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Le raid en Somalie pour libérer l'otage a été décidé en décembre
Le 13.01.2013 à 11h39 • Mis à jour le 13.01.2013 à 14h07
Un commando de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) est intervenu samedi pour tenter de libérer Denis Allex, détenu en Somalie par les miliciens islamistes depuis juillet 2009.
La date et l'heure de l'opération d'exfiltration de l'otage français en Somalie, qui a échoué samedi, ont été arrêtées il y a un mois, a indiqué, dimanche 12 janvier, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la défense français.
Un commando de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) est intervenu samedi pour tenter de libérer Denis Allex, détenu en Somalie par les miliciens islamistes depuis 2009. Deux soldats français sont vraisemblablement morts dans cette opération. Le sort de l'otage reste quant à lui incertain, les islamistes affirmant qu'il est encore vivant tandis que le ministre de la défense juge que tout laisse à penser qu'il est mort.
L'opération
"a été déclenchée lorsqu'on a su avec un maximum de certitude où se trouvait très précisément l'otage, il y a un mois", a déclaré dimanche Jean-Yves Le Drian dans le cadre de l'émission 'Le Grand Rendez-vous' en partenariat avec Europe 1, Le Parisien et i>télé. Il y a eu un combat
"très violent" entre miliciens islamistes et forces françaises, a souligné le ministre.
AUCUN EFFET DE SURPRISESelon un des témoins, les insurgés islamistes ont été prévenus par des habitants de l'atterrissage de plusieurs hélicoptères d'assaut à trois kilomètres environ de Bulomarer.
"Des gens ont vu [les commandos français]
débarquer dans des champs, les chebaabs ont été informés que des hélicoptères avaient atterri et qu'ils avaient débarqué des soldats, et ainsi ils [les islamistes]
ont pu se préparer". Un commandant local islamiste a confirmé avoir été prévenu de l'arrivée des soldats français, sans préciser comment.
Jean-Yves Le Drian, a reconnu samedi que la résistance avait été
"plus forte que prévu" pour les commandos français qui étaient, selon une source dans les milieux du renseignement français, une cinquantaine à avoir éte amenés dans le sud somalien à bord d'au moins cinq hélicoptères.
Au moins huit civils somaliens ont été tués samedi au cours du raid français affirment des habitants de Bulomarer, où l'otage était réputé être détenu. Quatre de ces civils ont été tués lors de la progression au sol des commandos français vers la localité. Quatre autres civils sont morts dans les combats qui ont suivi entre ces commandos et les insurgés islamistes, ont rapporté ces témoins, interrogés par téléphone depuis Mogadiscio.
"Quatre civils, dont trois d'une même famille, sont morts. Ils ont été tués hors de Bulomarer, là où les commandos français ont atterri avant d'entrer dans cette ville", a affirmé un habitant.
"Nous ne savons pas pourquoi ces civils ont été tués" hors de Bulomarer, a indiqué pour sa part un notable local, ajoutant que leurs corps ont été retrouvés près d'un lieu appelé Dhaydog.
"Quatre autres civils ont également été pris dans les échanges de tirs et sont morts dans la localité de Bulomarer", a ajouté cet habitant.
Plusieurs habitants expriment leur colère au lendemain du raid français.
"Ils ont tué des civils innocents et ils sont repartis sans avoir rien obtenu, les gens ici sont très déçus du gouvernement français en raison de ces victimes civiles", a déclaré un autre habitant de Bulomarer.
"Ces gens (les commandos français) étaient fous", a estimé un employé somalien d'une agence humanitaire locale, s'exprimant sous couvert d'anonymat.
"On nous dit qu'ils étaient environ une quarantaine face à plus de cent combattants shebab lourdement armés. Leur mission était impossible et très peu professionnelle", ajoute-t-il.