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Vaulx-en-Velin : vives tensions autour du camp de Roms incendié
Mis à jour le 16/08/2013 à 20:20 - Publié le 16/08/2013 à 18:50
VIDÉO - Le maire réclame au plus vite son démantèlement alors que des habitants excédés ont appelé vendredi à manifester.
«De nombreux Roms ont regagné le camp dans des conditions pire encore», regrettait-on vendredi à la mairie de Vaulx-en-Velin, au lendemain de l'incendie ayant détruit quelque 150 des cabanons en bois où subsistaient jusque-là près de 350 Roms.
Une décision de justice avait pourtant ordonné - avant la fin du mois de juin - le démantèlement de leur campement de fortune illégal, établi sur un terrain en friche de 5000 m2 appartenant au Sytral (le syndicat mixte des transports pour le Rhône et l'agglomération lyonnaise). Après le sinistre qui a légèrement blessé quatre personnes, dont un policier et un pompier, l'édile de la ville, Bernard Genin, réclame son exécution au plus vite à la préfecture de région. Car les tensions sont vives. Entre des communautés roms antagonistes à l'intérieur du camp. Et avec des habitants du quartier, exaspérés par les nuisances, à l'extérieur.
Peu avant le départ de feu, vers 13 heures, une bagarre a ainsi éclaté dans le camp. Si le maire évoque des armes blanches, une source policière indique que «plusieurs individus auraient frappé avec des bouteilles deux femmes, âgés de 56 et 29 ans, ainsi qu'un jeune homme, âgé de 22 ans, les blessant légèrement».
«Ce qui nous gêne le plus, nous, c'est la saleté, l'hygiène inexistante, explique quant à lui un habitant excédé qui réside en face du camp. Il y a des déchets partout et certains font leurs besoins un peu n'importe où dans la rue, c'est dégoûtant.» Plusieurs associations riveraines, dénonçant «le laxisme des pouvoirs publics», ont d'ailleurs appelé vendredi à des manifestations « tous les mardis » pour le démantèlement du camp, fixant le prochain rendez-vous au 20 août à 17 heures.
Aucune solution d'hébergement
Le maire de Vaulx-en-Velin espère que la préfecture aura fait le nécessaire d'ici là. Dans un courrier prémonitoire adressé mercredi au préfet de Région Rhône-Alpes, Jean-François Carenco, il avait «alerté sur la situation de plus en plus dégradée» aux abords de cet immense campement «dont la population est en constante augmentation».
Selon une militante associative, les Roms qui ont vu leur abri détruit sont désormais à la rue, sans qu'aucune solution d'hébergement leur soit proposée. «Ils ont dormi là où ils pouvaient, certains ont erré toute la nuit», a déclaré Annie Dureux, une paroissienne catholique, également militante de Réseau éducation sans frontière (Resf) et du Secours populaire. À leurs côtés dès jeudi soir, elle a déploré n'avoir reçu aucune aide de nulle part . «Nous avons cherché des hébergements pour les familles qui avaient des bébés de moins d'un an, dont un nouveau-né de 3 jours, pour finalement les caser dans des salles sans autorisation», a-t-elle raconté.
Vendredi après-midi, un autre incendie s'est déclaré pour une raison encore inconnue dans un campement de Roms d'une trentaine de baraquements à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis.