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Académie française : dix pour un fauteuil
Mis à jour le 17/04/2013 à 11:37 - Publié le 16/04/2013 à 18:44
Quatre fauteuils de l'illustre institution attendent leurs successeurs.
L'élection a lieu le jeudi 18 avril. Parmi les dix postulants au fauteuil de Michel Mohrt, Dominique Bona et Philippe Meyer.Ils ne sont plus que quatre. Quatre fauteuils vacants sur les quarante dévoués aux immortels. Il reste donc à trouver des successeurs à Hector Bianciotti, à Félicien Marceau, à Pierre-Jean Rémy et à Michel Mohrt. Pour ce dernier, une élection à l'Académie française aura lieu le jeudi 18 avril, vers 16 heures.
Ils sont dix. Dix à se porter candidat au fauteuil n°33 qu'a occupé Michel Mohrt durant plus de vingt-six ans, de 1985 à son décès, le 17 août 2001. Les dix sont, par ordre alphabétique, Dominique Bona, Stéphane Breton, Michel Carassou, Yves-Denis Delaporte, Olivier Mathieu, Philippe Meyer, Philippe Muller, Patrick Sbalchiero, Bernard Sergent et Athanase Vantchev de Thracy.
Comme souvent, il est inutile d'effectuer des pronostics avec les immortels, l'élection pouvant déboucher sur une «blanche», c'est-à-dire sans élu, auquel cas l'élection sera reportée ultérieurement.
Cependant, on peut dire que parmi ces candidats, deux ont de sérieuses chances. La romancière et biographe Dominique Bona et le journaliste et chroniqueur Philippe Meyer. Les deux se sont d'ailleurs déjà présentés aux votes des académiciens. Pour Dominique Bona, c'était le 7 février 2008 au fauteuil d'Henri Troyat, elle avait décroché treize voix, mais l'élection avait débouché sur une «blanche». Philippe Meyer, lui, s'était porté candidat au fauteuil de Pierre-Jean Rémy, le 8 décembre 2011. Résultat? Une élection «blanche» également, le journaliste ayant tout de même attiré sur son nom jusqu'à dix voix.
Dominique Bona, biographe et romancière Dominique Bona est née à Perpignan en 1953. Elle a fait ses études au lycée Victor-Duruy à Paris, puis à la Sorbonne. Elle a commencé une carrière de journaliste à France Culture et à France Inter. Dès 1981, alors qu'elle n'a pas vingt-huit ans, elle publie son premier roman, Les Heures volées. Elle est très vite reconnue. L'Académie française a d'ailleurs déjà salué ses talents en lui attribuant, en 1987, dès son troisième livre, le Prix de la biographie pour son Romain Gary. En 2003, les immortels lui décernent le prix de l'Académie pour Il n'y a qu'un amour, un récit sur André Maurois et la séduction qu'il a exercée auprès de trois femmes. Les biographies deviennent une spécialité de Dominique Bona: avec Berthe Morisot, le secret de la femme en noire, elle décroche de nombreuses récompenses littéraires dont le Goncourt de la biographie en 2000. Elle a également écrit sur Gala, sur Clara Malraux, sur les sœurs Heredia, sur les sœurs Rouart (Yvonne et Christine Rouart, muses de l'impressionnisme est son dernier ouvrage publié), sur Camille et Paul Claudel, et, bien avant que ce soit à la mode, un livre de référence sur Stefan Zweig, paru d'abord en 1996 puis réédité et augmenté en 2010.
Ses biographies rencontrent le succès critique et public. Côté romans, elle obtient aussi de très belles récompenses: publié en 1992, Malika reçoit le Prix Interallié. Et, six ans plus tard, c'est le Renaudot qui lui revient avec Le Manuscrit de Port-Ebène. Elle rejoint ensuite le jury de ce prix l'année suivante.
Dominique Bona a longtemps été critique littéraire au Figaro, elle assure aujourd'hui une chronique mensuelle à Version Fémina.
Philippe Meyer, chroniqueur et homme de radio Philippe Meyer est né en Allemagne en 1947. Il commence par étudier le droit à Paris, participe aux «événements» de mai 1968, puis se dirige vers des études de sociologie au Québec, où il s'intéresse à la délinquance juvénile. De retour en France, il soutient une thèse sur L'Enfant et la raison d'État, mais après quelques années consacrées à la recherche, il se tourne vers une carrière de journaliste à partir de 1980. Ses collaborations sont diverses: L'Express , L'Événement du jeudi, le Point … Il entre à Radio France en 1982, où il anime des émissions sur France Culture (Allegro serioso) et France Inter (Télescopages), et il s'invite également à la télévision sur M6 et Arte. Musique, actualité, histoire, il aborde de nombreux registres. Il collabore notamment à un documentaire de Frédéric Rossif, De Nuremberg à Nuremberg. Il devient maître de conférences en sociologie à l'Institut d'Études politiques de Paris en 1985, parallèlement à ses activités de journaliste, producteur, chroniqueur, et d'écrivain. Philippe Meyer est l'auteur de plusieurs essais: Eaux-fortes, 1995, Sanguines: croquis politiques, 2011, et de romans: Brusque chagrin, 2005, Un arrière-goût de rouille, 2012. Ses chroniques radiophoniques quotidiennes sont également réunies en recueils. Il ajoute à ses diverses activités celle de comédien: il se produit sur scène dans Causerie, une pièce dont il est l'auteur, en 1997, puis tourne pour Bertrand Tavernier dans Ça commence aujourd'hui, avant de se lancer dans la création de spectacles musicaux et poétiques. Il est actuellement chroniqueur pour France Culture, et anime l'émission La prochaine fois, je vous le chanterai sur France Inter.