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Un camp de Roms évacué à Evry
Mis à jour le 27/08/2012 à 11:29 | publié le 27/08/2012 à 11:20
Une quarantaine de Roms et responsables associatifs se sont rassemblés après l'expulsion devant la mairie.
Selon les associations, 72 personnes vivaient dans ce camp. La préfecture assure que les déplacés qui le souhaitent seront pris en charge.La police a procédé lundi au petit matin à l'expulsion d'un campement occupé par plus de 70 Roms le long de voies ferrées à Evry, ville dirigée jusqu'en juin par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. Sur Europe 1, celui-ci a justifié cette opération au vu d'une situation sanitaire du bidonville qu'il a qualifiée «d'insupportable».
Chargés de valises, sacs plastiques, bassines et poussettes, une quarantaine de Roms, dont plusieurs enfants en bas âge, ont quitté la zone bloquée par les forces de l'ordre. Selon l'Association de solidarité de l'Essonne avec les familles roumaines Roms (ASEFRR), 72 personnes dont 19 enfants vivaient dans des cabanes de fortune depuis quatre mois le long des voies du RER, derrière un hôpital désaffecté.
«La police est arrivée vers 5 heures», a rapporté Lakatos, un Rom de 22 ans, en France depuis trois ans et qui vivait dans le campement depuis trois mois. «Je ne sais pas» où aller: «peut-être en hôtel, peut-être dans une association», a-t-il poursuivi. La préfecture de l'Esonne a assuré au
Figaro qu'une prise en charge «pour ceux qui le souhaitent» était prévue. «Des propositions de relogement transitoires ont été faites aux occupants pour permettre aux services sociaux de faire le point sur la situation de chaque famille et proposer ensuite des solutions pérennes adaptées à chaque cas», explique la préfecture. Seules deux personnes ont accepté la proposition, les autres ont déclaré préférer rejoindre un autre campement, selon le cabinet du préfet.
Le 20 août dernier, Martine Aubry avait sommé François Hollande de respecter ses promesses et de proposer une solution de relogement aux personnes vivant dans les camps démantelés. Mais pour Serge Guichard, de l'ASEFRR, la solution proposée à Evry reste bien trop précaire. «On leur a dit d'aller en hôtel social, mais pour trois ou quatre jours maximum». Une quarantaine de Roms et responsables associatifs se sont rassemblés après l'expulsion devant la mairie, protégée par un cordon de policiers. L'Agence Foncière et Technique de la Région Parisienne (AFTRP), propriétaire du terrain, procède actuellement à sa remise en état.
Un site extrêmement «dangereux»L'arrêté d'expulsion a été pris par le maire socialiste d'Evry, Francis Chouat. «Outre l'insalubrité, la dangerosité de ce site, qui se trouve quasiment en surplomb des voies de la ligne D du RER, m'a amené à prendre cet arrêté en accord avec la préfecture», avait-il affirmé. Il avait également annoncé le 17 août dernier sur Twitter se «mettre en contact» avec le préfet à propos de ce camp.
Chouat Francis @
fchouat 1/2 New campement Rom installé à #
Evry hier soir avec 25 enfants. Étonnant non...?
17 Août 12
Chouat Francis @
fchouat 2/2 je confirme mon communiqué soutien à action du ministre de l'intérieur. Dangerosité du lieu extrême. je me mets en contact avec préfet.
17 Août 12
A l'issue d'une réunion interministérielle mercredi dernier à Matignon, le gouvernement a annoncé un assouplissement des conditions d'embauche des Roumains et Bulgares, principales nationalités des Roms. Parallèlement, le gouvernement a réaffirmé une logique de «fermeté» quant aux démantèlements de camps illégaux qui a suscité un malaise au sein de la gauche.
Manuel Valls a annoncé lundi qu'il accompagnerait le ministre délégué aux Affaires européennes, Bernard Cazeneuve, en septembre en Roumanie : «Je veux comprendre pourquoi des politiques d'insertion puissantes ne sont pas menées dans ces pays» en faveur des Roms, alors qu'il s'agit de leurs pays d'origine. Selon Médecins du Monde, 15.000 Roms vivent en France.