Jamel Administrateur
Messages : 14896 Date d'inscription : 25/10/2011 Localisation : Lyon
| Sujet: L'un des plus grands camps de Roms évacué à Saint-Ouen Mer 27 Nov - 16:20 | |
| WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Société
L'un des plus grands camps de Roms évacué à Saint-Ouen
Mis à jour le 27/11/2013 à 16:53 - Publié le 27/11/2013 à 14:47
Le camp, en s'étendant, avait empiété sur la voie ferrée sur laquelle circulent les trains de charbon à destination de la chaufferie urbaine de la CPCU. Le camp de Roms de Saint-Ouen était notamment critiqué pour son emplacement : des voies ferrées servant à l'approvisionnement en charbon d'une centrale de chauffage urbain.
Le tribunal de Bobigny avait donné, dans sa décision rendue début octobre, un délai de deux mois avant que la préfecture de Seine-Saint-Denis n'organise l'évacuation du campement rom de la rue des Docks, à Saint-Ouen. Le calendrier a connu ces derniers jours une accélération d'une quinzaine de jours, puisque cette parcelle à la lisière de la zone habitée de Saint-Ouen, occupée depuis juillet par quelques centaines de migrants (jusqu'à plus de 800), a été évacuée ce mercredi matin, aux environs de 8 heures.
«Risques sécuritaires très élevés»
C'est vendredi que le sort de ce campement illégal, installé sur des emprises de Réseaux ferrés de France (RFF) et de la SNCF, a été scellé, par un arrêté municipal de «péril imminent» pris à la demande de la préfecture elle-même. Ce péril imminent, détaille un cadre de la préfecture présent sur place, ce sont les conditions d'insalubrité extrême dans lesquelles vivaient les habitants du bidonville, des branchements électriques sauvages «sur des postes de la SNCF, du 25.000 volts», des passages sur ou à proximité des voies ferrées du RER C et du Transilien H, qui «ont failli causer deux fois l'exercice du droit de retrait des conducteurs de train». Un rapport de police du 12 novembre synthétise ces différents problèmes, mis en avant par la préfecture: «Ce rapport a notamment confirmé l'absence de sanitaires et d'évacuation des eaux, l'amoncellement de nombreux déchets, la présence d'enfants à proximité des voies ferrées, les risques sécuritaires très élevés, notamment l'installation de branchements électriques sauvages entraînant de réels dangers d'électrocution et d'incendie.»
L'échec des médiations
En parallèle de ces dangers réels, une question taraudait pouvoirs et élus locaux depuis plusieurs mois: l'approvisionnement en charbon de la chaufferie urbaine de la CPCU, voisine du campement. Or le camp, en s'étendant, avait empiété sur la voie ferrée sur laquelle circulent les trains de charbon. En attendant la résorption de cette question logistique, la CPCU avait organisé des rotations de camions, une vingtaine par jour ces derniers temps, et beaucoup plus à prévoir en cas de vague de froid. Une difficulté qui avait donné lieu au dépôt d'une plainte de la part de la CPCU le 30 octobre. Que sont devenues ces familles? Elles ont été averties de cet arrêté le 22 novembre. Une bonne partie d'entre elles, 300 personnes selon la Préfecture, avaient quitté le camp mardi soir, avant même l'évacuation. Restaient mercredi matin «250 personnes, dont 70 enfants». Conformément à la circulaire d'août 2012 relative à l'anticipation de l'évacuation de ces camps illicites, un diagnostic social avait été réalisé en septembre, réactualisé il y a quelques semaines, afin de recenser les familles présentes, en vue à la fois d'une mise à l'abri d'urgence et de propositions éventuelles en matière d'insertion. Un diagnostic rendu difficile, note le préfet Philippe Galli dans un communiqué, «en raison du refus d'une grande partie des occupants de le renseigner sur la situation de leur foyer. Il avait alors été décidé de procéder à un deuxième diagnostic, afin d'identifier un maximum de familles vulnérables susceptibles de se voir proposer un hébergement. Lors de ce deuxième diagnostic, réalisé le 14 novembre 2013, l'opérateur avait rencontré les mêmes difficultés. Le même jour, le Préfet de la Seine-Saint-Denis s'était rendu sur place, pour initier une médiation, afin de tenter de convaincre les occupants de quitter les lieux de leur plein gré.»
«900 personnes, ce n'est pas gérable»
Seule une petite dizaine de familles aurait finalement sollicité l'aide de la préfecture. Les autres seraient ainsi partis rejoindre des campements des environs, à Aubervilliers, la Courneuve, Saint-Denis… «Ce n'est pas une solution de remettre à la rue ces familles, note le directeur de la communication de la mairie de Saint-Ouen, mais il fallait évacuer ce campement. Il faut une coordination régionale sur la question, et que soient créés des villages d'insertion un peu partout, comme l'a fait la mairie pendant cinq ans. Sinon, ils passent de camp en camp. 900 personnes, ce n'est pas gérable pour une commune.» D'où la nécessité, selon Jacqueline Rouillon, maire Front de Gauche de Saint-Ouen, d'une «conférence régionale sur ce sujet», pour faire en sorte que «chaque ville d'île-de-France ouvre un village d'insertion. Si cette proposition était mise en œuvre, alors ces bidonvilles n'existeraient plus». Une idée déjà prise en compte, en tout cas en théorie, puisque la région s'est dotée en septembre d'un sous-préfet dédié à cette question. | |
|