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Étudiants étrangers : la circulaire Guéant a vécu
Mis à jour le 31/05/2012 à 21:51 | publié le 31/05/2012 à 12:37
Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur.
VIDÉO - Abrogée ce 31 mai, un an après sa publication, la circulaire qui restreignait la possibilité pour les étudiants étrangers de travailler en France sera remplacée par un nouveau texte en cours d'élaboration.
Un an jour pour jour après sa publication, la circulaire Guéant du 31 mai 2011, qui restreint la possibilité pour les étudiants étrangers diplômés de travailler en France, a été abrogée jeudi par le gouvernement. Une nouvelle circulaire est en cours d'élaboration, afin de permettre aux étudiants étrangers de «ne plus être dans cette insécurité à quelques mois de la rentrée universitaire», avait précisé dans la matinée le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, ajoutant: «C'est une chance pour eux et c'est aussi une chance pour notre pays.»
Vidéo BFM Mercredi, une réunion s'était tenue Place Beauvau entre les organisations étudiantes et des représentants des ministères de l'Intérieur, de l'Enseignement supérieur et des Affaires sociales. Un texte de remplacement, «en cours d'écriture», doit être publié «dans les prochains jours», avait expliqué Philippe Loup, président de l'organisation étudiante Fage, à l'issue de cette réunion.
La circulaire Guéant, qui durcissait pour les diplômés étrangers les conditions de passage du statut d'étudiant à celui de salarié, avait été vivement critiqué dans le pays, y compris à droite, ainsi qu'à l'étranger. François Hollande avait promis sa suppression au cours de sa campagne. Et la nouvelle ministre de l'Enseignement, Geneviève Fioraso, l'avait confirmée, aussitôt nommée. Rappelons que cette circulaire demandait aux préfets d'instruire «avec rigueur» les demandes d'autorisation de travail des étudiants, et d'exercer un «contrôle approfondi» des demandes de changement de statut des étudiants étrangers.
1500 dossiers de refus de changement de statutSous l'impulsion de ses détracteurs, la Conférence des présidents d'universités (CPU), la Conférence des grandes écoles (CGE) et l'association Collectif du 31 mai, elle avait été complétée le 12 janvier 2012 par une autre circulaire «invitant» les préfets à faire en sorte que «la maîtrise de l'immigration professionnelle ne se fasse pas au détriment de l'attractivité du système d'enseignement supérieur».
La Conférence des présidents d'université tient à conserver cette seconde circulaire qui présente l'avantage selon elle d'expliciter la loi de 2006 sur l'immigration et l'intégration, plutôt que de laisser cela à la seule appréciation, forcément arbitraire, des préfets.
De son côté, le Collectif du 31 mai demande une révision de cette loi de 2006. À ce jour, l'association a recensé 1500 dossiers de refus de changement de statut. Des employeurs ont donc dû renoncer à embaucher certains de ces étudiants et plusieurs se sont retrouvés en situation irrégulière. Parmi eux, le Marocain Nabil Sebti, diplômé de la prestigieuse école de commerce HEC, qui a dû finalement quitter la France et retourner au Maroc.