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 Echec électoral en vue pour la droite française

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Jamel
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Jamel


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MessageSujet: Echec électoral en vue pour la droite française   Echec électoral en vue pour la droite française Icon_minitimeDim 22 Avr - 12:02

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Echec électoral en vue pour la droite française

Hocine Belalloufi

Mardi 17 Avril 2012

La dynamique politique française se trouve indéniablement, à l’occasion de la présidentielle, du côté de la gauche. Ses candidats ont réussi à imposer leurs thèmes de campagne à une droite qui se contente d’attiser les peurs. Il semble que cette tactique ne suffise pas à faire oublier le bilan de cinq années de sarkozysme et à rassembler les rangs, du centre à l’extrême-droite.


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Après trente années de néolibéralisme triomphant, la crise se rappelle au bon souvenir d’une majorité de Français pour les ramener aux dures réalités de l’économie capitaliste mondialisée : désindustrialisation, délocalisations, chômage, baisse du pouvoir d’achat, crise du logement, inégalités sociales, misère… C’est sur cette toile de fond très dure et encore amplifiée par les inquiétudes liées à l’avenir incertain des finances de l’Hexagone et de l’Europe que s’est structurée la campagne électorale. Il n’est pas étonnant dans ces conditions que l’on ait assisté à un retour au fondamental affrontement gauche-droite.

La fin du mythe postmoderne

Les politiciens professionnels, analystes, journalistes et autres commentateurs de la vie politique des « grandes démocraties », qui vivent de plus en plus en vase clos, expliquent depuis de nombreuses années maintenant que la société postmoderne n’est plus structurée autour de « l’archaïque division gauche-droite » héritée de la révolution française. Pour eux, la scène politique doit inexorablement se délester de ses extrêmes pour se recentrer vers le milieu et donner naissance à deux grandes familles politiques qui alternent aux affaires. D’importance à peu près égale, ces deux familles partagent un même dogme, celui du caractère indépassable de l’économie de marché. Elles se distinguent en revanche sur les « questions sociétales » (santé, retraites, libertés, famille, sexualité, avortement, religion…), la première famille étant légèrement progressiste alors que la deuxième s’avère plus conservatrice. L’archétype de ce modèle s’observe aux Etats-Unis où les partis démocrate et républicain se partagent, à coups de centaines de millions de dollars, la quasi-totalité de l’espace politique.

Contrairement à d’autres pays européens (Angleterre, pays scandinaves…), ce schéma n’a jamais réussi à s’imposer en France. Un certain nombre d’événements politiques importants semblaient pourtant corroborer la prévision des experts, prévision selon laquelle l’Hexagone empruntait le chemin de la normalité politique néolibérale. A droite, une bonne partie de la famille centriste fusionnait avec la famille gaulliste pour former un seul et grand mouvement présidentiel. A gauche, la quasi-disparition du Parti communiste français (PCF) ramené à moins de 2% lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2007 intervenait après l’élimination au premier tour de la présidentielle de 2002 du candidat socialiste. Ces deux événements annonçaient, soutenaient les experts, la fin de l’utopie socialiste et le retour vers le monde réel, celui des salles de marchés. La percée du candidat centriste François Bayrou, qui obtenait 18,57% des suffrages à la présidentielle de 2007 semblait là aussi confirmer le recentrage annoncé de la vie politique hexagonale. L’exception française était en voie de s’estomper. Deux siècles après la « Grande révolution », le modèle politique français agonisait.

Mais la crise capitaliste mondiale a fait voler en éclat ces schémas postmodernes et leur a subitement donnés un sacré coup de vieux. Le rêve totalement irrationnel d’une scène politique profondément apaisée flottant calmement sur une société de plus en plus semblable à une mer déchainée n’a pas résisté à la réalité. On assiste au contraire à un fort rétrécissement du centre. Les troupes des ex-futurs candidats centristes à la présidentielle (Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Dominique de Villepin) ont toutes rejoint l’attelage présidentiel de Nicolas Sarkozy pourtant bien ancré à droite. Le seul candidat de la famille centriste resté en course, François Bayrou en l’occurrence, est quant à lui crédité, selon les derniers sondages, d’un score divisé par deux par rapport à celui qu’il avait obtenu en 2007. L’idée d’une troisième voie, entre gauche et droite, idée pourtant régulièrement démentie par l’histoire politique française, s’effondre à nouveau en attendant d’être ressortie des tiroirs au moment propice.

Le problème pour le centre réside dans le fait que le monde est entré dans une nouvelle ère des tempêtes, sous l’effet justement de la globalisation néolibérale. Or, les ères de tempêtes provoquent généralement des crises à répétition, des guerres, extérieures ou civiles, et des révolutions. Elles sont peu propices à des solutions consensuelles. Il y a donc de moins en moins de place pour les situations de consensus mou. On assiste au contraire à des affrontements politiques de plus en plus durs et au retour d’une polarisation gauche-droite de plus en plus affirmée qui n’est rien d’autre, en définitive, que l’expression de l’éclatement du consensus social. C’est ainsi qu’il convient de lire la spectaculaire percée du candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon. La gauche de la gauche polarise désormais un parti socialiste français – pourtant acquis au social-libéralisme – comme l’a illustré le succès d’Arnaud Montebourg lors des primaires organisées par ce parti à l’automne dernier. De même que l’extrême-droite, vampirisée par Nicolas Sarkozy lors du scrutin de 2007, a retrouvé ses couleurs et pèse désormais sur le destin de la droite française.

Une droite arithmétiquement majoritaire mais en net recul

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La campagne présidentielle actuelle a sanctionné le coup d’arrêt porté au processus de droitisation politique de la société française. Les voix du centre-droit (Modem de François Bayrou), de droite (UMP de Nicolas Sarkozy) et d’extrême-droite (Front national de Marine Le Pen) restent majoritaires dans le pays, en termes d’intentions de vote au scrutin du 22 avril 2012. Elles oscillent entre 52 et 56%. Il s’agit là d’une majorité tout à fait confortable. Mais cet instantané ne doit pas masquer le net déclin par rapport à 2007 où toute la droite (centre compris) avait atteint 63,57% ! On note ainsi un recul variant de 7,5 à 11,5%...

Le total des voix de gauche qui avait atteint 36,44% au premier tour de la présidentielle de 2007 passe de son côté à un score fluctuant, selon les sondages, entre 44 et 48% au premier tour de 2012. On pourra toujours rétorquer qu’il ne s’agit là que de sondages. Cela est indéniable, mais cette tendance s’appuie néanmoins sur le fait que la gauche a remporté toutes les élections intermédiaires (européennes, régionales et locales) depuis les législatives de 2007 et qu’elle a conquis – une première dans l’histoire de la Cinquième république – la majorité au Sénat à l’automne dernier.

Cette progression spectaculaire de la gauche, dont rien n’indique qu’elle va s’essouffler maintenant – Jean-Luc Mélenchon a vu doubler voire tripler le taux des intentions de vote à son profit en quelques mois, sans que cela n’affaiblisse le score de François Hollande – exprime en partie une radicalisation certaine des couches populaires et moyennes de la société française victimes de la crise et de la politique du président Sarkozy et de son Premier ministre François Fillon. Le succès de la candidature du Front de gauche, dont les intentions de vote additionnées à celle de l’extrême-gauche (1,5% pour Philippe Poutou du NPA et Nathalie Arthad de LO) dépassent les 15%, démontre qu’une partie de plus en plus significative de l’électorat français incline fortement en faveur d’un changement de politique et pas simplement d’une alternance au pouvoir. Le fait que Sarkozy n’hésite pas à reprendre à son compte certaines propositions avancées par Mélenchon, comme la taxation des exilés fiscaux, constitue un signe indéniable d’une prégnance croissante, dans l’opinion publique française, d’un rejet des dogmes du néolibéralisme. Le président sortant, tout comme Marine Le Pen, n’a pas réussi à focaliser durablement le débat sur les faux-problèmes de la société française (viande halal, permis de conduire, délinquance, immigration…). Les candidats de gauche ont au contraire imposé la question de l’insécurité sociale (chômage, baisse du pouvoir d’achat, logement…) et des inégalités (avantages octroyés aux riches…) au centre du débat politique. Ils ont tenu un discours décomplexé sur les questions de l’immigration et de l’islamophobie. Cela prouve que la gauche est à l’offensive alors que la droite se retrouve sur la défensive.

Une droite profondément divisée

La droite reste arithmétiquement majoritaire dans l’électorat français, mais la dynamique politique s’oriente incontestablement vers la gauche. Et alors que celle-ci a le vent en poupe, la droite doit faire face à des divisions politiques profondes. L’effet anti-Sarkozy s’étend largement au-delà de la gauche pour atteindre une partie du centre et de l’extrême-droite. C’est ainsi que l’on doit comprendre les résultats du second tour, toujours en termes d’intentions de vote, qui sont largement favorables à François Hollande. Toutes les enquêtes d’opinion l’annoncent vainqueur de Nicolas Sarkozy sur un score oscillant entre 53 et 55%, ce qui dépasse le total des intentions de vote cumulés de tous les candidats de gauche.

La personnalité très controversée du président français, son style autoritaire, les tendances liberticides de sa politique, le climat de guerre civile idéologique qu’il a instauré dans la vie politique française (racisme, islamophobie…), son accointance revendiquée avec les nantis, la multiplication des affaires de corruption, la mise en place d’une république des amis… ont créé un malaise et une division au sein de son propre mouvement et, au-delà, de son propre camp entre une « aile populaire » de plus en plus proche de l’extrême-droite et une aile humaniste plus proche des valeurs démocratiques du centre. La politique du président Sarkozy est rejetée par une bonne partie du centre et des électeurs centristes. Une partie des voix de cette famille politique risque de lui faire cruellement défaut au soir du second tour.

D’un autre côté, le Front National dont le programme avait été copieusement pillé en 2007 par le candidat Sarkozy a beau jeu de mettre en évidence « l’échec de son bilan en matières d’insécurité, d’immigration, de traitement de la question des harkis… » L’actuel locataire de l’Elysée éprouvera d’énormes difficultés à rééditer le holdup électoral de 2007 qui l’avait vu rafler les voix d’une bonne partie des électeurs de Jean Marie Le Pen. Ces électeurs se disent déçus de l’absence de volonté de Sarkozy d’appliquer les mesures qu’il avait empruntées au FN et n’hésiteront pas, pour partie du moins, à le sanctionner. On ne voit pas se dessiner, en l’état actuel des choses, une dynamique de rassemblement allant du centre à l’extrême-droite. Dans ces conditions, une victoire de Nicolas Sarkozy apparaît, sauf extraordinaire retournement de situation, fort peu probable.

François Hollande, à l’inverse, rassure les milieux du centre-droit tout en étant pratiquement assuré de bénéficier largement, au second tour, du report des voix de gauche. Il peut également compter sur un apport de voix d’extrême-droite ou, à tout le moins, d’un non-report d’une partie d’entre elles sur le candidat Sarkozy. En l’état actuel des choses et sauf imprévu majeur, la victoire au second tour de François Hollande est l’hypothèse la plus probable.

Il restera alors à analyser les résultats réels du premier tour, et non plus simplement les intentions de vote rapportées par des instituts de sondages pas toujours fiables à 100%. Il reviendra aussi et surtout de se projeter sur l’après-second tour car la vie politique française qui s’est animée depuis quelques mois à l’occasion de ce scrutin n’est pas près de se calmer. Des élections législatives interviendront en effet dans la foulée de la présidentielle alors que la crise économique et financière en France et en Europe va s’aggraver, élargissant à tout le continent l’affrontement entre les représentants de la souveraineté populaire (élus) et les marchés financiers et faisant intervenir non plus seulement quelques candidats, mais des centaines et des centaines de milliers voire des millions de victimes de la crise qui se mobilisent et n’entendent plus se contenter de placer un bulletin dans l’urne. Telle est la leçon de l’énorme élan populaire suscité par la campagne du Front de gauche, élan politique que l’on n’avait plus constaté depuis longtemps.
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