quoi le gaz de schiste ? C'est un eldorado, là, qu'il suffirait de creuser", a ironisé le chef de l'Etat. Une loi de 2011
"interdit l'exploration du gaz de schiste sur la méthode de la fracturation hydraulique", qui présente des
"risques" pour les nappes phréatiques
"selon les techniques d'aujourd'hui", a-t-il souligné.
"On en voit un certain nombre de conséquences aux Etats-Unis", a ajouté François Hollande.
MONTEBOURG SÈME LA ZIZANIE Mardi 9 juillet, le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, avait semé la zizanie
en proposant la création d'une "compagnie publique et nationale" qui exploiterait les gaz de schiste et
"assurerait le financement de la transition énergétique".
Cette sortie avait été vivement critiquée, notamment par les écologistes et par Delphine Batho, ancienne ministre de l'écologie. Son successeur, Philippe Martin, avait aussitôt assuré que
"la question de l'exploitation 'écologique'
des gaz de schiste ne se [posait] pas", exprimant ainsi non pas sa position
"personnelle [mais] celle du gouvernement."Puis ce fut au tour du premier ministre lui-même de recadrer Arnaud Montebourg, assurant qu'
"il n'y a qu'une politique au gouvernement" sur ce sujet. Jean-Marc Ayrault a réaffirmé qu'il était
"exclu d'exploiter des gaz de schiste en France" et que
"cette position serait évidemment maintenue".
LES ASSOCIATION ÉCOLOGISTES SATISFAITES L'engagement du chef de l'État semble ainsi mettre fin à une ambiguïté qui accompagne les gouvernements successifs depuis deux ans, entourant les techniques d'extraction de cette ressource. François Hollande avait annoncé en septembre l'annulation de sept demandes de permis soupçonnés de viser ces hydrocarbures. Mais deux mois plus tard, il avait rappelé que la recherche de techniques de forage alternatives continuait et qu'il
"[prendrait] ses responsabilités" si une nouvelle technologie apparaissait. Cette
"ambiguïté permanente", pointée par Delphine Batho, donnait des gages à tous ceux qui estimaient que la France n'avait pas les moyens de se passer des gaz de schiste.
Les propos tenus dimanche par François Hollande ont immédiatement été salués par les défenseurs de l'environnement.
"On est satisfait qu'il ferme la porte à l'exploration et à l'exploitation du gaz de schiste, quelle que soit la technique d'extraction", a déclaré Anne Valett, chargée des questions climat à Greenpeace. M. Hollande
"semble avoir compris que l'enjeu derrière le schiste est avant tout un enjeu climatique, au-delà de la technique d'extraction", a-t-elle ajouté.
"C'est une très bonne nouvelle de voir que le président de la République réaffirme son attachement à une loi qui interdit l'exploration du gaz de schiste", a affirmé le porte-parole de France Nature Environnement (FNE), Benoît Hartmann. La présidente du WWF (Fonds mondial pour la nature) France, Isabelle Autissier, y a elle aussi vu
"une excellente nouvelle".