Jamel Administrateur
Messages : 14896 Date d'inscription : 25/10/2011 Localisation : Lyon
| Sujet: Des patients étrangers fortunés pour renflouer les caisses de l'AP-HP Ven 10 Aoû - 7:21 | |
| WEB - GOOGLE - Actualité > Economie
Des patients étrangers fortunés pour renflouer les caisses de l’AP-HP
Confrontée à un lourd déficit financier, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) veut inciter les riches malades étrangers à venir se faire soigner dans ses établissements. Un pari qui fait polémique.
Publié le 10.08.2012, 08h21 PARIS (XVe). Les hôpitaux publics veulent réserver 1 % de leurs lits d’hospitalisation à de riches malades étrangers, un dispositif qui leur permettraient d’éponger une partie de leur déficit. Assistance publique, service privé. Voilà le cocktail détonant qui échauffe, au cœur de l’été, les professionnels du premier groupe hospitalier de France. L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) vient de missionner une société d’assurances du Moyen-Orient pour recruter des patients fortunés voulant se faire soigner à Paris… et capables de payer leur séjour au prix fort. L’institution espère ainsi sortir ses finances de la zone rouge, quitte à déclencher la tempête chez les blouses blanches. Au nom de l’« égalité de traitement » que doivent garantir les hôpitaux publics, le syndicat CGT-Santé menace déjà l’AP-HP de « poursuites judiciaires ».
Un service VIPEmboîtant le pas des hôpitaux allemands, en pointe sur le sujet, l’Assistance publique aimerait réserver 1% de ses lits d’hospitalisation à des malades étrangers « payants », non bénéficiaires de la Sécurité sociale. La directrice du groupe, Mireille Faugère, a signé fin juin un contrat en ce sens avec GlobeMed, une société partenaire de l’assureur Axa basée au Liban. L’assurance, que Globemed proposera à des particuliers fortunés, des Etats ou à de grandes entreprises du Moyen-Orient, permettra aux bénéficiaires d’accéder, en cas de besoin, à une prise en charge médicale de pointe dans les hôpitaux parisiens. Ce ballon d’essai lancé dans le Golfe est appelé à s’étendre, notamment en Russie ou en Chine (lire encadré). 3 à 4 M€ de recettes espérées Les malades, à travers leur assurance, paieront leur hospitalisation à un tarif supérieur à celui normalement remboursé par la Sécurité sociale. Pour l’Assistance publique, qui a déjà commencé à vendre une partie de son patrimoine immobilier pour éponger ses déficits, cette nouvelle manne pourrait rapporter « entre 3 à 4 M€ par an », estime Jean-Marie Le Guen, le président du conseil de surveillance de l’AP-HP, favorable au projet. « Mais cela ne sert à rien de mettre de l’eau dans une baignoire qui fuit! réagit Michel Naiditch, chercheur à l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes). Il serait plus efficace de revoir globalement la politique de tarification des soins médicaux. » La crainte d’un service à deux vitessesLes usagers aussi s’inquiètent. « Si un seul de ces patients privés empêche l’accès aux soins d’un malade des urgences, c’est la trahison du service public… et ce sera la guerre », prévient Tim Greacen, porte-parole des usagers de l’hôpital européen Georges-Pompidou, dépendant de l’AP-HP. Contactée hier à ce sujet, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a fait savoir qu’elle n’avait « pas d’objections » à la politique d’accueil des patients étrangers, à condition qu’elle « ne porte pas préjudice à l’accueil des usagers et qu’elle ne devienne pas une priorité pour les hôpitaux publics. » _________________________________________________________________________________________________________________________ La médecine française séduit aussi la ChineLes hôpitaux français ont développé de longue date une politique de coopération pour les pays en développement cherchant à se doter d’un système de santé performant. De cette expertise, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris espère désormais tirer un bénéfice financier. Le fleuron de la médecine hexagonale vient ainsi de signer une « convention de partenariat » de cinq ans avec la Chine. En vertu de cet accord, révélé par le site Huffington Post, les médecins parisiens pourront se rendre à Pékin pour travailler sur des programmes de recherche scientifique ou encore délivrer à leurs homologues des méthodes de travail et d’organisation calquées sur celles de leurs établissements d’origine. En échange de ce savoir-faire, la Chine s’est engagée… à débourser un chèque, au montant encore secret. Cet accord ne surprend pas parmi les professionnels de l’Assistance publique. « La Chine avait déjà fait appel à notre expertise, notamment pour l’organisation des Jeux olympiques de Pékin en 2008, se souvient Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (Amuf). Le système d’urgences que les Chinois ont développé à cette occasion s’inspirait du Samu français. » | |
|