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BAC de Marseille : un chef de la police savait, selon Le Point
Mis à jour le 12/10/2012 à 13:47 | publié le 12/10/2012 à 12:31
Des policiers quittent les locaux de la BAC à Marseille.
L'hebdomadaire a révélé vendredi que l'ancien numéro deux de la police n'a jamais saisi la justice des faits de corruption dont il avait été alerté.Que les autorités ne feignent pas la surprise. Selon
Le Point, la hiérarchie policière avait été avertie dès 2009 des agissements de certains éléments de la brigade anticriminalité (BAC) nord de Marseille.
L'hebdomadaire pointe surtout du doigt Pascal Lalle. Selon cette enquête, le directeur central de la sécurité publique (DCSP), soit le numéro deux de la police dans le département, a en effet été alerté plusieurs fois par des habitants de quartier, mais aussi par des policiers, sur les méthodes déviantes de certains agents de la BAC. Outre des vols de drogue, de portables ou d'argent sur des dealers qu'ils avaient interpellés, ces policiers sont soupçonnés d'avoir empoché des enveloppes venant de caïds locaux et d'avoir racketté des vendeurs de cigarettes à la sauvette.
Les policiers gênants «discrètement mutés»Au lieu de saisir le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest, pour ouvrir une enquête, Pascal Lalle avait opté à chaque fois pour faire appel au cabinet d'audit et de discipline de la sécurité publique. Un choix stratégique: disposant de beaucoup moins de moyens que la justice, cette structure n'a jamais trouvé de preuves et a donc toujours fini par rapidement classer les enquêtes. C'est pourquoi Jacques Dallest ne sera saisi qu'en novembre 2011 par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), à partir d'un PV de renseignements anonyme.
Quant aux policiers qui ont essayé de prévenir Pascal Lalle sur les exactions commises par certains de leurs collègues, ils ont «discrètement» été «mutés», confient-ils au
Point. C'est finalement sous l'impulsion du nouveau préfet, Alain Gardère, arrivé en septembre 2011 à Marseille, que ces policiers seront enfin pris au sérieux.
Vendredi, trois policiers ont de nouveau été mis en examen, ce qui porte à quinze le nombre de fonctionnaires de police inculpés pour des faits de vol et d'extorsion en bande organisée, de détention, d'acquisition, de transport et de cession de stupéfiants. Sept ont été écroués et les autres ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer leurs fonctions. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, en déplacement à Marseille, a annoncé de son côté un renouvellement des modes d'organisation de la police phocéenne, affirmant qu'il était «indispensable de renforcer le contrôle hiérarchique».