Nucléaire iranien : Washington veut négocier directement avec Téhéran

15 Avril 2012

Monde - Nucléaire iranien :

Washington veut négocier directement avec Téhéran


Publié le 14 avril 2012



L’Iran est-il sur le point de céder aux pressions occidentales visant le contrôle de son programme nucléaire ? Si les responsables iraniens se sont relayés ces derniers jours pour rappeler leur intransigeance sur la question, les pourparlers avec le groupe des 5 1 (cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l’Allemagne) qui ont débuté, hier, à Istanbul en Turquie, ont été « positifs » et « totalement différents » de la fois précédente, selon le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, Michael Mann. « Les principes pour de nouvelles négociations semblent réunis », a-t-il déclaré.

Les Etats-Unis se sont dit prêts à tenir une réunion bilatérale avec l’Iran lors de ces discussions. « Tous les pays ont exprimé le désir de tenir des bilatérales » avec l’Iran, a précisé M. Mann. « Les Etats-Unis sont ouverts à l’idée de rencontrer les Iraniens », a fait savoir un diplomate occidental, membre d’une des délégations du groupe des « 5 1 ». Après la tension qui l’a opposée, ces dernières semaines, aux puissances occidentales et, surtout, Israël (qui la soupçonnent de vouloir se doter de l’arme nucléaire, notamment dans l’usine de Fordo, près de la ville sainte de Qom, qui produit de l’uranium enrichi à 20 %, mais pourrait atteindre un niveau de 90 % requis pour une arme nucléaire), la République islamique joue l’apaisement. Idem pour les puissances occidentales. Le président Barak Obama a, récemment, renouvelé son espoir d’un « règlement pacifique de la crise ». « La réponse la plus récente donnée par l’Iran est qu’il est prêt à s’asseoir à une table et à parler nucléaire. Pour nous, ces pourparlers permettront de vérifier si c’est le cas », a déclaré un diplomate occidental. « On va parler de la possibilité de se retrouver d’ici à quatre ou six semaines, si possible », a-t-il expliqué. L’Iran souhaite, en contrepartie, l’annulation de toutes les résolutions « illégales » de l’ONU et les sanctions économiques (embargo commercial, financier et pétrolier imposé par les Etats-Unis et l’Union européenne). Néanmoins, au-delà des déclarations de bonne intention et d’ouverture exprimées de part et d’autre, les positions n’ont pas évolué. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a annoncé, jeudi, que son pays ne bougerait « pas d’un iota sur ses droits nucléaires inaliénables ».

Amine Goutali