Mozilla se plaint du mauvais traitement de Microsoft

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Mozilla se plaint du mauvais traitement de Microsoft

Mis à jour le 11/05/2012 à 14:46 | publié le 10/05/2012 à 16:22


La version de Firefox pour les tablettes Android.

La version de Windows 8 pour les tablettes n'autorisera pas l'installation de Firefox dans l'environnement classique du système d'exploitation.

Microsoft renouerait-il avec ses démons? Dans un billet de blog publié mercredi, le responsable juridique de la fondation Mozilla accuse l'éditeur américain de malmener la concurrence, en interdisant l'installation de navigateurs alternatifs dans l'édition pour tablettes de Windows 8, son futur système d'exploitation attendu d'ici à la fin de l'année.

Pour bien comprendre la nature de cette polémique, il faut savoir que Windows 8 arrivera dans deux versions. L'une standard pour PC (particuliers ou professionnels), et l'autre, toute nouvelle, dite Windows RT, qui fonctionnera sur les appareils mobiles équipés de puces ARM. On trouve ces processeurs, peu gourmands en énergie, dans la plupart des tablettes vendues aujourd'hui.

Pour Firefox, rien ne changera sur la version de Windows 8 pour PC. Le navigateur alternatif fonctionnera à la fois dans la présentation habituelle de Windows, et même dans la nouvelle interface «Metro» pensée pour les ordinateurs dotés d'écrans tactiles. La fondation Mozilla aura simplement à optimiser son navigateur Internet pour tirer parti de cette nouvelle ergonomie.

«Les autres navigateurs seront exclus»

Sur Windows RT, la situation sera radicalement différente. Seul Microsoft pourra développer des applications pour l'interface classique de Windows, ce qui privilégiera Internet Explorer. Les autres éditeurs de logiciels devront obligatoirement créer des applications pour l'interface tactile «Metro», et ne pourront pas se contenter d'optimiser leurs anciennes applications.

Ce choix de Microsoft pose un vrai problème à Mozilla. Les applications «Metro», plus simples, inspirées des applications que l'on trouve sur smartphones et tablettes, n'ont pas les ressources nécessaires «pour concevoir un navigateur Internet moderne», déplore Asa Dotzler, un autre responsable de la fondation. «En autorisant seulement Internet Explorer à accéder aux fonctions avancées [...], les autres navigateurs seront de fait exclus de la plate-forme», résume Mozilla.

Interrogé sur ce sujet, Microsoft n'avait pas encore apporté sa réponse aux accusations de Mozilla jeudi midi. Mais il a déjà expliqué que ces restrictions visaient à garantir de bonnes performances et la meilleure autonomie possible sur les appareils dotés de puces ARM.

Mozilla, de son côté, n'est pas convaincu par ces explications. «Si Internet Explorer peut tourner sur Windows pour ARM, il n'y a pas de raison technique d'en conclure que les autres navigateurs ne peuvent pas faire de même», affirme son responsable juridique, qui souhaite mettre la pression sur Microsoft en médiatisant l'affaire.

La fondation Mozilla redoute en fait que Microsoft s'inspire d'Apple, qui privilégie son navigateur Internet, Safari, et l'empêche de porter le moteur de Firefox sur l'iPhone et l'iPad. Or les retombées pourraient être importantes, puisque des fabricants d'ordinateurs portables prévoient déjà d'utiliser des puces ARM dans leurs prochaines générations de PC.