Le Blog-Forum de Jamel
Le Blog-Forum de Jamel
Le Blog-Forum de Jamel
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Blog-Forum de Jamel

Air du temps, Libre Expression, Médecine, Culture, Actualités, Politique, Société.
 
AccueilAccueil  PortailPortail  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  

 

 «Les salafistes en France restent dans leur bulle»

Aller en bas 
AuteurMessage
Jamel
Administrateur
Administrateur
Jamel


Messages : 14896
Date d'inscription : 25/10/2011
Localisation : Lyon

«Les salafistes en France restent dans leur bulle» Empty
MessageSujet: «Les salafistes en France restent dans leur bulle»   «Les salafistes en France restent dans leur bulle» Icon_minitimeVen 12 Oct - 14:57

WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ > International

«Les salafistes en France restent dans leur bulle»

Mis à jour le 12/10/2012 à 16:14 | publié le 12/10/2012 à 15:06

«Les salafistes en France restent dans leur bulle» ?modified_at=1348244741&ratio_x=03&ratio_y=02&width=476
Mohammed Achamlane, porte-parole du groupe salafiste Forsane Alizza, «Les cavaliers de la fierté», tient une conférence de presse, le 27 janvier 2012 à Paris.

INTERVIEW - Stéphane Lacroix est professeur à l'École d'affaires internationales de Sciences Po et spécialiste de l'islam politique. Il est notamment l'auteur de Les Islamistes saoudiens, une insurrection manquée (PUF).

- Qu'est-ce que le salafisme?

Stéphane LACROIX. - Salaf signifie ancêtre et désigne les premiers musulmans. Le salafisme désigne plusieurs mouvements qui prônent un retour à l'islam tel qu'il était pratiqué, selon eux, à l'époque du Prophète. Ce qui implique l'épuration d'un dogme qu'ils considèrent altéré, perverti au fil du temps, l'exclusion de toutes les écoles de pensée apparues plus tard au sein de l'islam: le soufisme, le chiisme... Et enfin l'adoption de pratiques sociales et religieuses ultraconservatrices. L'idéologie salafiste est née au XVIIIe siècle dans la péninsule arabique. Son maître à penser, Mohammed Abd al-Wahhab, deviendra par la suite le cofondateur du premier État saoudien avec le prince Mohammed Ibn Saoud.

S'agit-il d'un bloc homogène?

Non. La majorité des salafistes sont quiétistes, piétistes, non violents. À l'origine, ils ne s'intéressent pas à la politique. En Arabie saoudite par exemple, Mohammed Abd al-Wahhab va déléguer le politique à la famille Saoud. Ce n'est qu'à partir de la deuxième moitié du XXe siècle que les salafistes commencent à investir le champ politique, notamment pour concurrencer les Frères musulmans. Au départ, il ne s'agit que de constituer des groupes de pression pour faire valoir leurs idées. Le parti égyptien al-Nour (qui a emporté un quart des sièges au parlement, NDLR) est allé beaucoup plus loin. Il suit une logique politique qui se distingue de plus en plus de la logique religieuse. Ce qui d'ailleurs divise ce parti, certains estimant que cette politisation menace de dénaturer la doctrine salafiste. Et j'ai l'impression que les «durs» sont en train de prendre le dessus.

Il y a aussi une mouvance djihadiste, mais elle est très minoritaire. Elle est apparue avec le conflit afghan, et se pense comme un mouvement transnational, panislamisme. Enfin, il y a un salafisme populiste né après les révolutions arabes qui converge parfois avec les salafistes djihadistes dans le sens où les uns et les autres refusent de participer au jeu démocratique et se retrouvent ensemble dans la rue pour revendiquer l'application immédiate de la charia, la loi islamique. Il faut savoir que cette frange radicale du salafisme a été instrumentalisée par les régimes Moubarak ou Ben Ali pour isoler et diaboliser les Frères musulmans en Égypte et Ennahda en Tunisie.

Le salafisme est-il soluble dans la démocratie?

Al-Nour a adopté le langage des Occidentaux. Il se dit pour un État de droit, sauf que pour les salafistes, il s'agit de droit divin fondé sur la charia. Il accepte les procédures de la démocratie, par exemple que la majorité l'emporte, mais pour ce qui est des droits des minorités, des libertés individuelles, il reste beaucoup de points d'interrogations. On voit bien là les limites de leur conversion à la démocratie et les incertitudes qu'elle soulève.

Les salafistes sont-ils soutenus, comme on le dit, par l'Arabie saoudite?

C'est plus compliqué. À l'instar du Qatar, proche des Frères musulmans, l'Arabie saoudite mise sur plusieurs chevaux à la fois pour sauver sa peau, ne pas être contaminée par les révolutions arabes. Elle n'a pas de très bonnes relations avec les Frères musulmans, mais essaie de les améliorer. Réciproquement, les Frères musulmans sont conscients qu'un redressement économique passe par l'aide saoudienne. Ce n'est pas un hasard si le président égyptien Mohammed Morsi a réservé sa première visite à l'étranger à l'Arabie saoudite. Il est indéniable que les salafistes bénéficient de financements venus d'Arabie saoudite par le biais d'associations et d'indépendants, mais ce n'est pas l'initiative de l'État saoudien, qui se méfie des salafistes et qui, pour des raisons de stabilité, préférait au fond les anciens régimes. L'Arabie saoudite a d'ailleurs accueilli Ben Ali et plaide en sous-main pour une révision du verdict du procès Moubarak.

Y a-t-il une spécificité du salafisme en France?

Sa spécificité, c'est qu'il est essentiellement quiétiste, à plus de 95 %. C'est différent en Grande-Bretagne, où les salafistes sont beaucoup plus politisés. Le quiétisme implique l'obéissance aux autorités, l'interdiction de se révolter. Les salafistes en France ne sont pas dans une logique de confrontation avec l'État, ils gardent un profil bas, restent dans leur bulle. Ceci explique que pour une communauté estimée à 15.000 personnes en France, ils étaient peu nombreux à manifester récemment contre le film islamophobe qui a embrasé le monde musulman. Leur présence pose néanmoins beaucoup de problèmes de société parce qu'un certain nombre de leurs pratiques sont en contradiction avec les lois républicaines, par exemple le port du voile intégral. Ce qui n'empêche l'existence, à la marge, de groupes politisés et violents. Et même si les djihadistes sont très peu nombreux en France, il faut évidemment rester vigilant.
Revenir en haut Aller en bas
https://sidi-bel-abbes.1fr1.net
 
«Les salafistes en France restent dans leur bulle»
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Les salafistes tissent leur toile dans le monde arabe
» Cent jours de Hollande à l'Elysée : FO et le PCF restent sur leur faim
» Interdits de lancer leur propre parti : Les salafistes en embuscade
» Tunisie : un manifestant tué dans des heurts entre les salafistes et la police
» Les fonctionnaires dans la rue pour leur salaire

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Blog-Forum de Jamel :: Général :: Rubrique Internationale-
Sauter vers: