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 Les bons et les mauvais élèves du gouvernement

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Jamel
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Jamel


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MessageSujet: Les bons et les mauvais élèves du gouvernement   Les bons et les mauvais élèves du gouvernement Icon_minitimeMer 1 Aoû - 7:25

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Les bons et les mauvais élèves du gouvernement

Les ministres sont en vacances ce soir. L’occasion de faire un bilan à la fin de ce premier trimestre.

Publié le 01.08.2012, 08h43

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François Hollande a demandé aux membres du gouvernement de rester mobilisés pendant leurs vacances, mercredi lors du Conseil des ministres, en raison notamment des risques de rebondissement de la crise de la zone euro.

Un dernier effort et ce sera les vacances pour les membres du gouvernement Ayrault, réunis ce matin pour l’ultime Conseil des ministres avant la trêve estivale. Ils enchaîneront par un séminaire de travail, autour de François Hollande, suivi d’un déjeuner à l’Elysée. Il sera ensuite temps de prendre quelques jours de repos. Mais attention, pas question de partir loin ou d’être injoignable. Les ministres ont été priés de suivre l’actualité et d’être rapidement mobilisables en cas de crise. En attendant la rentrée (le prochain Conseil est programmé le mercredi 22 août), l’occasion était toute trouvée de faire le bilan. Certains ministres ont agréablement surpris. D’autres n’arrivent pas (encore) à prendre la dimension du poste. Normal, la gauche n’avait pas été au pouvoir depuis longtemps. Voici les premières appréciations de la classe gouvernementale du professeur Ayrault.

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Très bon trimestre

En leur confiant leurs maroquins, François Hollande et Jean-Marc Ayrault savaient que ces quatre-là seraient immédiatement à leur affaire. Deux mois et demi après leur arrivée, ils ont confirmé leur statut de piliers du gouvernement. JÉRÔME CAHUZAC, ministre du Budget, avait hérité de la mission la plus urgente et la plus compliquée : faire des économies dans un contexte de crise. Il a franchi la première haie en faisant adopter le collectif budgétaire (7,2 Mds€ de hausse d’impôts et 1,5 Md€ de gel de dépenses) lors de la session extraordinaire de juillet. Vif, cassant parfois, y compris avec ses collègues ou ses partenaires européens, ce boxeur à ses heures perdues a dû ferrailler avec l’opposition.

MANUEL VALLS, ministre de l’Intérieur, remplit lui aussi la mission qui lui a été confiée : réconcilier la gauche avec la police et faire taire les accusations de laxisme dont a longtemps souffert le PS. Réactif, sur le terrain, il n’a pas hésité à enterrer la proposition de délivrance d’un récépissé lors des contrôles d’identité, qui découlait du programme présidentiel de Hollande, pour ne pas fâcher ses troupes. Mais il a su aussi donner des gages en promettant de revenir sur les critères de naturalisation fixés par son prédécesseur, Claude Guéant.

Très présent sur la scène internationale au côté du président, LAURENT FABIUS, ministre des Affaires étrangères, se délecte de son rôle de chef de la diplomatie. Si son bilan paraît encore modeste, notamment sur le dossier syrien, sa présence et son expérience rassurent. Au point de s’attirer les compliments de l’opposition. « Il semble avoir réussi sa mise en trajectoire », a ainsi concédé récemment Jean-Pierre Raffarin.

Enfin, MICHEL SAPIN, ministre du Travail, vieux compagnon de Hollande, remplit son rôle de démineur du quinquennat avec abnégation. Familier des chefs d’entreprise comme des syndicats, il a orchestré la grande conférence sociale. L’explosion du chômage devrait toutefois lui compliquer la tâche à la rentrée.

Elèves sérieux et appliqués


Moins médiatique que leurs camarades de la tête de classe, ils « font le job » avec efficacité. A peine arrivée, MARISOL TOURAINE, ministre des Affaires sociales, a mis en musique l’engagement présidentiel de retour partiel à la retraite à 60 ans sans grever les comptes publics ni se fâcher avec les syndicats. Le plus dur reste toutefois à venir pour celle qui doit s’atteler à des réformes draconiennes pour contenir les dépenses de la Sécurité sociale. A la tête d’un pôle saucissonné en neuf portefeuilles, PIERRE MOSCOVICI, ministre de l’Economie, assure son rôle de grand argentier du pays avec flegme. Actif sur la scène européenne, qu’il connaît bien, il rassure les marchés. D’une importance capitale pour sortir de la crise (sauvetage de Dexia, constitution d’une banque publique d’investissement, etc.), ses dossiers techniques sont toutefois difficiles à « vendre » à l’opinion. Dans cette catégorie aussi : JEAN-YVES LE DRIAN, ministre de la Défense, qui conduit le retrait des troupes d’Afghanistan promis par Hollande, STÉPHANE LE FOLL, ministre de l’Agriculture, ou FLEUR PELLERIN, ministre de l’Economie numérique. Novice en politique, elle s’est payé le luxe de recadrer son ministre de tutelle, Arnaud Montebourg, sur la gratuité des hot lines téléphoniques.

En progrès

Ses débuts furent chaotiques. Pour sa première sortie, CHRISTIANE TAUBIRA, ministre de la Justice, assiste à un match de basket entre prisonniers : manque de chance, un détenu se fait la belle. Deux jours plus tard, elle annonce la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs, sans plus d’explications. Depuis, la garde des Sceaux s’est faite discrète et travaille sur les grands chantiers de son ministère, multipliant les rendez-vous avec les organisations professionnelles, qui louent sa « capacité d’écoute et d’analyse ». Sa pédagogie : chiffres à l’appui, elle défend l’alternative à la prison comme arme antirécidive, réussissant à mettre en sourdine les critiques de laxisme dont la droite l’affublait.

Peuvent mieux faire

Les visages de la relève au PS étaient attendus au tournant. Leurs premiers pas ministériels restent timides. Peu à l’aise à ses débuts, NAJAT VALLAUD-BELKACEM, porte-parole du gouvernement, s’est prise au jeu. Mais en déclarant qu’elle souhaitait « voir la prostitution disparaître », la ministre des Droits des femmes s’est attiré des critiques, y compris au sein du gouvernement : la garde des sceaux, Christiane Taubira, s’en est démarquée.

Patron de l’aile gauche du PS, BENOÎT HAMON, ministre de l’Economie sociale et solidaire, a hérité d’un petit portefeuille, auquel s’est ajouté celui de la consommation à la faveur du remaniement. Des dossiers sur lesquels il peine à imprimer sa marque. Celui qui ne voulait pas être cantonné au rôle d'« homme-sandwich de l’économie sociale » compte bien s’imposer à la rentrée, en obtenant un maximum d’emplois aidés pour son secteur et en prenant la main sur un futur « plan télécom ». Après un faux départ comme ministre déléguée auprès de Christiane Taubira, DELPHINE BATHO s’est retrouvée ministre de l’Environnement à la place de Nicole Bricq. Une surprise pour cette fine connaisseuse des questions de… sécurité. Premier test pour Batho : la conférence environnementale qui se tiendra à la mi-septembre. VALÉRIE FOURNEYRON, ministre des Sports, connaît bien ses dossiers. Mais attention aux bourdes. Lundi, elle s’est emmêlée les pinceaux en qualifiant de « judokate » la porte-drapeau de l’équipe de France Laura Flessel, quintuple médaillée aux JO en… escrime.

Avertissement de conduite

Ils ont surpris ou fâchés, non pour des questions de travail ou de compétences, mais à cause de leur comportement. Le jour de sa prise de fonctions, VINCENT PEILLON, ministre de l’Education, met les pieds dans le plat en annonçant le retour à la semaine de cinq jours dans le primaire. Celui qui affectionne le rapport de force est recadré dès le lendemain par Ayrault, qui promet une concertation. Un mois plus tard, nouveau couac : Peillon récidive en envisageant deux jours de congés supplémentaires pour les vacances de la Toussaint. « Une piste », corrige de nouveau le Premier ministre. Depuis, Peillon s’est assagi. Fini les annonces à tout va. Place désormais à la concertation. Le ministre a officiellement lancé le 5 juillet une consultation pour refonder l’école. Le rapport qui en résulte sera présenté en octobre et servira de base à un projet de loi d’orientation.

Egalement coupable d’annonce intempestive : AURÉLIE FILIPPETTI, ministre de la Culture. Le 30 juin, elle enflamme les réseaux sociaux en annonçant que l’extension de la redevance aux écrans d’ordinateur est « une question qui se pose » pour financer l’audiovisuel public. « Absolument pas », rétorque vertement son collègue du Budget. Depuis, devant la commission des Affaires culturelles du Sénat le 17 juillet, elle a évoqué la nécessité de « réfléchir sans tabou » à de nouvelles formes de financement de la télé publique, laissant entendre un possible retour de la publicité après 20 heures sur les chaînes publiques. Tout en précisant que rien n’est décidé…

Mais la palme du dérapage revient à MARYLISE LEBRANCHU, ministre de la Fonction publique. En plein débat sur les économies budgétaires, elle promet un « grand moment de rigueur » aux fonctionnaires. Un mot tabou que les membres du gouvernement se gardent de prononcer depuis des jours… Pour sa peine, la fautive aura droit dans la foulée à un recadrage en plein Conseil des ministres. « Attention aux mots et aux expressions qu’on emploie », lance François Hollande sans la nommer.

Au coin

Dans le gouvernement, la liberté de ton peut coûter cher et aboutir à l’éviction. NICOLE BRICQ, ministre du Commercre extérieur, en a fait les frais. L’éphémère titulaire du portefeuille de l’Environnement a ainsi été virée de son poste lors du remaniement post-législatives. Le 13 juin, elle avait annoncé la suspension de tous les permis de forages exploratoires d’hydrocarbures au large de la Guyane. Plusieurs représentants de l’industrie pétrolière auraient fait part de leur mécontentement au Premier ministre ainsi qu’au chef de l’Etat, ce qui aurait abouti à son débarquement et son remplacement par Delphine Batho. Mise à l’index également, YAMINA BENGUIGUI, ministre déléguée à la Francophonie. Au lendemain des législatives, la réalisatrice franco-algérienne a « perdu » les Français de l’étranger pour ne plus garder que la Francophonie. Un peu perdue dans son nouveau costume, elle révèle dans « Paris Match » qu’elle fabrique une « fragrance éphémère » chaque matin pour se parfumer…

Doivent participer davantage

On ne les entend guère. Soit parce qu’ils manquent un peu de personnalité, soit parce que leurs portefeuilles ne sont pas très importants. Les deux à la fois pour certains. C’est le cas de FRÉDÉRIC CUVILLIER, ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, de THIERRY REPENTIN, ministre délégué chargé de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, de GUILLAUME GAROT, ministre délégué chargé de l’Agroalimentaire, ou encore d’ANNE-MARIE ESCOFFIER, ministre déléguée chargée de la Décentralisation. Qui les connaît ? Pas grand monde.

Turbulents

Jamais à court de bons mots, ARNAUD MONTEBOURG, ministre du Redressement productif, a été en première ligne ces dernières semaines. Doux, Florange, PSA… les dossiers chauds se sont accumulés sur son bureau. Mais à constamment vouloir être sur le devant de la scène, il a parfois franchi la ligne jaune, en témoigne l’accusation de « dissimulation » lancée à la famille Peugeot. Cet ex-avocat a sorti de sa manche un plan Auto pour ne pas s’enfermer dans le rôle de pompier de service. Gare au retour de manivelle si les résultats ne sont pas au rendez-vous. Montebourg n’est pas le seul ministre à ne pas avoir sa langue dans sa poche. L’ancienne secrétaire d’Europe Ecologie-les Verts, CÉCILE DUFLOT, ministre de l’Egalité des territoires et du Logement, a jeté un pavé dans la mare pendant la campagne des législatives en se disant favorable à la dépénalisation du cannabis. Une prise de position revendiquée depuis longtemps par son parti, mais rejetée par le chef de l’Etat et le gouvernement. Ayrault a ainsi rappelé que cette mesure n’était pas prévue. Loin du terrain des idées et de l’action politique, la trentenaire a également fait parler d’elle… pour son look. Critiquée par d’ex-ministres UMP pour s’être habillée en jean lors de la photo de famille du gouvernement, elle s’est récemment dite « étonnée », à juste titre, par le niveau des réactions de quelques députés de droite qui l’avaient chahutée au sujet de sa robe.

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