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Un suspect retrouvé par la police, vingt ans après un double meurtre
Publié le 25/07/2013 à 11:27
Un individu suspecté d'avoir tué deux fillettes a été interpellé mercredi en Isère. Il a été retrouvé grâce à son ADN, dont les progrès d'exploitation permettent de relancer des enquêtes qu'on croyait enterrées.
Ses traces de doigts auraient mis vingt ans à le trahir. Un homme de 37 ans a été interpellé mercredi en Isère, suspecté d'avoir tué deux fillettes et d'en avoir violé une, en 1991 et 1996. Le 16 avril 1991, Sarah Syad, 6 ans, est violée et étranglée. Son corps est retrouvé dans un bois non loin de chez elle, en Isère. Le 24 novembre 1996, le corps Saïda Berch, 10 ans, est retrouvé au bord d'un canal, à Voreppes, toujours en Isère. A l'époque de la mort de Saïda, un rapprochement est opéré avec le meurtre de Sarah cinq ans plus tôt, les deux corps ayant été retrouvés dans des zones très proches. L'analyse de traces d'ADN laissées sur les lieux des crimes et d'empreintes digitales ont permis à la police d'identifier un suspect, âgé d'à peine 15 ans lors du premier meurtre. Il est aujourd'hui père de famille et vit toujours dans le village où ont été commis les crimes. Son voisinage tombe des nues. «J'en suis malade, je n'arrive pas à y croire», a confié, en pleurs, Christelle, sa compagne au micro de RTL. Le meurtrier présumé des deux fillettes sera présenté jeudi à un juge d'instruction en vue d'une mise en examen, indique Vanity Fair qui a révélé l'affaire.
«Comme dans les séries télé»
De la même manière que les analyses de sang des coureurs cyclistes d'hier permettent de déterminer aujourd'hui qui était dopé, les progrès de la science en matière d'analyse d'ADN permettent d'avancer considérablement dans certaines enquêtes. Notre ADN est une signature biologique que nous semons partout et tout le temps (en perdant un cheveux, en touchant un objet, etc.) «Les scientifiques savent aujourd'hui comment analyser une séquence ADN pour identifier un individu». Les enquêteurs ont aussi été formés au prélèvement d'échantillons. «Comme dans les séries télé, explique François-Bernard Huyghe, auteur de ADN et enquêtes criminelles, les policiers doivent porter des gants, des masques et veiller à ne pas fausser l'ADN recueilli avec le leur.»
Ainsi, en mai, un homme a été arrêté à Arras pour un viol, cinq ans après la date des faits. Un septuagénaire a aussi été arrêté en 2012 à Paris, soupçonné d'avoir violé une quinzaine d'enfants entre 1990 et 2003. L'ADN peut en effet parler des années après les faits: «Nous trouvons encore aujourd'hui de l'ADN de mamouth parfaitement conservé», affirme François-Bernard Huyghe. Mais la biologie a aussi ses mystères. L'enquête sur le meurtre toujours non élucidé en 1984 du petit Gregory a été relancée en avril avec l'analyse des traces ADN laissées notamment sur les cordes qui enserraient les pieds et mains du garçonnet. Mais aucun résultat n'était exploitable. Et si les techniques de la police évoluent, les tactiques des malfaiteurs aussi, indique François-Bernard Huyghe: «Un policier m'a raconté qu'un cambrioleur avait déposé sur les lieux de son larcin des dizaines de cheveux volés chez un coiffeur, histoire de noyer ses traces d'ADN.»