WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Politique Droit de vote des étrangers : l'occasion pour le FN d'affirmer sa position
Mis à jour le 17/05/2013 à 22:53 - Publié le 17/05/2013 à 19:43 Marine Le Pen veut mettre l'accent sur «la question sociale».
La décision de François Hollande va offrir à Marine Le Pen l'occasion de réaffirmer son opposition totale à la réforme du droit de vote des étrangers aux élections locales.
Le droit de vote des étrangers, Marine Le Pen en parle moins volontiers que les sujets économiques et sociaux depuis qu'elle a succédé à son père à la tête du Front national. Elle souhaite que toutes les controverses liées à l'immigration passent au second plan dans son discours, afin de mettre l'accent sur «la question sociale». Mais la décision de François Hollande va lui offrir l'occasion de soigner son profil droit en réaffirmant son opposition totale à cette réforme.
«Le FN a toujours été très clair sur ce sujet, contrairement à l'UMP et Nicolas Sarkozy dont les positions variaient en fonction des enjeux électoraux», plaide volontiers Marine Le Pen. L'intéressée ne manque pas une occasion de rappeler que l'ancien président de la République s'était prononcé, dans le passé, en faveur du droit de vote des étrangers aux élections locales. «Sentant que le débat sur le mariage pour tous - qu'il a sciemment provoqué pour masquer son incurie économique et sociale - commence à s'épuiser, le gouvernement donne le relais à un sujet qu'on attendait avec bien plus de craintes», avait tonné, dès janvier, le secrétaire général du parti d'extrême droite, Steeve Briois.
Incriminer les naturalisationsPour autant, paradoxalement, le FN n'a jamais fait de l'opposition au droit de vote des étrangers un axe central de son programme. Marine Le Pen et ses lieutenants préfèrent incriminer les naturalisations, qu'ils jugent très nombreuses. Pendant sa campagne présidentielle de 2012, la candidate du FN n'avait cessé de critiquer le bilan de Nicolas Sarkozy en la matière.
Toute la stratégie de Marine Le Pen est à la fois de protester contre le droit de vote des étrangers aux élections locales et de juger ce sujet comme secondaire. Un de ses arguments de prédilection est de soutenir que «la gauche et l'UMP “surjouent” leur affrontement sur le droit de vote des étrangers pour cacher leur connivence sur l'essentiel».
Il reste que, en privé, les lieutenants de Marine Le Pen ne cachent pas leur satisfaction de voir la gauche prendre l'offensive sur ce thème. «Chaque fois que le PS milite pour le droit de vote des étrangers, une partie de son électorat populaire est tentée de voter pour nous», veut croire un proche de la présidente du FN.
Certains ténors du PS eux-mêmes ne sont pas loin de partager ce diagnostic. «En déposant un projet de loi constitutionnelle sur le droit de vote des étrangers en pleine crise économique et sociale, la gauche prend le risque de corroborer le discours de Marine Le Pen sur les “gadgets sociétaux” de Hollande», s'inquiétait vendredi un poids lourd du groupe PS du Sénat.