Notice: Undefined offset: 0 in
/data/www/parisien/vhosts/www-prod.leparisien/root/imprimer.php on line
38WEB - GOOGLE - Actualité > Faits divers
Meurtre de Marie-Jeanne : le suspect passe aux aveux
Publié le 08.06.2012, 09h41 | Mise à jour : 09.06.2012, 00h35
Marie-Jeanne Meyer, 17 ans.
Avignon (Vaucluse), vendredi. Le suspect du meurtre de Marie Jeanne Meyer, dans l'Ardèche, en juin 2011, a été mis en examen et incarcéré.
Voici la photo d'Anthony Draoui, 19 ans, l'assassin présumé de Marie-Jeanne Meyer, 17 ans, dont le cadavre avait été retrouvé le 21 juin dernier à Tournon-sur-Rhône, en Ardèche.
Après un an de cavale, c'est un simple contrôle de billets de train qui a eu raison d'Anthony Draoui. Le suspect numéro un dans le meurtre de Marie-Jeanne Meyer, en juin 2011, en Ardèche, a été arrêté jeudi soir en gare de Port-Bou en Espagne. Il a été mis en examen vendredi soir et incarcéré. Au cours de son audition devant le juge d'instruction, le jeune homme de 20 ans a reconnu les faits. «Il dit qu'il l'avait rencontrée de façon fortuite. Mais il n'est pas rentré dans les détails, ni du meurtre, ni de ses motivations», a expliqué Me Jean-Christophe Leroy, avocat des parents de la joggeuse.
Ce marginal né le 27 mars 1992, à Oullins (Rhône), a été interpellé alors qu'il tentait de fuir en Espagne. Il a d'abord été contrôlé dans un train en provenance de Montpellier (Hérault), sans papier d'identité, se faisant passer pour un Russe sans en parler la langue, ce qui a intrigué les policiers espagnols. Refoulé vers la France et remis à la gare de Cerbère (Pyrénées-Orientales) aux forces de l'ordre françaises, il a alors été identifié grâce à ses empreintes digitales avant d'être transféré à Avignon (Vaucluse).
Présenté au juge avignonnais Vincent Mick, chargé de l'affaire, Draoui «a été mis en examen pour homicide volontaire sur la personne de Marie-Jeanne Meyer et écroué à l'issue des débats à la maison d'arrêt du Pontet», rapporte le procureur de la République d'Avignon Bernard Marchal. La magistrat précise que l'ADN du meurtrier présumé a été découvert «sur plusieurs éléments matériels en lien avec le crime».
Il vivait sur les lieux du crimeLors de son arrestation, Anthony Draoui était en possession d'un couteau, de fils électriques et de rubans adhésifs. Le représentant du parquet a relevé qu'il s'agissait d'objets couramment utilisés par les gens vivant dans la marginalité. «Ce qui est probable, c'est qu'il prenait sans doute la fuite, suppose le procureur Marchal. A-t-il bénéficié d'un soutien ou a-t-il vécu de façon encore plus marginale ? «On ne sait pas», répond le magistrat.
Evoquant cette cavale de près d'un an, le procureur estime que «la divulgation de l'identité du suspect n'avait pas facilité le travail des enquêteurs». Répondant aux critiques de la famille de la victime, et notamment du père, Jean-Philippe Meyer, sur le manque d'avancées dans l'enquête, le magistrat relève que l'interpellation est liée à «une part de hasard, dans le sens où il circulait dans le train sans papiers, mais aussi le résultat du mandat d'arrêt».
Marie-Jeanne Meyer avait disparu le 18 juin 2011, après être partie faire un jogging dans la campagne, sur les hauteurs de Tournon-sur-Rhône. Son corps partiellement carbonisé, enterré dans un trou, avait été découvert le 21 au soir dans une zone boisée et escarpée de la commune. Son père, Jean-Philippe Meyer, menait sa propre enquête, désespéré par le manque d'avancées des recherches du principal suspect. Selon le colonel Emmanuel Josse, commandant du groupement de gendarmerie de l'Ardèche, Anthony Draoui vivait sur les lieux du crime, dans une zone boisée et escarpée, où ont été retrouvés des éléments de couchage et des restes de repas. C'est «quelqu'un de rustique, capable d'habiter dans des conditions dégradées».
Arrêté pour une autre affaire le jour du crimeDéjà condamné en juin 2008 pour vols aggravés par le tribunal pour enfants de Privas, Antony Draoui faisait l'objet d'un mandat d'arrêt depuis octobre. Il avait été arrêté dans la Drôme le jour de la découverte du corps pour une autre affaire : armé d'un marteau et ivre, il avait menacé la gérante d'un salon de coiffure de Saint-Rambert d'Albon en réclamant la caisse. Il avait ensuite disparu à l'issue de sa garde à vue, le lien n'ayant alors pas encore été fait avec le meurtre. Il n'avait plus donné signe de vie depuis juillet 2011.
A l'annonce de son arrestation, l'avocat de la famille de Marie-Jeanne a exprimé son «soulagement». «Près d'un an après les faits jour pour jour, on a enfin un élément concret et peut-être des éléments qui vont amener des réponses», a déclaré Me Jean-Christophe Leroy. «Pour nous, cette information est un vrai soulagement, en espérant que le suspect soit bien l'assassin, a réagi de son côté Frédéric Sausset, maire de Tournon-sur-Rhône. Symboliquement, quand on est sur une date anniversaire d'un évènement aussi tragique, on peut espérer que cette affaire va être maintenant explicitée et jugée. On va pouvoir savoir. J'attendais cet instant tous les jours. Je n'avais qu'une peur, c'était qu'il se trouve en Amérique latine ou en Asie du sud-est».