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Échec du raid pour libérer l'otage détenu en Somalie
Mis à jour le 12/01/2013 à 15:53 | publié le 12/01/2013 à 11:35
En octobre dernier, une vidéo mettant en scène Denis Allex avait fait surface.
Le sort de cet agent de la DGSE est incertain. Après avoir annoncé sa mort, démentie par les ravisseurs islamistes, Paris déclare que «tout donne à penser qu'il a été abattu par ses geôliers». Un soldat français a été tué et un autre est porté disparu.Une intervention qui se solde par un échec. La France a mené dans la nuit de vendredi à samedi un raid dans le sud de la Somalie pour délivrer un otage détenu depuis trois ans par les islamistes. Mais l'opération n'a pas réussi et est entourée de la confusion la plus totale: les islamistes et les autorités françaises donnent des versions des faits opposées. Le ministère de la Défense, qui a mis plusieurs heures à confirmer l'existence de cette opération, rendue publique par les islamistes somaliens, a d'abord annoncé que le prisonnier, Denis Allex, un agent de la DGSE, avait été exécuté par ses ravisseurs. Mais ces derniers ont immédiatement démenti.
En fin de matinée samedi, lors d'une conférence de presse, le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian s'est montré moins catégorique que le communiqué de ses services. «Tout donne à penser que Denis Allex a été abattu par ses geôliers», a-t-il déclaré.
Les islamistes prétendent eux que le Français est vivant et qu'il sera jugé dans les deux jours. Il n'aurait pas été retenu prisonnier dans la zone de Bulomarer où le raid a eu lieu, prétend un porte-parole des islamistes du shebab.Sur BFMTV, un consultant de la chaîne croyait savoir que Denis Allex avait été déclaré mort à bord d'un hélicoptère français.
La France menacée de «conséquences amères»Le raid, qui n'a aucun lien avec l'intervention française au Mali, a débouché sur de violents combats. «Le commando a fait face d'emblée à une forte résistance», a souligné le ministre, qui a précisé que l'opération était en préparation de longue date. Les forces françaises ont essuyé des pertes. Un premier bilan du ministère a fait état de deux morts avant d'être rectifié par Jean-Yves le Drian. Le ministre a annoncé qu'un soldat était mort et qu'un autre était porté disparu ce qui semble confirmer les affirmations des shebab. Un de leur porte-parole a déclaré à l'AFP détenir «un soldat français blessé» dans l'opération.
Selon le récit défendu par les islamistes, «un soldat français a été tué pendant l'échange de coups de feu et son corps a été laissé par ses camarades», après deux tentatives infructueuses pour le récupérer. Toujours selon les islamistes, des combattants présents dans un camp d'entraînement voisin auraient afflué pour prêter main forte à leurs camarades après avoir entendu arriver les hélicoptères. Les islamistes menacent désormais la France de représailles et de «conséquences amères». L'AFP est parvenue à joindre des habitants de Bulomarer. L'un décrit avoir vu le corps sans vie d'un homme blanc. L'autre précise que plusieurs appareils militaires survolent la ville, patrouillée par plusieurs combattants shebab.
Denis Allex (probablement un pseudonyme) avait été enlevé à Mogadiscio le 14 juillet 2009, avec un autre agent, qui a, lui, recouvré la liberté en août 2009. Les deux hommes effectuaient une mission officielle d'assistance auprès du gouvernement de transition. En octobre dernier, Denis Allex était apparu dans une vidéo. «Monsieur le président, je suis toujours en vie mais jusqu'à quand? Cela dépendra de vous», indiquait-t-il, pâle, les yeux cernés, vêtu d'un habit vert, lisant visiblement un texte. Dans ce message enregistré en juillet 2012, il faisait part de sa douleur d'être séparé depuis trois ans de sa femme et de ses enfants.
VIDEO . Jean-Yves Le Drian : "Tout laisse à penser que... par BFMTV